Lorsque l’on évoque le Nord du Vietnam, on pense souvent à Sapa ou à Ha Giang, mais peu de voyageurs imaginent que Bac Ha, nichée dans la province de Lao Cai, possède l’un des paysages agricoles les plus somptueux et méconnus du pays. Là-bas, les rizières en terrasse s’étendent à perte de vue, dessinant des courbes élégantes sur les pentes abruptes des montagnes, sculptées avec patience par les mains des minorités ethniques. Dans cette région, chaque saison offre un spectacle visuel unique, et les traditions ancestrales sont encore bien vivantes.
Dans cet article important, nous vous invitons à explorer en profondeur les rizières en terrasse à Bac Ha, à travers ses meilleurs points de vue, ses saisons emblématiques, ses modes de découverte, sans oublier des conseils pour bien s’y rendre, se loger et goûter aux spécialités locales.
Les rizières en terrasse à Bac Ha ne sont pas concentrées en un seul lieu, mais parsemées dans de nombreux villages montagneux. Voici neuf endroits incontournables où contempler cette beauté façonnée par des générations de paysans Hmong, Tay ou Nung.
Ta Van Chu est l’un des villages les plus photogéniques de Bac Ha. Les rizières en terrasse y sont vastes et particulièrement spectaculaires à l’aube, lorsque les premières lueurs du soleil caressent les jeunes plants de riz. En mai, durant la saison de repiquage, l’eau qui inonde les champs crée des reflets argentés féériques.
Situé à environ dans une belle vallée entourée de montagnes verdoyantes, Ban Lien est réputé pour la qualité de son riz gluant et pour l’hospitalité de ses habitants de Tays. Ici, les rizières en terrasse à Bac Ha forment un ensemble harmonieux qui s’intègre parfaitement à l’architecture traditionnelle des maisons typiques sur pilotis. C’est aussi un endroit idéal pour découvrir la vie quotidienne des ethnies locales.
Ta Cu Ty est moins touristique, mais ses rizières en terrasse n’ont rien à envier aux plus célèbres. Elles s’étendent en cascades vertigineuses sur les flancs des montagnes. La tranquillité des lieux est un atout pour ceux qui recherchent l’authenticité et souhaitent marcher dans des sentiers peu fréquentés.
Ce village est un véritable havre de paix et de verdure. En été, les rizières dans ce beau coin prennent une teinte verte éclatante, créant un contraste saisissant avec les montagnes bleutées en arrière-plan. Thai Giang Pho est aussi reconnu pour ses marchés hebdomadaires où les ethnies viennent vendre leurs produits et échanger des nouvelles dans leur quotidien.
Perché à haute altitude, Hoang Thu Pho offre une vue panoramique sur les rizières en terrasse à Bac Ha et la vallée environnante. Les formes arrondies des champs dessinent un paysage poétique, presque irréel, notamment en septembre, durant la saison des récoltes, lorsque les rizières commencent à être en nuances dorées.
Ce petit village à l’écart des circuits touristiques est un bijou caché. Les visiteurs peuvent y observer les paysans labourer la terre à l’aide de buffles, une scène intemporelle. Ici, les rizières en terrasse à Bac Ha sont souvent en étroite proximité avec les forêts de bambous et les champs de maïs, offrant une diversité de paysages agricoles rare.
Ta Chai séduit par sa nature encore sauvage et l’accueil chaleureux de ses habitants. Les terrasses de riz y sont moins régulières, mais leur charme réside justement dans leur aspect organique et vivant. Ce village est un bon point de départ pour des randonnées en immersion totale.
À Nam Xai, les rizières sont souvent entourées de vergers et de plantations de cardamome. Le mélange de cultures donne une palette de couleurs étonnante, surtout en saison verte. C’est aussi un endroit apprécié pour observer les traditions agricoles transmises au fils du temps entre les générations.
Dernière étape de ce parcours, Na Hoi offre une des vues les plus spectaculaires sur les rizières en terrasse à Bac Ha. Un point de vue accessible à pied depuis la route principale permet de contempler un amphithéâtre naturel de terrasses qui se déploie sur plusieurs niveaux, jusqu’à l’horizon.
Le charme de les rizières en terrasse à Bac Ha réside dans leur capacité à se transformer au fil des saisons, offrant à chaque période un nouveau visage.
