Situé dans la partie orientale de l’Asie du Sud-est, le Vietnam se trouve au point de rencontre des grandes civilisations de la Chine et de l’Inde, enrichi des apports culturels en provenance des mers du sud-est asiatique ou des zones montagneuses du nord. Partageant des frontières avec le Cambodge, le Laos et la Chine, les courants religieux, les arts et l’histoire du Pays aux palanches ont été façonnés par ces échanges culturels et de ce foisonnement sont nés des villes, une architecture et des patrimoines qui témoignent que sa formidable diversité. Une diversité qui retrouve aussi dans les ethnies minoritaires du Vietnam présentes sur cette longue bande de terre en forme de S qui a accueilli au fil des âges, un grand nombre de populations aux origines, coutumes, langues et croyances différentes.
Il est dit qu'il y a fort longtemps, un mariage unit Lạc Long Quân un roi d’origine dragon et Seigneur de la mer de l’Est, avec une fée princesse du nom de Âu Cơ, fille du roi Đế Lai. Il est dans l'ordre des choses que lorsqu'une fée et un dragon se marient, la mère, plutôt que de donner naissance à des enfants, dépose un sac avec cent œufs - c'est ainsi que Âu Cơ a donné naissance à cent fils. Ces enfants ont grandi anormalement vite et tous ont atteint l'âge adulte en un temps record, devenant de beaux hommes surpassant tous ceux de leur âge en force physique et en intelligence.
Les époux vécurent longtemps dans la plus complète harmonie. Mais Lac Long avait toujours au cœur la nostalgie de son palais sous-marin où résidait sa mère. Un fois les enfants adultes, il se transforma en dragon et s’envola vers la mer. Au Co et ses fils voulurent le suivre mais ne pouvant voler, ils reprirent tristement le chemin de la montagne. Le visage tourné vers le Sud, Au Co pleura : « Ô Lac Long, pourquoi ne rentrez-vous pas au foyer ? ». Et Lac Long apparu à ses côtés. Il dit à Âu Cơ qu'ils ne pouvaient plus vivre ensemble. Il lui dit aussi que leurs habitudes et coutumes étaient trop différentes - que le feu et l'eau ne peuvent se mélanger. Ainsi parla Lac Long Quan.
Ils décidèrent donc de se séparer et que chacun emporterait 50 de leurs fils avec lui. Ils vivraient séparément, ne se rencontrant que si l'autre avait besoin d'aide. Elle veillerait sur les montagnes avec ses 50 enfants - qui deviendront les futurs membres des ethnies minoritaires, tandis qu'il régnerait sur les plaines et la mer avec les futurs Kinh, autrement les Viet.
Telle est la très véridique histoire de la naissance des Vietnamiens et des ethnies qui peuplent le Pays du Dragon.
Comment définir un groupe ethnique ? Ce sont les familles linguistiques qui ont été utilisées pour classer les différentes communautés du Vietnam. Ce qui nous donne au final un groupe ethnique majoritaire à plus de 80% : les Kinh (ou Viet) et 53 groupes reconnus par le gouvernement, dits minoritaires et repartis en 8 groupes. Plusieurs de ces groupes ethniques rassemblent plus d’un million de personnes, quand d’autres n’en comptent que quelques milliers voire à peine une centaine. Certains vivent au Vietnam depuis des centaines (pour certains, c'est des milliers) d’années, alors que d’autres sont arrivés plus récemment, au 19ème.
Chaque ethnie a sa propre culture, sa langue, ses coutumes et modes de vie et parfois même son écriture.
On ne sait finalement que peu de choses sur les origines des ethnies minoritaires du Vietnam, dont certaines habitaient déjà la région avant que les ancêtres des Viet ne viennent du sud de la Chine il y a environ quatre ou cinq mille ans : constituées au fil des siècles, elles se sont apparemment formées avec l'arrivée de plusieurs tribus chassées de Chine par d'autres ethnies. Puis elles se sont installées là où elles avaient déjà des facilités : certaines se plaisaient en plaine alors que pour d'autres, c'étaient les montagnes leur lieu de vie de prédilection. Encore qu'il est à noter que les arrivées tardives se sont établies à des altitudes plus élevées selon la loi du premier arrivé, premier servi. Cette distinction géographique est d'ailleurs toujours visible aujourd'hui dans le peuplement des différents environnements et dans le mode de vie de chaque communauté : artisanat, élevage, culture du riz inondé ou sur brulis… Autant d'activités qui reflètent aussi bien le passé que le présent des ethnies vietnamiennes.
