Keo cu Do est la friandise de Ha Tinh et c'est une délicieuse friandise, spécialité dans le Centre-Nord du Vietnam. C’est sucré, collant, croustillant, addictif… Bref ! On adore et on veut les mêmes à la maison.
S’il fallait trouver une passerelle avec une friandise française, ce serait le nougat noir : de la mélasse, des cacahuètes et des feuilles de papier de riz… on n’est pas loin du miel avec des amandes entre deux feuilles de pain azyme… De plus, comme vous le verrez plus loin, même l’origine du nom de cette friandise serait française…
Par contre, la Province de Ha Tinh n’a que peu de ressemblance avec la Provence du nougat noir. En fait, peu de gens savent où se trouve Ha Tinh, c’est une région discrète, hors des sentiers touristiques communs, nichée entre jungles verdoyantes et plages peu fréquentées. Elle se situe dans le Nord du Centre du Pays, autrement dit, sur la côte entre Vinh et Dong Hoi. On y vient pour son calme, pour la beauté paisible de son décor et la fraicheur bienvenue de son littoral. Et sa spécialité de bonbons aux arachides, les fameux keo cu do de Ha Tinh - Kẹo cu đơ Hà Tĩnh en vietnamien, nous aurons l’occasion de voir que l’orthographe (et donc la prononciation) est importante ici.
Cette friandise se présente comme une galette de papier de riz, aux cacahuètes grillées se prélassant dans une mélasse parfumée à la purée de gingembre. Malgré sa rondeur et sa rusticité, Keo cu Do fait immanquablement penser au nougat noir, cette croquante spécialité chère au cœur des Provençaux. Avec son frère de pâle figure, il entre dans la composition des 13 desserts traditionnels du souper de Noel. Quant au Keo cu Do, point de sapin, mais une place de choix lors des festivités données en l’honneur des rois Hung Vuong.
Pour les besoins de l’histoire, on va dire qu’il y a très longtemps, mais en fait, on ne sait pas trop. Donc, il y a de cela très longtemps, sur la commune de Son Thinh, vivait une famille très pauvre, dont le fils était en âge de se marier. Il n’y avait que des cacahuètes et de la canne à sucre a la maison, tellement ils étaient sans le sou. Qu’allaient-ils offrir aux villageois pour les festivités nuptiales ? L’aïeul eu l’idée d’utiliser ce qu’il y avait. Transformant la canne à sucre en mélasse et en y faisant bouillir les arachides, il obtint une sorte de friandise qui – une fois le repas terminé – eu les faveurs aussi inattendues que bruyamment chaleureuses des convives. Surpris, impressionné et flatté, le vieil homme décide de donner à sa création culinaire le nom de son fils nouvellement marié : cu Hai. Il faut savoir que « cu » est le terme utilisé pour désigner un homme marié qui n’a pas de titre – on l’utilise aussi affectueusement pour désigner les garçons - (pour expliquer « hai », on suppose qu’il avait deux (hai) fils). Et du coup, un commerce prospère de bonbons cu Hai vit le jour. Le vieil homme avait entretemps ajouté de la purée de gingembre â sa préparation, ce qui donnait un petit quelque chose que les autres friandises – bien plus chères – de l’époque n’avaient pas. Le succès ne s’est jamais démenti, ou presque.
Il existe une version de cette histoire, datée d’après la famine de 1945, dans laquelle le vieil homme vendait de la noix de bétel, mais devant le peu de succès de son commerce, il s’est tourné vers la fabrication/vente de bonbons aux arachides. Ses améliorations (mettre des feuilles de riz à la place de feuilles de banane séchée, ajouter la purée de gingembre…) ont contribué au succès de sa friandise, face à la concurrence.
Les deux versions de l’histoire s’accordent à dire que les Keo cu Hai étaient particulièrement appréciés des enfants de l’école voisine. Et à ce qu’il parait, surtout de ceux qui travaillaient le moins en classe. La friandise n’a pas tardé à devenir Keo cu Do, un argot qu’on peut traduire par le bonbon de la pause, sous-entendu le bonbon des fainéants. Ce qui paradoxalement, a contribué au maintien de son succès.
Puis les colons français sont arrivés. Une école des cadets de l’armée (qui avait son lot de cancres, a priori) s’est installée dans les parages. A moins que ce ne soit les soldats, devenus accros à la friandise aux cacahuètes, mais il semblerait que nos cadets flemmards (ou parce que le français était la langue enseignée devant l’anglais) aient traduit littéralement keo – bonbon / hai – deux, ce qui, une fois prononcé, s’écrit Kẹo đơ (ơ se dit œu, comme dans œuf). On a gardé « cu » par respect ou par habitude…
Si vous voulez donner une note un peu exotique aux 13 desserts de ce Noel 2021, pourquoi pas confectionner du « Nougat noir Made in Vietnam » ? Apres tout, le nougat blanc est bien originaire de Harran, une ville située entre Urfa au sud de la Turquie actuelle et Alep en Syrie actuelle !
Ingrédients pour 4 personnes
Cacahuètes 300 gr
Mélasse (en magasins bios – au pire, si vous n’en trouvez pas, prenez du sirop d’érable) 150 ml
Jus de gingembre 20 ml
Gingembre 2 branches
Papier de papier de riz
Etapes
Torréfier les cacahuètes à la poêle chaude, feu moyen/doux. Pour une torréfaction uniforme, ajoutez une cuillère à café de sel sur vos arachides.
Lorsque les cacahuètes sont parfumées et que la coque est légèrement dorée, éteignez le feu, réservez et laissez refroidir
Peler et réduire en purée le gingembre. Par ailleurs, faire un jus d’un autre bon morceau de gingembre. Mettre la mélasse a tiédir avec le jus de gingembre. Remuer constamment. Lorsque la mélasse a la consistance et la teinte voulue, ajoutez le gingembre en purée et les cacahuètes. Remuez continuellement pendant 1 minute puis éteignez le feu.
Astuce pour savoir si la mélasse est bien cuite : plongez une baguette (ou une petite cuillère) dans le liquide et laissez tomber quelques gouttes dans une tasse d’eau. Si la mélasse prend la couleur des ailes de cafard, forme des gouttes uniformément rondes et ne se dissout pas dans l'eau, alors c’est que la cuisson est bonne !
Poser une feuille de riz sur une assiette. Repartir le mélange mélasse/cacahuètes à la surface. Posez en sandwich une autre feuille. Laissez refroidir
Déguster
Se conserve au frais.
Vietnam Original Travel vous souhaite de bonnes dégustations !
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