C’est l’une des saisons les plus photogéniques. Les paysans inondent les terrasses et commencent à repiquer le riz. Les champs d’eau miroitent sous le soleil, reflétant le ciel, les nuages et les silhouettes des paysans au travail. Un moment fort en symbolisme, représentant le renouveau de la terre.
Les jeunes plants de riz ont pris racine, et les terrasses deviennent une mer de verdure. Le contraste entre le vert intense des cultures et les montagnes environnantes est tout simplement saisissant. C’est la période idéale pour les amateurs de randonnée ou de photographie.
À mesure que le riz mûrit, les rizières se teintent de jaune doré. C’est le moment où les rizières en terrasse à Bac Ha atteignent leur apogée visuelle en vous offrant une belle collection de photos et de enrichir vos yeux. L’atmosphère devient festive, les familles se rassemblent pour la moisson, et les chants traditionnels accompagnent souvent cette période joyeuse.
Il existe plusieurs façons d’admirer les rizières en terrasse à Bac Ha, selon votre forme physique, votre budget et votre soif d’aventure. Vous pouvez opter pour une randonnée à pied à travers les sentiers escarpés reliant les villages, idéale pour s’immerger dans la vie locale. Pour ceux en quête de liberté, une balade en moto permet d’explorer des zones reculées et de profiter de panoramas spectaculaires depuis les cols. Enfin, dormir chez l’habitant au cœur des montagnes offre une expérience intime, où chaque lever de soleil sur les rizières devient un moment magique à savourer lentement.
C’est sans aucun doute la manière la plus immersive pour découvrir ces paysages. De nombreux sentiers relient les villages mentionnés plus haut. En marchant, on perçoit mieux la structure complexe des terrasses, on croise les habitants au travail, et on peut même s’arrêter dans une maison pour déguster un thé vert local.
Pour les voyageurs plus téméraires, la moto permet d’explorer des coins plus reculés et d’avoir une vue d’ensemble sur les rizières en terrasse à Bac Ha depuis les cols montagneux. Les routes sont sinueuses mais elles offrent des panoramas exceptionnels.
Passer une nuit ou deux chez l’habitant permet de vivre au rythme de la montagne. En se réveillant au son des coqs et en voyant le brouillard se lever doucement sur les rizières, on touche du doigt l’âme authentique du Vietnam rural.
Accéder à les rizières en terrasse à Bac Ha nécessite un minimum de préparation, mais le voyage en vaut largement la peine.
Depuis Hanoï : Prenez un train de nuit ou un bus couchette jusqu’à Lao Cai (environ 8 heures). De Lao Cai, vous pouvez louer une voiture privée, prendre un minibus ou une moto-taxi pour rejoindre Bac Ha.
Depuis Sapa : Si vous êtes déjà à Sapa, Bac Ha se situe à environ 100 kilomètres. La route traverse de magnifiques paysages de montagnes, champs de thé et vallées fluviales.
Par vos propres moyens : Pour les aventuriers, une boucle à moto reliant Sapa – Bac Ha – Xin Man – Hoang Su Phi est une expérience inoubliable.
L’offre d’hébergement à Bac Ha est modeste mais de qualité. Vous trouverez principalement des homestays, auberges locales et quelques hôtels confortables.
So Mong Homestay : Maison d’hôtes typique au cœur de Bac Ha, avec vue directe sur les montagnes.
Homestay Ban Lien : Pour une immersion complète dans la culture Tay, entouré par les rizières en terrasse à Bac Ha.
Bac Ha Boutique Resort : Plus chic, avec jardin fleuri et restaurant local.
Chez Loan Uoi Homestay : Accueil chaleureux, chambres simples mais propres, vue sur les rizières.
Camping Ta Van Chu : Pour les amateurs de plein air, tente ou bungalow dans la nature.
Impossible de découvrir les rizières en terrasse à Bac Ha sans goûter à la richesse de sa cuisine montagnarde, généreuse et parfumée.
La semoule de maïs est un plat traditionnel incontournable dans l’alimentation quotidienne des Hmong vivant dans les régions montagneuses comme Bac Ha. Il est préparé à partir de maïs sec moulu, ingrédient de base cultivé en altitude, souvent sur les versants mêmes des rizières en terrasse.