Malgré leurs différences, les communautés locales ont toujours – et continuent – de vivre en harmonie, sous le signe commun de la lutte contre les agresseurs, du droit à l'indépendance et du respect de leur identité. Historiquement, les régions montagneuses ont été autorisées à rester pratiquement indépendantes à condition que leurs dirigeants reconnaissent la souveraineté vietnamienne et payent des tributs et des impôts. Ce n'est qu'avec la Constitution de 1980 que sont abolies deux vastes régions autonomes établies pour les minorités ethniques dans les montagnes du nord en 1959. Il faut rappeler aussi que nombre de membres des communautés ethniques ont été enrôlés dans les différents conflits (certains ont parlé des Hmong comme les "Harkis d'Orient", avant que ces derniers ne se battent plus tard aux cotes des américains. D'ailleurs, ce n’est que récemment que des restrictions spéciales ont été levées sur les touristes américains qui voulaient visiter les zones de la tribu des collines autour de Dalat).
Pour approfondir vos connaissances sur les ethnies minoritaires du Vietnam, nous ne pouvons que vous conseiller de rendre visite au musée d’ethnographie lors d'une excursion à Hanoi, qui leur est consacré.
Pour éviter un discours trop savant qui parlerait d'Austronésiens, de Tibéto-Birmans et autres Môn-Khmers, on peut associer les groupes ethniques aux régions du Vietnam dans lesquelles ils habitent.
Ainsi, seules 4 communautés peuplent les plaines : les Kinh, les Hoa, les Cham et les Khmer. Les autres se répartissent essentiellement dans les montagnes du Nord (sur les frontières chinoise et laotienne), les Hauts-Plateaux du Centre et, dans une moindre mesure, dans certaines poches du Delta du Mékong. Les groupes ethniques minoritaires les plus connus sont les Hmongs, les Daos et les Tays, mais vous aurez certainement l’occasion d’en rencontrer d’autres dans le cadre d’un voyage Vietnam authentique.
C'est dans le Nord du Pays que les ethnies sont le plus représentées avec 30 à 40% de la population. Vous rencontrerez essentiellement des Tay, des Muong, des H’mong (ces 3 groupes étant les plus nombreux) et vous croiserez aussi des Dao, des Thai et des Nung. Ils vivent essentiellement de la culture du riz inondé ou sur brulis. Ils habitent dans des maisons sur pilotis. Toujours dans le Nord, il existe une myriade de groupes formés de moins d’une centaine d’individus. Plus secrets, les La Chi, les Ha Nhi et les Xa Mang (ou Mang) habitent des zones de montagnes difficilement accessibles. Dans la préparation de votre futur voyage, n'oubliez pas de faire part à votre agence de voyage locale au Vietnam que vous vous intéressez aux communautés du Nord-Vietnam !
qui comprend par exemple : Mu Cang Chai, Sapa, Dien Bien Phu, vous croiserez des Lu, des Lao aux dents laquées, 3 groupes H’mong (rouge, noir, bariolé), des Thai noirs et Thai blancs, plusieurs groupes de Dao : à longue tunique, à pantalon blanc, Dao rouge. Vous croiserez certainement aussi des Day, des Nung et des Tay. Rendez-vous sur le marché du dimanche à Bac Ha pour côtoyer dans une joyeuse cohue de costumes colorés les membres de ces communautés !
