Si vous avez déjà fait un Séjour au Vietnam, vous aurez très certainement remarqué les splendides pièces de tissus chamarrées et richement travaillées sur les étals des marchés ethniques. Si vous êtes dans les préparatifs d’un voyage du Pays du Dragon, voici quelques mots sur un des traits les plus fascinants des communautés ethniques du Pays : leur remarquable habileté au tissage et en particulier la confection de brocarts et autres brocatelles.
Depuis la nuit des temps, la production de textiles est une activité artisanale commune à toutes les communautés humaines, chacune avec son esthétique et sa symbolique propre. On pourrait presque dire : « Montre-moi tes vêtements, je te dirai qui tu es ». Depuis le choix de la matière première jusqu’au type de teintures utilisé pour les couleurs, en passant par les techniques traditionnelles employées, toute pièce de tissu raconte une histoire unique, celle d’une communauté ethnique en particulier.
Avec une naissance remontant au néolithique, soit il y a environ 6 000 ans, le tissage au Vietnam est fortement lie à sa culture, son identité, voire sa spiritualité. Connues pour leurs capacités et talents considérables dans ce domaine, les ethnies dites minoritaires produisent avec élégance et maestria des pièces de brocart exceptionnelles, qui non seulement inspirent de nombreux artistes et stylistes, mais font aussi le bonheur des voyageurs de passage.
Si la soie vietnamienne nous fait penser aux nobles élégantes d'autrefois, le brocart est plutôt associé aux coutumes des communautés ethniques qui peuplent le Vietnam. Il n’est qu’à admirer leurs costumes, traditionnels caractérisés par la complexité des motifs, la richesse des détails, le sens des couleurs ! Ainsi, le brocart est un type de tissu associé à la vie des minorités ethniques. Il est tissé à la main, selon des méthodes traditionnelles propres à chaque ethnie. Il se caractérise essentiellement par la richesse et la beauté de ses motifs. Une autre particularité est la matière première utilisée, en général du coton, du chanvre et du lin. Appelé « tho cam » en vietnamien, le brocart est non seulement écologique et respectueux de la santé (ce tissu respire et ne moisi pas), mais est également très confortable à porter. Et enfin, le brocart vietnamien est généralement teint de différentes couleurs issues de matières naturelles comme de l’écorce d'arbre, du curcuma, ou des feuilles d'indigo. Faite main, une tenue traditionnelle peut demander jusqu’à un an de travail, voire plus.
Le brocart se décline en vêtements, linge de maison, sacs à main… Autant de cadeaux très appréciés des touristes, tant nationaux qu’étrangers.
Il faut bien du temps et bien des efforts pour créer de belles pièces de brocart. Des pièces uniques, par leurs motifs et leurs couleurs. Chaque groupe ethnique a sa couleur distinctive. Par exemple, pour les Edé et les Gia Rai, ce sont le noir, le rouge, le bleu et le jaune. Il est à noter qu’à chaque couleur correspond un symbole. Ainsi, ici, le noir représente la terre et la vie. Le rouge, la passion et l'amour tandis que le bleu symbolise ciel et le jaune la lumière. Les couleurs sont d’origine naturelle. En exemple, on peut obtenir du rouge à partir de l’écorce de Krung broyée, le jaune peut provenir du curcuma, la coquille d’un certain escargot donne une certaine couleur... Mais c’est encore l’indigo – obtenu à partir de l’indigotier – qui est la couleur la plus connue et la plus facilement repérable. Outre des fils de couleur, on peut voir chez certaines ethnies – notamment chez les Co Tu ou les Ta Oi – des inclusions de perles.
Si les motifs et les couleurs diffèrent selon les ethnies, les techniques de base sont communes à toutes :
Le filage ;
Le traitement du fil ;
La coloration du fil ;
Le tissage
Les motifs de brocart sont intègres pendant tissage, à partir de fils de différentes couleurs. Autrement dit, le tissage de brocart est souvent plus difficile que les autres méthodes de tissage car il est nécessaire de se souvenir de chaque fil et motif pour changer correctement la couleur. On comprendra aisément le temps passe à confectionner de grandes pièces de tissu aux motifs complexes. On y verra aussi non seulement une habileté et un savoir-faire d’exception, mais aussi la richesse culturelle, symbolique et spirituelle dans ce produit qui est, finalement, identitaire.
