La capitale millénaire du Vietnam séduit tous les voyageurs par son identité typiquement vietnamienne, à laquelle vient s’ajouter le charme vieillot mais au cachet unique de son architecture coloniale francaise.
L’âme de Hanoi se découvre à pied, au détour des ruelles ombragées et animées. Au fil de son excursion dans la capitale, le visiteur découvre et admire l’héritage architectural laissé par les Français arrivés ici en 1873. Larges avenues haussmanniennes, magnifiques villas, hôtels et bâtiments administratifs, sans oublier la Cathédrale St-Joseph… tous ces bâtiments victorieux sont les vestiges de la domination française en Indochine, qui espérait incarner son pouvoir colonial dans la pierre.
La majestueuse cathédrale Saint-Joseph est la plus ancienne église de Hanoï et du Vietnam. Symbole de la toute-puissance française, elle se dresse sur une petite place de la vieille ville.
Également appelée la "Petite Notre Dame" par les habitants, elle a été consacrée le jour de Noël 1886. Sa construction a demandé la destruction d’une pagode du 12ème siècle. L’imposante bâtisse adopte un style gothique simplifié et s'inspire directement de la cathédrale de Notre-Dame de Paris – en plus petit. Ses murs de brique et de granit sont coiffés de deux clochers dont la hauteur atteint 31 mètres. À l'intérieur, la lumière entre par des vitraux spécialement fabriqués en France. Vous pouvez observer des personnages de l'histoire de France, comme Saint Louis et les missionnaires. Pour ce qui est du chœur et de l’autel, ils s’inspirent du style impérial de Hue, dont les motifs minutieusement sculptés rappellent l'esprit d'une pagode. Fermée entre 1954 et 1990, elle est aujourd’hui ouverte à tous. La messe est dite en français tous les dimanches matin.
L’ancienne rue de France ou rue Paul Bert – aujourd’hui Trang Tien – était l’avenue commerçante du quartier français de Hanoi. Pour l’anecdote, Paul Bert était un physiologiste et un homme politique français qui a été nommé Président Général du protectorat de l'Annam-Tonkin. Il arrive à Hanoï le 8 avril 1886. Il y meurt du choléra 7 mois plus tard, le 11 novembre 1886.
En 1902, les Français font de Hanoi la capitale du Tonkin et lui donnent des attributs et un charme très parisien : les rues et les bâtiments de style haussmannien donnent une ambiance Second Empire, avec des airs de provinces françaises par ses villas entourées de petits jardins. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, ses résidences n'ont jamais dépassé les quatre mille « métropolitains». Rue Paul Bert, ceux-ci pouvaient faire leurs emplettes au Magasin Chaffanjon ou au Grands Magasins Reunis, boire un cafe au Normandie, aller au cinéma Eden ou bien encore se rendre à la Banque Franco-Chinoise pour le Commerce et l'Industrie au numéro 25, face aux Etablissements Chaffanjon.
En haut de Paul Bert, l’Opera. Inspiré de l’Opera Garnier à Paris, les travaux débutent en 1901 pour une inauguration en 1911. Avec ses 900 places, c’est aujourd’hui le plus grand théâtre de la capitale du Vietnam. Il a été rénové en 1997.
Pièce majeure du quartier français, son architecture néoclassique présente des thèmes gothiques sur les portes et les dômes avec des piliers, des fenêtres à volets, des balcons et une salle de verre. L’intérieur laisse à admirer une bonbonnière que d’aucun préfèrent à celui de Garnier à Paris. Après la fin de la Révolution d'août en 1945, l'Opéra de Hanoi est passé du divertissement de l'élite française au centre d'événements historiques majeurs, dont la première session de l'Assemblée nationale de la République. Aujourd’hui, des talents internationaux tout comme des artistes vietnamiens s’y produisent tout au long de l’année.
Reconnaissable à sa façade blanc immaculé et ses persiennes vert bouteille, cette icône 5 étoiles fait incontestablement partie du patrimoine architectural de Hanoi.
Depuis sa création en 1901, il s’est hissé au top des lieux où poser ses valises, le préféré des personnalités politiques comme des artistes. Charlie Chaplin y a fêté sa lune de miel en 1936 et avant lui, en 1930, le romancier britannique Somerset Maugham y écrivait “Un gentleman en Asie”. En 1951 c’est à l’écrivain Graham Greene d’y rédiger quelques pages de son célèbre roman “Un américain bien tranquille”. Plus proche de nous, Joan Baez y enregistra sa chanson “Where are you now, my son?” en plein raid aérien durant la guerre du Vietnam. Luxe, charme et volupté du poète se réunissaient ici au son de quelque groupe de jazz, dans une ambiance intemporelle dont aujourd’hui encore on peut ressentir les échos.
Au bout de l'ex-square Paul-Bert – aujourd‘hui jardin Ly Thai To, l'ancienne Banque d'Indochine, bâtie en 1930 par Georges-André Trouvé, dénote avec ses motifs Art déco relevés par des motifs vietnamiens traditionnels. Elle constitue l'un des édifices les plus étonnants du style colonial, avec deux autres succursales de la même banque, Haiphong au nord et Ho Chi Minh-ville au sud.