qui englobe : Ha Giang, le plateau calcaire de Dong Van, Cao Bang ou encore le lac Ba Be accueillent les ethnies Dao Thanh Phan, H’mong vert et blanc, les Dao à sapèques, les fameux Lolo noirs mais aussi leurs frères bariolés… Pour une vision immersive de toutes ces communautés, rendez-vous au marché dominical de Meo Vac…
Berceau d'ethnies millénaires et encore aujourd'hui mystérieuses, les Hauts-Plateaux du Centre-Vietnam sont la terre de cultures uniques et fascinantes, contribuant à la diversité du Pays aux deux deltas. De très nombreuses communautés locales vivent ici en harmonie, dont les trois plus connues sont les Jaraï, les Bahnar et les Êdê. Presque toutes sont autochtones, de société matrilinéaire et accordant une grande importance à la vie communautaire et à certains rites funéraires particulièrement complexes.
et notamment sur le plateau fertile qui accueille Plei Ku, vit le plus grand groupe minoritaire du Tay Nguyen (Les Hauts-Plateaux du Centre) : les Jarai (ou Người Gia Rai en vietnamien). Viennent ensuite les Bahnar puis les Xơ Đăng (mieux connus sous le nom de Sedang).
à Buon Ma Thuot, les Rhade – plus connus sous leur nom vietnamien de Người Ê Đê - vivent dans des maisons sur pilotis. Région riche ethniquement parlant, vous traverserez aussi des villages Nung et Tay.
vous pourriez faire connaissance avec les Mnong, une ethnie réputée pour son habileté à chasser l'éléphant – aujourd'hui reconvertie en soigneur et défenseur de ces pachydermes débonnaires.
De façon plus confidentielle, il est encore possible de rencontrer les Sedang – ou Xo Dang – si vous randonnez entre Kon Tum et Quang Ngai.
Si votre périple vous conduit au Centre et plus particulièrement au nord du Centre – comprenez les Provinces de Thanh Hoa, Nghe An et Quang Binh – les groupes ethniques seront essentiellement des Tho, des O Du, des Chut et des Khmer (qu'on trouvera plus densément dans le delta du Mékong). En descendant un peu vers le Sud et en se rapprochant des côtes, vous croiserez peut-être des membres des communautés Ho-re, Bru-van Kieu, Co Tu, Ta Oi et Cham.
faites un léger détour de 2 heures de route vers le village de Bho Hoong situé dans la région de Quang Nam. Il abrite des membres de l'ethnie Co Tu (ou Ka Tu). Une nuitée chez l'habitant s'impose pour vraiment s'imprégner des modes de vie de cette ethnie typiquement du Centre-Vietnam. : avec seulement 60 000 personnes, les Co Tu habitent uniquement les régions montagneuses du Centre, soit une zone allant de l'ouest de Hoi An et Da Nang jusqu’à la frontière du Laos.
A partir du 10ème siècle, au fur et à mesure que les Vietnamiens pénètrent dans le Delta du Mékong, suivant ainsi leur politique de Nam Tiên (la « marche vers le Sud »), ils doivent partager leur histoire avec les Cham, les Hoa ou encore les Khmers. Aujourd'hui, de l'antique civilisation du Champa ne reste que moins de 100 000 représentants, quant aux Khmers, autochtones du delta du Sud, ils sont environ 1 million, certains s'étant réfugiés dans le delta pour échapper aux massacres que Pol Pot perpétrait au Cambodge.
Si le sud-Vietnam n'est pas connu pour ses minorités ethniques, une excursion dans le Delta du Mekong peut cependant vous amener à faire des rencontres chaleureuses :
vous trouverez de petites communautés cham. Les petits groupes situés sur la côte sont en grande partie des adeptes hindous de Shiva et suivent les pratiques matrilinéaires de leurs ancêtres Cham, tandis que ceux vivant à la frontière cambodgienne en périphérie de Chau Doc ont la particularité de pratiquer un islam sunnite.
Autochtones appelés Người Viet Goc Mien ("Vietnamiens d’origine khmère") en vietnamien, les Khmer Krom vivent dans certaines Provinces du Delta du Mékong. Après les Kinh, ils représentent le deuxième groupe ethnique du Delta du Sud, devant les Hoa et les Cham. Vous les rencontrerez essentiellement dans les Provinces de Soc Trang et de Tra Vinh, mais aussi dans celles de Kiên Giang ou de An Giang.