Depuis toujours, les ethnies minoritaires vietnamiennes tissent des motifs reproduisant leur vie quotidienne, leur environnement ou encore leur culture. Ainsi, certains sont profondément enracinés dans les contes et légendes de leur région, tandis que d’autres puisent leur inspiration dans les paysages, les plantes ou encore les animaux. Parmi les motifs récurrents, on trouvera l’éléphant, symbole de force et de solidarité ; le dragon avec le sens de bonté, de bonheur mais aussi de pouvoir. Des motifs de tonnerre ou de foudre parlent des dieux et de leurs interventions dans la vie agricole, tandis que la lune et le soleil représentent l’espace et le temps, voire l’univers tout entier.
Le tissage n’est pas un passetemps à la mode, mais une activité majeure, à la fois culturelle et commerciale.
Le brocart joue un rôle important dans la vie culturelle des minorités ethniques. A la fois dépositaire et vecteur de valeurs culturelles et identitaires au travers de ses motifs, il exprime l’âme d’un peuple. Porté au quotidien ou lors des grands moments qui rythment une vie (mariage, naissance, décès…), il est représentatif de la vie d’une communauté. Ainsi, pour les Êdê, lors des funérailles, les membres de la famille offriront des couvertures de brocard au défunt. Porteur de sens et de valeurs, le brocart accompagne les uns et les autres, jeunes et moins jeunes. D’ailleurs, le tissage zeng des Ta Oi a été reconnu patrimoine culturel immatériel national par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.
Vibrants, chatoyant et audacieux, les produits en brocart fascinent les touristes nationaux et étrangers. Nous l’avons vu plus haut, confectionner un brocart demande beaucoup de temps et d’efforts de la part des tisserandes, de fait, leur prix est en rapport, donc assez élevé. Mais c’est aussi par la vente de leurs produits que les minorités ethniques peuvent améliorer leurs finances…. A la fois « vitrine » de leurs traditions et de leurs valeurs, les pièces de brocarts sont aussi – pour nombre de communautés - un moyen de subsistance. Cependant, en raison du développement de l'industrie textile moderne, les produits en brocart basculent progressivement dans l’ombre et les artisans avec. Certaines communautés s’adaptent, en proposant des brocards plutôt destinés à la confection d’ao dai, de linge de maison ou encore de sacs à main, mais toujours ornés des motifs propres à leur culture.
S’appuyant sur le tourisme, les costumes traditionnels de brocart se retrouvent sur les étals des marchés locaux, en particulier ceux situés dans des régions fréquemment visitées, comme le célèbre marché de Bac Ha. On fera son choix de souvenirs parmi une gamme de produits allant des robes aux foulards, draps, écharpes et autres sacs aux riches motifs.
Les communautés locales des régions montagneuses septentrionales affichent des motifs sur leurs vêtements évoquant leur vie quotidienne, leur culture ainsi que leurs liens avec la nature. On retrouvera également des références à leurs folklores respectifs.
D’autre part, si une jeune femme Hmong cherche un mari, vous remarquerez peut-être un hameçon sur les manches de sa veste ou de sa jupe. Si un couple veut fonder une famille, le symbole d’une maison ornera probablement leurs vêtements. Tandis qu’une personne âgée et malade, portera un brocart aux symboles évoquant le monde des esprits...
Les Hmong fleuris sont connus pour l’emploi de décorations chatoyante et somptueuses, à la limite du criard, aux tonalités rose, rouge et orange et vert et bleu.
Unique et complexe, le brocart « zeng » fait depuis longtemps la fierté de l'ethnie Ta Oi, au Centre du Vietnam. Autrefois rythmé par la symbolique de deux couleurs, le noir représentant l'eau et le rouge pour le feule brocart des Ta Oi se pare aujourd’hui de plusieurs nouvelles teintes – du blanc et jaune au vert et violet - issues de matériaux naturels.
Plus au Sud, du côté de Phan Rang, on trouve de nombreux vestiges de la culture Cham. Le village de My Nghiep, en particulier, est le berceau du brocart propre à cette antique civilisation encore vivace ici. Ses tissus traditionnels sont attrayants, les motifs sont riches et variés, y compris dans leurs couleurs, souvent inspirés la divinité hindoue Shiva.
Le brocart reflète incontestablement la quintessence des minorités ethniques, dans leur identité spécifique et la richesse de leur patrimoine culturel et spirituel. Porteur des valeurs d’une communauté, il fait le lien entre le passé et le présent, préserve un formidable héritage, comme une mémoire de lin ou de coton.
Par extension, le brocart fait partie du patrimoine national, témoignant de ses valeurs, de sa diversité et de ses coutumes.
Le circuit au Vietnam vous permet de découvrir le brocart au Vietnam :
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