La Banque de l'Indochine a été créée en 1875. Elle a eu le privilège d’émettre de la monnaie pour la Cochinchine (et Pondichéry), remplaçant par les piastres les anciennes monnaies utilisées jusqu'à cette époque (sapèques ou nen, pour ce qui concerne le Vietnam). C'est la banque des grands projets de l’époque : elle participe aux financements de la riziculture, des plantations d’hévéa, des mines de houille du Tonkin (En baie d’Halong). Notons aussi que c’est elle qui pousse à l'annexion du Tonkin en finançant le corps expéditionnaire et en appuyant les grands emprunts voulus par les autorités civiles, notamment celui de Paul Doumer en 1898… La première agence était rue des brodeurs puis elle a été déplacée à son emplacement actuel. Immédiatement reconnaissable de l’extérieur par son style colossal particulièrement prononcé, l’intérieur de l’édifice, surtout son hall central, retient particulièrement l'attention, grâce à la lumière qu'il procure via des coupoles à double niveau dont l'obturation partielle est calculée en fonction du soleil.
1ère institution d'une éducation moderne au Vietnam, l'Université de l'Indochine a été créée par les Français en 1906 pour former une élite intellectuelle apte à participer aux décisions de son système colonial et ainsi « civiliser » les peuples du Vietnam, du Laos et du Cambodge. Elle a été - et est encore de nos jours – un point de repère important dans le développement de l’éducation vietnamienne. Elle a formé de nombreuses personnalités, mathématiciens, lettrés, historiens et des scientifiques par centaines…En 1945, elle prend temporairement le nom d’Université nationale du Vietnam puis revêt définitivement celui d’Université de Hanoi. Pour la petite histoire, sachez que c’est Alexandre Yersin lui-même qui en sera le premier directeur.
Conçu par Ernest Hebrard, le bâtiment suit le mouvement architectural indochinois, un mouvement caractérisé par l’intégration des bâtiments occidentaux dans un environnement local et une architecture typiquement vietnamienne. On supprime les lourdeurs néo-classiques, les toits en espaliers remplacent les coupoles, les ardoises laissent la place aux tuiles… Les bâtiments s’adaptent en fonction de l’architecture traditionnelle vietnamienne et du climat tropical, c’est là la caractéristique majeure de ce courant architectural emblématique de toute l’Indochine.
Autre icone emblématique de la capitale millénaire, le pont Paul Doumer a été construit fin du 19ème. Les travaux débutent à la saison sèche, au mois de septembre 1898, sous la direction de la société Daydé & Pillé (et non Eiffel) à laquelle on doit aussi le Grand Palais et pont Mirabeau de Paris. Il sera inauguré en 1902 par le gouverneur général de l’Indochine, Paul Doumer.
Pour l’époque, sa construction représentait une véritable prouesse technique : c’était l’un des 4 plus grands ponts au monde avec ses 1 682 m posés sur 20 piliers prenant eux-mêmes appui sur des fondations faites à l'air comprimé et enterrées jusqu'à 30 m sous le niveau d'étiage. Si le pont permettait aux piétons et aux vélos de traverser le fleuve rouge, il servait surtout de passage aux trains pour rejoindre la Chine depuis le port de Hai Phong, alors le plus grand port commercial du Tonkin. Intensément bombardé pendant la guerre contre les américains, il n’a jamais cédé, devenant ainsi le symbole de la résistance vietnamienne. De nos jours, la vieille dame de fer se pare de couleur rouille, lieu de promenade pour amoureux en quête de selfie au soleil couchant.
Les réalisations des ingénieurs et architectes français au Vietnam s’échelonnent du second Empire à la fin de la IIIe République et constituent aujourd’hui la trace matérielle la plus tangible de la période coloniale. Pendant la première période de la colonisation française (1900-1920), la culture occidentale a été implantée au Vietnam dans le but de contraindre la population à accepter la domination coloniale à travers l’architecture : ses constructions de style néo-classique donnent à voir la puissance et le pouvoir de la France en Indochine. Le palais du gouverneur de l'Indochine et le Palais de justice sont de bons exemples de cette construction classique. Un style qu’on retrouve aussi bien dans l’architecture de bâtiments culturels ou économiques, comme par exemple le siège de la compagnie de chemin de fer Indochine-Yunnan ou encore l’ancienne gare de Hang Co, aujourd’hui gare ferroviaire de Hanoi.
A partir de 1920 jusqu’à 1954, l’architecture se modifie, s’adapte, pour se conformer aux particularités culturelles, sociales et climatiques (on oublie trop souvent ce point) du Vietnam, surtout durant les dernières années du colonialisme français dans l’ensemble de l’Indochine. Le siège du Ministère Vietnamien des Affaires Etrangères est considéré comme le premier monument offrant ce nouveau style architectural.
Après 4 ans de construction, de 1928 à 1932, l’Ecole française d'Extrême-Orient (EFEO) voit le jour. Conçue par Ernest Hébrard, c’est aujourd’hui le Musée national d'histoire du Vietnam. Hebrard est aussi à l’origine de l’Université de Hanoi (A présent Université nationale du Vietnam).
Cette liste n’est pas terminée, loin s’en faut ! La prison de Hoa Lo, la maison d’hôtes du Gouvernement Vietnamien, plusieurs hôpitaux et écoles manquent à l’appel.
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