Les abeilles existent depuis plus de 80 millions d'années, il n’est donc pas farfelu de penser que le miel existe depuis tout ce temps. On en trouve mention dans les écrits cunéiformes des Sumériens et des Babyloniens d’il y a 2 100 av. J.-C., de même qu’il fait parler de lui dans les écrits indiens et égyptiens. Mais bien avant tout ce beau monde, des peintures rupestres espagnoles datées de 7 000 av. J.-C. montrent certaines des premières traces d'apiculture (la récolte du miel, pour être précis). Nous savons également que les Mayas et les Perses utilisaient le miel pour sucrer tous leurs aliments jusqu'à la fabrication du sucre. En gros, le miel accompagne l’histoire de l’homme depuis la nuit des temps. Par contre, le mot miel n’est apparu dans la langue qu’au 10ème siècle (pour les curieux, ça vient du latin mel).
Pour faire court, depuis les temps les plus reculés, l’homme a laissé des traces – sur les parois des cavernes, les tablettes d’argile ou les papyrus - de son intérêt pour les abeilles et pour le miel. Il bien connu que dans l'Égypte ancienne, le miel était utilisé comme édulcorant pour les gâteaux et ajouté à de nombreux autres plats. Les anciens Égyptiens et Moyen-Orientaux aimaient également utiliser le miel pour embaumer leurs morts ainsi que dans les sacrifices.
En l'absence de sucre, le miel était un ingrédient indispensable dans les recettes sucrées de la Rome Antique et il est considéré comme un ingrédient indispensable dans les best-sellers de cuisine de l’époque rédigés par de nombreux auteurs romains. Autre exemple : on sait que les Mayas ont utilisé le miel des abeilles sans dard dans la cuisine depuis des temps immémoriaux jusqu'à nos jours. Abeilles qu’ils considéraient comme sacrées.
Avec une présence aussi forte, l’abeille et le miel ne peuvent qu’être chargés d’une intense symbolique, quelle que soit la civilisation dont on parle. Quelques exemples rapides : dans la tradition juive, le miel est le symbole de la nouvelle année (on mange des tranches de pomme tartinées de miel pour prier pour une nouvelle année pleine d'amour) ; dans l’hindouisme, le miel est tout simplement considéré comme l’un des cinq élixirs d'immortalité et dans les temples, il existe un rituel appelé Madhu abhisheka qui consiste à verser du miel sur les dieux. Et enfin, dans le bouddhisme, le miel joue un rôle important dans le festival Madhu Purnima (Festival organisé le jour de la pleine lune du mois de Bhadro en août-septembre. La légende dit que lorsque le Bouddha s’en est allé dans le désert pour prier pour la paix pour ses disciples, un singe lui a apporté des abeilles à manger.
Utilisé aussi bien dans les rites religieux que dans la pharmacopée locale, en passant par les techniques de conservation et les bons petits plats, le miel est dans l’inconscient collectif de l’humanité.
Comme le montrent les traces les plus anciennes, au départ, l’être humain a commencé par récolter le miel directement dans les essaims sauvages, une technique qui a perduré jusqu’au Moyen-Age (ce n’est qu’après que l’homme a élaboré des techniques plus proches de l’apiculture comme on l’entend aujourd’hui). Dans l’Europe du Moyen-Âge, l’«abeillage» était un droit féodal autorisant les rois, seigneurs et abbayes àprélever une certaine quantité d’essaims, de ruches, de cire et/ou de miel dans les ruchers de leurs vassaux. C’est dire l’importance accordée à cet aliment à cette époque.
Puis 1730 verra l’invention de la hausse, une astuce qui permet de récolter le miel sans détruire la colonie. Cette innovation démocratisera la consommation du miel et sera le prélude à l’apparition de l’apiculture sous sa forme moderne. Elle connaîtra son apogée au 19ème siècle.
Pour ce qui concerne la Chine, on sait que la technique de l'apiculture y existe depuis l'Antiquité mais impossible d’en connaitre l’origine. Fan Li, un autre auteur de best-sellers pendant dans la période des printemps et des automnes, a fait mention de plusieurs techniques apicoles en soulignant l'importance de la qualité de l'influence de la ruche (ou ce qui s’en approchait) sur la qualité du miel.
Je ne vais pas vous parler d’économie et encore moins de chiffres, mais de deux façons typiques ici de récolter le miel. Suivez-moi tout d’abord sur les Hauts-Plateaux du Centre du Vietnam…
Début janvier, alors que les feuilles d’hévéa commencent à sortir de leurs bourgeons, les apiculteurs arrivent dans l'une des interminables plantations de caoutchouc des hauts plateaux du centre avec des centaines de ruches. À l'intérieur bourdonnent des milliers d'abeilles, prêtes à s'envoler pour butiner dans le paysage alentours. Car ici, on pratique une apiculture nomade. Il n’est pas rare que les apiculteurs parcourent des centaines de kilomètres, de nuit, pour « chasser le miel », profitant du climat tropical du Vietnam et la diversité de la faune et de la flore pour récolter le miel pendant six ou même neuf mois l’an. Ici une plantation d’hévéas, là de caféiers, l’apiculteur déménagera ses ruches de site en site, ne dédaignant pas non plus les plantations d’acacias. Cette méthode permet la production d’un miel d’excellente qualité. Le miel de fleurs d’hévéa est connu pour sa légère saveur sucrée et son parfum subtil.