L'idée de cet article n'étant pas de faire un inventaire encyclopédique des 54 peuples du Vietnam, nous vous proposons quelques portraits de certaines des communautés que vous serez le plus susceptible de croiser lors d'un voyage Vietnam du Nord au Sud. Chaque groupe se distingue par son costume traditionnel, unique et spécifique, surtout celui porté par les femmes, celui des hommes étant globalement terne et passe-partout. C'est donc le signe distinctif le plus apparent, que vous apprendrez à reconnaitre au fur et à mesure de vos rencontres. Architecture, traditions et rites religieux s'ajoutent aux savoir-faire artisanaux pour dépeindre le plus justement possible une communauté locale (au-delàs de son appartenance à une famille linguistique). Les coiffes des femmes sont aussi des critères d'appartenance à un groupe.
Originaire des zones montagneuses du sud de la Chine et du Nord Laos, les H'mong font partie des groupes ethniques les plus importants au Vietnam. Ils habitent en altitude, pratiquent la culture du riz inondé ou sur brulis et sont d'habiles artisans, sachant travailler comme personne la vannerie, le bois ou les parures en argent.
Ils de divisent en plusieurs sous-groupes, dont les Hmong noir, blanc, rouge, vert et fleuris (ou bariolés), qui se distinguent par de subtiles variations dans les costumes : les femmes H'mong noir auront une jupe indigo foncé, les H'mong bariolés aussi mais avec des broderies chatoyantes. Les femmes Hmong rouge, si elles arborent elles aussi des motifs de broderie sur leurs jupes, se distingueront de leurs consœurs par leurs cheveux longs ornés de houppes rouges. Elles portent toutes de très beaux bijoux.
Les H'mong sont animistes (ils croient aux esprits et aux génies présents un peu partout). Ils pensent qu'ils ont 12 âmes, dont les 3 primordiales sont révélées lors du décès : une pour garder la sépulture, une deuxième part rejoindre les ancêtres et la dernière se réincarne. Le chaman H'mong est de fait un homme important et très occupé…
(Se prononce Zao). Venus de Chine dès le 13ème siècle, les Dao sont un des groupes les plus représentés et les plus originaux. Ils vivent essentiellement sur les versants des montagnes du Haut-Tonkin, bien que les Dao à pantalon blanc vivent dans les vallées. Ils pratiquent la culture sur brulis et excellent dans la fabrication d’objets en argent, essentiellement des colliers, des bracelets et autres boites à bétel. Proximité avec la Chine oblige, ils sont aussi très versés dans la médecine traditionnelle, leur connaissance des herbes et des plantes est encyclopédique.
Les sous-groupes sont très nombreux, citons pêlemêle : Dao Do (Dao Rouge), Dao Tien (Dao aux sapèques), Dao Ao Dai (Dao à tunique)…. Connues pour leurs costumes élaborés et sophistiqués, les femmes Dao aiment associer tissages aux motifs complexes à des perles ou des pièces d'argent (sapèques). Les cheveux sont relevés en chignon sur la nuque ou rasés sur le pourtour à l’exception d’une touffe au sommet de la tête et ceints d'un fichu brodé ou d'un grand turban rouge.
Les Dao pratiquent le culte ancestral des esprits, (Ban Ho) et sacrifient des animaux au cours de rituels complexes, tout en subissant l’influence du Confucianisme, du Bouddhisme et surtout du Taoïsme.
Originaires de l'ouest de la Chine, les Lo Lo se sont installés dans le Nord-Est du Vietnam (autrefois appelé Tonkin) vers le 15ème siècle. Ils habitent des maisons de bois et pratiquent la culture du riz inondé.
On compte deux sous-groupes : les Lolos Fleuris vivant dans les districts de Méo Vac et de Dong Van (Province de Ha Giang) et les Lolos Noirs vivant dans le district de Bao Lac (Province de Cao Bang). Les femmes excellent au métier à tisser (les hommes ont une prédilection certaine pour la pipe à eau…).
Les femmes Lo Lo fleuri aiment juxtaposer différentes techniques : batik, broderies, pompons et perles. Les motifs – hautement symboliques – sont complexes. Quant au costume des Lo Lo noir, il est nettement plus discret, égayé aux manches de bandes jaunes, roses ou vertes.
