Tout voyageur amoureux du Vietnam, de sa culture et de ses peuples ne peut qu’être fasciné par l’incroyable diversité ethnique qui compose les peuples du Vietnam. Dans le Nord du Pays, la région de Hoang Su Phi accueille une douzaine de communautés locales, dont certaines ont un nom familier et d’autres sont totalement méconnues des voyageurs. Nous rencontrons aujourd’hui les peuples Co Lao et La Chi, deux communautés établies depuis presque toujours dans ce décor de rizières en terrasse.
Rappelons brièvement que Hoang Su phi appartient a la Province de Ha Giang, dans le Nord-Est du Vietnam. Distante de 300 km de la Hanoi, la Province partage pas loin de 270 km avec la Chine. C’est dans un écrin majestueux et serein compose de spectaculaires rizières en terrasse (parmi les plus belles du Pays) et de montagnes imposantes que vient se nicher le district de Hoang Su Phi. Pas moins de 12 ethnies (soit plus qu’à Sapa) vivent dans ces contrées ; elles se répartissent comme suit (par nombre d'habitants décroissant) : Nung, Muong, Dao (rouge et à tunique), H'mong Fleuris, Tay, La Chí, Hoa Han, Co Lao, Ha Nhi, Thai, Phu La, Cao Lan (San Chi) et les Kinh.
Si vous souhaitez préparer un voyage dans cette région hors des sentiers battus, vous trouverez dans cet article comment aller à Hoang Su Phi depuis Hanoi quelques renseignements utiles. Bien entendu, vous serez bien inspiré de vous renseigner plus amplement auprès d’une agence de voyage francophone locale.
Autres appellations : Ke Lao, Ho Ki, Voa De, Tu Du
Population : 3 000 habitants.
Les Co Lao vivent essentiellement dans la province septentrionale de Ha Giang, dans les districts de Hoang Su Phi et de Dong Van. La majorité des jeunes membres de cette ethnie peu nombreuse ne parlent plus leur langue d’origine, mais utilisent des langues d’autres ethnies. Leur mode de vie a beaucoup changé en raison notamment de l’ouverture de la frontière avec la Chine. Ils utilisent maintenant autant leur langue maternelle que le mandarin.
Les Co Lao se groupent en villages de 15 à 20 maisons à trois travées avec deux appentis en bambou. Les murs en torchis sont coiffes d’un toit recouvert de paille ou de bambou écrasé. Certains habitants vont tous les jours chercher de l’eau dans les ruisseaux, d’autres installent des tuyaux qui conduisent l’eau jusqu’à leur maison.
Une partie des Co Lao qui vivent dans les régions montagneuses escarpées pratiquent la culture sur brûlis ou jardinent de petits lopins de terre encastrés entre les rochers. Le maïs est la culture principale, mais ils cultivent aussi le riz. Ils pratiquent quelques métiers artisanaux tels que le tressage et la menuiserie.
Le costume traditionnel de la femme est une tunique à cinq pans ornés de bandes d’étoffe de couleurs différentes sur l’ourlet supérieur, sur le devant et aux manches.
Quant au culte des ancêtres, les Co Lao vénèrent les quatre générations qui les précèdent et sur l’autel qui leur est dédié. La vie spirituelle des Co Lao est rythmée par plusieurs cérémonies : baptême, initiation, mariage, funérailles… les plus joyeuses sont l’occasion d’échanges de chants populaires, de jouer au tir à la corde, ou à la toupie en bois, appelée Tu Lu. Sculptée dans le bois on lui donne vie en enroulant une petite ficelle à son sommet. Un coup sec, et hop ! Elles partent en tourbillonnant.
Mais la plus importante de toutes les cérémonies est la cérémonie d’initiation, qui marque la reconnaissance officielle par la communauté du passage à l’âge adulte d’un garçon Co Lao. C’est suite à cette cérémonie que le jeune adulte pourra participer aux activités communautaires. Cette reconnaissance est d’autant plus importante que les hommes assument l’essentiel des travaux champêtres, particulièrement pénibles en haute montagne.
Autres appellations et sous-groupes : Tho Den, Man, Xa, Cu Te et La Qua
Population : 11 000 habitants
Les La Chi sont les artistes-architectes – avec les Nung et les Dao - des magnifiques rizières en terrasse qui font la renommée de Hoang Su Phì. Ils ont le génie de façonner les flancs de montagnes pour cultiver le riz en terrasses inondées.
Leur habitation comprend une partie sans étage et une sur pilotis. Elle comporte trois appartements et un autel pour le culte des ancêtres dans la plus grande pièce. Chaque maisonnée a ses tambours et ses gongs qu’elle utilise lors de cérémonies dirigées par le chef de la famille. La vie communautaire structure le quotidien des La Chi.
Avec sa faible population, les La Chi forment une toute petite communauté locale qui se distingue essentiellement par ses pratiques funéraires. Car s'ils cultivent le culte de ancêtres, ils ont une autre particularité que vous remarquerez peut-être en vous promenant autour des hameaux : des cannes de bambou surmontées de têtes de buffle marquent les tombes La Chi. Lorsqu’un membre de la communauté meurt, sa famille se doit de lui offrir un buffle en sacrifice, car pour les La Chi, le défunt qui part dans un autre monde, aura besoin d’un buffle pour labourer la terre et s’enrichir…
Pour ce qui est des rites de mariage, la famille du marié doit offrir aux parents de la jeune femme la somme d’argent qui a été nécessaire à son éducation. Cette ethnie timide et réservée a aussi préservé une culture traditionnelle diversifiée et spécifique, notamment le festival Khu Cu Tê. Célébré chaque année au septième mois lunaire, il est considéré comme le plus grand festival traditionnel de ce groupe. Il vise à s'attirer les bonnes grâces des forces invisibles pour des récoltes abondantes, la paix et le bonheur. Il a été déclaré patrimoine culturel immatériel national en 2014.
Ce festival, c'est aussi l'occasion de jouer au tir à la corde ou à "nem con", jeu de balle en tissu. En décembre 2015, les rituels et le jeu de tir à la corde ont été reconnus patrimoine culturel immatériel par l’UNESCO. Le tir à la corde n’existe pas seulement au Vietnam, mais aussi dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est et d’Asie de l’Est. Symbole de la force de l’union, cet incontournable des fêtes traditionnelles vietnamiennes est pratiqué au sein des communautés pour s’assurer de récoltes abondantes.
Après les rites, les jeunes se rassemblent pour le "Hat Doi" (chant échangé entre les filles et les garçons).
Les hommes La Chi portent sur leur pantalon une tunique à cinq pans, boutonnée sur le côté droit. Ils portent les cheveux longs, qu'ils attachent d’un turban. Accessoire mode : le sac indigo bordé de rouge, pour y mettre tabac et autres babioles typiquement masculines. Les femmes quant à elles, portent en général un pantalon mais pour certaines, ce sera une jupe. Elles revêtent la tunique traditionnelle à quatre pans, ouverte sur le devant, un cache-seins brodé ainsi qu'une ceinture en étoffe.
Les informations sur Hoang Su Phi à consulter
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