Posée sur la frontière avec la Thaïlande, la petite province de Pailin a longtemps été mise à l’écart des circuits touristiques. Assimilée à un Far West au Cambodge, elle s’est depuis relevée des blessures de la guerre et des exploitations minières et forestières dévastatrices pour offrir une destination de détente et de douceur.
Honnie pour avoir été un des derniers féroces bastions des khmers rouges, la petite province de Pailin est posée tout à l’Ouest du Pays, à la frontière avec la Thaïlande. Sa façade Est est longée par la Province de Battambang. Située loin de tout, elle se niche au pied de la Montagnes des Cardamones. La ville de Battambang est à 80 kilomètres de là et la frontière thaïlandaise est distante de 15 km. A ce propos, il faut noter que Phsar Prom, le poste frontière éloigné d’une quinzaine de kilomètres, est bien plus agréable et accueillant que son voisin Poipet.
Si Pailin, la capitale provinciale, a pu autrefois recevoir le surnom de Far West du Cambodge, elle est devenue aujourd’hui une bourgade paisible, calme et reposante. Aérée, ombragée et proprette, Pailin, sa capitale provinciale invite à poser bagages pour un jour ou deux et à laisser cours à votre curiosité de voyageur.
Loin de tout, cette région, qui fut un eldorado pour aventuriers en quête d’argent facile dans l’exploitation des pierres précieuses, se découvre essentiellement à partir de Battambang. Profitez donc d’une halte dans cette bourgade étonnante et envoutante pour prendre un bus pour Pailin, vous y serez en environ 2 heures. Depuis Siem Reap, comptez environ 4 heures de route. Bien entendu, des taxis (partagés ou non), plus rapides, plus confortables, pas nécessairement plus chers, peuvent aussi pour conduire à destination. Vous aurez plus d’infos et de conseils en consultant une agence francophone locale.
Comme souvent au Cambodge, la plupart des sites peuvent se visiter toute l’année, en évitant les périodes de grosses pluies (elles ont lieu entre juillet et septembre). Autrement dit, les meilleures périodes pour visiter Pailin seront idéalement entre janvier et février, ainsi qu’en décembre.
Aujourd’hui en pleine mutation, Pailin a connu de nombreux soubresauts au cours de son histoire : elle a appartenu au puissant royaume khmer avant d’être conquise par les Birmans courant du 16ème siècle, puis c’est au tour des Siamois (l’ancien mot pour désigner les Thaïlandais) d’en prendre le contrôle et ce, jusqu’au tout début des années 1900. Elle a aussi fait partie de Battambang, avant d’en être extraite en 1996, date de la reddition de la faction des khmers rouges de Ien Sary. Peu de gens le savent, mais Pailin est une des provinces les plus récentes du royaume : elle ne deviendra cambodgienne qu’en 2008.
Ce sont les contacts avec les trois cultures birmanes, thaïes et cambodgiennes qui façonneront l’identité culturelle particulière de Pailin.
Pailin signifie « saphir » ou topaze. Surnommée la ville des joyaux, Pailin a subi les assauts de chercheurs de pierres en tout genre. Jusqu’avant la révolution, la région se peuple de Birmans Shan venus participer au commerce des pierres précieuses, tentant ici leur chance de faire fortune. Il se dit même que vers 1875, ce sont des chasseurs Shans, venus du district minier voisin de Chantaboun qui auraient trouvé le premier gisement de pierres précieuses. Il n’en a fallu pas plus pour que Pailin voit accourir Birmans, Siamois, Laotiens mais aussi quelques Cambodgiens, tous attirés par les promesses d’un nouvel Eldorado ou d’un Far West made in California. On trouvera saphir et rubis en grandes quantité. La réputation de ville des joyaux fut faite à Pailin. Les Kolas (les Birmans, pour les Khmers) ont le monopole sur l’exploitation et le commerce des pierres.
En raison même de sa richesse minière (mais aussi pour son or et son bois), Pailin fut l'un des premiers endroits à être repris par les forces révolutionnaires khmères rouges. Les communistes ont ensuite utilisé la richesse dérivée de Pailin pour financer leur révolution et le régime de 1975-79. Tous ravageront forêts et mines (sans parler des populations). Après la reddition de Ieng Sery, Pailin sera découpée en sa propre province (un moyen de laisser les Khmers rouges au pouvoir là-bas ?). Dès lors, de nombreux anciens membres sont entrés dans la clandestinité, certains ont été arrêtés, mais globalement la zone est longtemps restée sous contrôle des KR.
Il faudra attendre 2008 pour que Pailin soit définitivement province cambodgienne.
Ce n’est pas à Pailin que vous trouverez des sites spectaculaires et des resorts 5 étoiles ! Mais si vous souhaitez vous plonger dans un Cambodge rural et authentique, simple et attachant, alors Pailin sera une de vos destinations de prédilection.
Perché sur une colline surplombant la ville, Wat Phnom Yat est un temple saisissant au design inhabituel pour le Cambodge. Situé à proximité de Pailin, il a été construit dans les années 1920 par des migrants birmans Shans (que les Khmers appellent Kolas), venus ici pour le commerce des pierres précieuses. Il est reconnaissable par son stupa de style birman. On y accède par une série de 242 marches (les moins courageux peuvent prendre un scooter). Mais après l’effort, le réconfort : la vue depuis le Wat Phnom Yat est absolument superbe sur Pailin et au-delà. Entrée gratuite, mais si vous voulez vous impliquer pleinement, allez-y avec un ami khmer donner quelque offrande et faites prier pour vous. C'est un grand complexe en fait, surplombée par une immense statue de Bouddha, de construction récente. A une cinquantaine de mètres au pied du Phnom Yat, vous trouverez une pagode Rattanak Sopoan (Wat Khaong Kang) ceinte d’une clôture ornée de la représentation du Barattage de l’Océan de Lait, qui présente quelques similitudes avec les bas-reliefs d’Angkor Wat.
Une destination nature et fraicheur dans les montagnes à environ 5 km au Sud de la ville de Pailin. Relativement compliquée à trouver (les panneaux ne sont rédigés qu’en khmer) la cascade d’O’Tavao, avec ses eaux claires et fraiches, est très populaire auprès des habitants. Quant à la chute de Phnom Khieu, il est conseillé de la visiter après la saison des pluies pour profiter du spectacle de l’eau dévalant les rochers moussus. Les piscines naturelles invitent à la baignade (vous en trouverez d’autres en randonnant un peu plus haut) et les collines densement boisées promettent de belles balades.
Destination apaisée et résiliente, Pailin séduit les amoureux de simplicité au naturel, dans un Cambodge authentique et souriant.
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