Les Lo Lo sont animistes et pratiquent le culte des ancêtres. Le chef du village est chargé des cérémonies, il est le gardien du tambour sacré qui permet de communiquer avec les morts.
Ethnie principale des piémonts du Nord-Vietnam, ils sont plus de 1 million, représentant ainsi le deuxième groupe ethnique le plus important après les Kinh. Présents au Vietnam depuis la deuxième moitié du premier millénaire avant J.C, les Tay se sont installés dans les vallées du Nord-Est, depuis Bac Giang jusqu’à Yen Bai.
Ils demeurent dans des maisons sur pilotis au toit de tuile, de chaume ou – plus traditionnellement - de feuilles de latanier. Pratiquant essentiellement la culture du riz inondé, ils peuvent aussi le produire sur terrain sec. Les Tay ont depuis toujours une tradition du riz gluant avec lequel les femmes confectionnent de nombreux et délicieux gâteaux typiques. L'élevage est très développé.
La brocatelle Tay est reconnue dans tout le pays et même au-delà ! Simple et ample, le costume Tay n'a presque aucun motif ornemental, exception faite pour celui des femmes du groupe Pa Di qui en présente au col et aux ourlets supérieurs, ainsi que la manche, composée de pans d’étoffe de couleur. Elles ont aussi la particularité de porter une coiffe en forme de maison.
Depuis si longtemps au contact des Kinh, les Tay ont adopté le culte aux ancêtres, ainsi que les croyances vietnamiennes bouddhiste, confucianiste et taoïste, tout en gardant la tradition de vénérer le Génie du Sol, du Foyer et de la Déesse de la naissance.
C'est la communauté la plus importante du Tay Nguyen. La particularité de leurs villages est la maison commune, appelee Nha Rong, reconnaissable parmi les autres maisons sur pilotis par son toit imposant. Ils vivent essentiellement d'agriculture et possèdent des troupeaux d'éléphants.
Ils se répartissent en plusieurs sous-groupes : Chor, Herung, Hbau, Arap, Mthur et To buan. Habiles menuisiers, ils ont aussi une riche tradition de tissage avec une méthode qui leur est propre. Les Jarai sont renommés pour leurs instruments de musique, des gongs en bronze aux tubes de bambou. D'ailleurs, l’espace de culture de gongs a été reconnu en 2005 comme Patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Pour celles qui portent encore la tenue traditionnelle, celle-ci se compose d'un pagne indigo et une veste courte dont l’ourlet du bas met en relief des motifs ornementaux géométriques.
Les Jarai sont animistes et pratiquent le culte des ancêtres et celui des génies du Ciel lors d’une fête étourdissante avec sacrifice de buffle. Leurs rites funéraires sont particulièrement complexes et donnent lieu à des cérémonies intenses, dont la plus importante et la plus couteuse est la cérémonie d’abandon de la tombe (marquant le départ définitif du défunt). D’où ces maisons funéraires spectaculaires renfermant les meubles à disposition pour la trentaine de défunts présents sous le toit et s'ornant à l'extérieur d'effigies célébrant la vie et la fécondité (de façon très explicite).
Les Ede vivent dans de longues maisons sur pilotis sans charpente apparente, ayant l'allure de bateau et rassemblées dans des "buon" (l'équivalant du village des Kinh). Ils pratiquent la culture du riz "sec" et sur brulis. Par contre, autour du lac Lak, ce sont les rizières inondées qui recevront les soins des Ede. Une forge est dans tous les villages.
Le tissage – pratiqué sur des métiers à tisser rudimentaires – fourni des tissus solides aux motifs et couleurs propres aux Ede. Les femmes portent généralement une veste brodée de couleurs vives, ainsi que des bijoux en cuivre et en argent, souvenirs du mariage ou d’un sacrifice aux génies.
Les Ede sont polythéistes, adorent le roi du Feu et le roi de l’Eau et venèrent les génies du riz, du sol, de l'eau ou encore du feu.