Je vous emmène maintenant plus au Sud. Presque à l’extrême pointe méridionale du Delta du Mékong, dans la ville de Ca Mau. La Province de même nom a été mise à l’honneur l’an dernier (en juin 2021) grâce à la reconnaissance du Gac keo ong – une technique particulière de récolte du miel – comme patrimoine immatériel. On pourrait traduire Gac keo ong par « la culture de l'abeille à miel à l'état sauvage ». De quoi s’agit-il ? Ca Mau est comme une immense mangrove à perte de vue, sillonnée d’innombrable arroyos. Chaque année, au moment de la floraison des cajeputiers, les abeilles arrivent en masse et en essaims pour construire des ruches sur des branches penchées, entre ombre et lumière. Les apiculteurs profitent de ce comportement pour ériger des branches d'arbres penchées dans les forêts, de façon à encourager si l’on peut dire, les abeilles à construire leurs ruches. Puis il ne reste plus qu’à attendre la période de récolte. Ils appliquent une couche de cire sur les branches en question, histoire de renforcer l’attractivité de la chose : venez, c’est ici que ça se passe. Une canne… Une béquille… Derrière cette technique qui peut sembler simpliste (qu’on appelle une ferme, ici), se cache en fait une somme considérable d’expérience et de savoir-faire, demande une connaissance pointue de données comme la direction du vent, la luminosité d’un site ou encore les trajectoires de vol des abeilles… Toutes ces infos sont cruciales pour déterminer l'emplacement idéal pour les branches. Sans divulguer de secret de métier, sachez par exemple que les branches doivent présenter une inclinaison de 45 degrés environ pour offrir le meilleur angle de réception des rayons du soleil dans cet univers entre terre et eau. Les abeilles mettent en général entre 20 et 30 jours pour comprendre le message et se mettre à construire une ruche. Il faut aussi savoir qu’il existe – seuls les dieux de la mangrove savent depuis quand – des Phong Ngan, sorte de brigades de surveillance des fermes, avec leurs principes et leurs codes : se soutenir mutuellement, être honnête, ne pas voler les ruches des autres, ne pas aller sur les terres des autres pour garder la ferme, ne pas mélanger l'eau au miel, ... Chaque membre du Phong Ngan se voit attribuer une partie de la forêt pour garder la ferme et est responsable de la protection de la forêt, ou quand l’apiculture participe à la conservation du territoire naturel…
En parlant de miel… Si on passait à table ?
Vous n’en pouvez plus de l’éternel poulet rôti ? Essayez cette délicieuse recette de pilon au miel : facile et rapide à faire, elle saura séduire tout le monde avec ses saveurs exotiques.
Note : les proportions sont ici pour 3 personnes, a vous de composer en fonction de vos besoins.
Ingrédients pour 3 personnes
3 cuisses de poulet
3 cuillères à soupe de miel
Marinade (à votre gout et vos habitudes, je vous suggère une idée, un peu plus bas)
Etapes
Lavez et rincer le poulet puis pratiquez de petites incisions avec la pointe d’un couteau pour aider la viande à absorber les épices.
A propos de la marinade : chacun a je pense son petit truc à lui. Ou pas. Je vous suggère simplement 1 cuillère à café de sel, 1/2 cuillère à café de poivre et un peu de 5 épices, ail et échalotes émincés, le tout dans de l’huile de sésame (j’aime bien rajouter un jus de citron, aussi). Laissez mariner une dizaine de minutes au frais. Mis si vous me suivez, vous savez que je préfère le plus c’est long, plus c’est bon, en termes de marinade s’entend. Donc si vous avez une demi-heure à lui réserver, ça sera parfait.
Dans 4 cuillères à soupe d'huile chaude, ajoutez chaque cuisse de poulet et faites-les dorer uniformément. Les sortir et les égoutter.
Ne gardez qu’environ la moitié de l’huile de cuisson. Y verser 3 cuillères à soupe de miel et ½ tasse d'eau puis faites cuire à feu doux jusqu'à ébullition, ajoutez une pincée de sel.
Déposer les cuisses de poulet dans la sauce au miel et les enrober de sauce en remuant pendant à peu près 5 minutes. Assaisonnez si nécessaire. Eteindre le feu.
Dresser joliment, parsemez de graines de sésame et savourez avec un riz blanc !
Vietnam Original Travel vous souhaite de bonnes dégustations !
Version au four : déposer les pilons sur une plaque et les enfourner à 200° pendant 35 minutes. Puis les retourner et continuer à les faire cuire pendant encore 20 minutes. Les disposer ensuite dans un plat, arroser des sucs de cuisson et servir avec un riz blanc, ou un riz frit et éventuellement quelques légumes marinés.
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