Habitant essentiellement les districts de la Province de Dak Lak, les Mnông vivent de la culture du riz inondé. Ils se répartissent en de nombreux sous-groupes, dont les Mnong Gar, Mnong Nong, Mnong Preh… Selon le groupe et la région, ils habitent des maisons sur pilotis (chez les Mnong Riam) ou à même le sol (pour les Mnong Gar et les Mnong Preh). Surtout au village de Ban Don, la tradition du soin aux éléphants est très répandue. Avant d'être une attraction touristique, c'est une activité qui tient une grande place dans l'économie de l'ethnie.
Habiles de leurs mains, les Mnong excellent dans la vannerie et le travail du bambou. Leurs céramiques sont aussi réputées. La femme Mnong porte le pagne jusqu'au-dessus des chevilles et aime les colliers et les bracelets en cuivre, en étain ou en argent.
Animiste, le peuple Mnong croit aux esprits plus ou moins liés à la vie rurale : génies du Ciel, de la Terre et du riz sont convoqués et remerciés avec le sacrifice d'un buffle.
Ce peuple est issu de l'antique Royaume de Champa qui s'étendait (pour ce qui concerne le Vietnam) entre le 12ème et le 15ème siècle dans le Centre-Vietnam actuel. La ville de Phan Rang, aussi appelée Panduranga est le site historique de l’Empire Cham. Sur la côte, ils habitent des maisons de plain-pied qu'on appelle thangyo, bordées d’un jardin fermé par un mur ou une palissade.
Excellents riziculteurs, ils sont très doués dans l'irrigation des rizières. On les dit habiles aussi dans la plantation d'arbres fruitiers.
Ils sont d'autre part réputés pour le tissage de la soie et l'art de la poterie. Femmes et hommes portent le sarong noué à la taille, surmonté pour ces dames d'un chemisier serré aux manches. Le turban ou l'écharpe constituent la coiffe caractéristique.
A la base de confession hindoue, certains Cham se sont convertis à l'islam vers le 13ème siècle, sous l'influence des marchands arabes, javanais et chinois musulmans. Aujourd'hui, on distingue deux courants bien distincts : les Cham brahmanistes et les musulmans. Cependant, il ne s'agit pas d'un islam comme imposé au Moyen-Orient, mais d'un islam très fortement coloré d'hindouisme et de bouddhisme (au point d'être considéré comme marginal par les tenants de l'islam "traditionnel").
L'histoire et le statut des Khmers Krom est un âpre sujet de discussions, la minorité ethnique des Khmer Krom étant considérée comme vietnamienne pour le Cambodge et cambodgienne pour le peuple vietnamien. Une situation qui favorise un certain nationalisme khmer. Les familles khmères vivent en phun ou hameaux, ou en sroc : le village. Autrefois sur pilotis avec un toit à 4 pans et 2 sorties (une pour les femmes une autre pour le reste de la famille et les visiteurs), leurs maisons sont de plus en plus à même le sol.
Ils pratiquent la culture du riz inondé dont ils maitrisent à la perfection l'irrigation. Ils vivent aussi de la pêche dans les eaux du Mékong. Autrefois, hommes et femmes revêtaient le sarong de soie tissé à la maison, mais de nos jours, c'est pantalon et chemise à l'occidental dans les tons sombres. Les femmes portent le chignon dans un fichu à carreaux.
La vie spirituelle est assez intense chez les Khmer Krom : dans chaque village, il existe au moins une pagode qui constitue le centre des activités religieuses et culturelles. Elle fait aussi très souvent office d'école. La communauté des Khmers Krom suit le Bouddhisme theravāda (petit véhicule), un courant considéré comme proche du Bouddhisme originel. Ils pratiquent aussi le culte aux ancêtres et certains rites agricoles, comme le culte au Génie des rizières (neak Ta Xiê) et celui d’invocation de l’âme du riz (Ok Ang leok). Le nouvel an khmer se déroule à la mi-avril, l'occasion pour le voyageur de participer aux réjouissances sur le site de Vat Angkor Icha Borei (En vietnamien : Chua Samrong Ek, près de Vĩnh Long) ou à la pagode des chauve-souris, Chùa Dỏi, à Sóc Trăng. N'hésitez pas à demander conseil auprès d'une agence locale specialiste de la destination.
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