Le maïs, après avoir été séché, est décortiqué, puis moulu à la main à l’aide d’un moulin en pierre traditionnel pour en faire une semoule grossière. Cette semoule est ensuite humidifiée à plusieurs reprises, puis cuite à la vapeur dans un cuiseur en bambou placé sur une marmite d’eau bouillante, parfois deux à trois fois, afin d’obtenir une texture légère mais moelleuse.
Le mèn mén se mange chaud, accompagné de légumes sautés, de viande séchée ou d’un bouillon salé. Bien qu’il soit simple, il a une saveur rustique et légèrement sucrée, reflétant les conditions de vie en montagne. C’est aussi un plat très nourrissant qui tient au corps, idéal pour affronter le climat rigoureux de l’altitude.
Servi lors des marchés hebdomadaires ou des fêtes de village, le mèn mén symbolise la résilience et la sobriété des peuples Hmong. Il représente également le lien indéfectible entre les hommes et leur environnement agricole.
L'alcool de maïs est une eau-de-vie artisanale typique de Bac Ha, distillée à partir de maïs fermenté, souvent consommée lors des grandes occasions ou des réunions familiales. Ce breuvage local atypique de la région est réputé à la fois pour sa puissance et son goût légèrement sucré.
Le maïs est d’abord bouilli, puis mélangé avec un levain traditionnel (généralement fait à base de plantes locales et de riz fermenté) avant d’être laissé à fermenter dans de grandes jarres en terre cuite pendant plusieurs jours. Une fois la fermentation terminée, le mélange est distillé à l’aide d’un alambic rudimentaire fabriqué localement.
L'alcool de maïs a une teneur en alcool allant de 30 à 50 degrés. Transparent, au goût rond et légèrement épicé, il est souvent servi dans de petites coupes en porcelaine. Sa saveur varie légèrement selon la région, l’altitude et le savoir-faire de chaque famille productrice.
Au-delà de son aspect festif, le rượu ngô tient une place essentielle dans les rites traditionnels : mariages, funérailles, fêtes du Nouvel An lunaire (Têt), ou cérémonies de bénédiction des récoltes. Offrir ou partager un verre est un signe de respect et d’amitié profonde.
Le ragoût montagnard aux parfums puissants est sans doute l’un des plats les plus singuliers de Bac Ha. Originaire des Hmong, ce ragoût à base de viande de cheval (parfois de buffle ou de bœuf) est un plat communautaire servi traditionnellement lors des marchés ou des grandes fêtes.
Les morceaux de viande, y compris les abats (foie, intestins, cœur…), sont d’abord bouillis puis mijotés longuement dans un grand chaudron en métal avec des herbes médicinales locales (cumin, anis étoilé, cardamome, cannelle, citronnelle…) et du sel. Le tout cuit à feu doux pendant des heures, parfois toute la journée.
Le ragoût montagnard aux parfums puissants se déguste très chaud, souvent directement à la louche, avec du piment frais et un peu de sel. Il est généralement accompagné de rượu ngô. Le goût est fort, prononcé, et l’expérience gustative peut être intense pour les palais non avertis. Mais pour les habitants locaux, c’est un mets de choix, nourrissant et chaleureux.
C’est un plat typiquement partagé entre hommes lors des rencontres au marché, autour d’un feu ou d’une table improvisée. On y discute, on trinque, on rit, et on renforce les liens communautaires.
Le riz gluant aux cinq couleurs est un mets emblématique des minorités ethniques de Bac Ha, en particulier des Tay et Dao. Il est préparé pour les grandes fêtes comme le Tết ou les mariages, et symbolise la prospérité, l’harmonie et les cinq éléments fondamentaux (bois, feu, terre, métal, eau).
Le riz gluant est trempé pendant plusieurs heures, puis teint naturellement avec des plantes :
Le violet : obtenu à partir de feuilles de magenta plant (lá cẩm)
Le rouge : grâce aux graines de gấc (fruit local)
Le jaune : à base de curcuma frais
Le vert : extrait de feuilles de pandan ou de galanga
Le blanc : le riz nature, non coloré
Chaque couleur est cuite à la vapeur séparément, puis assemblée en couches ou mélangée harmonieusement dans un panier de bambou.
Le riz gluant à 5 couleurs différentes est à la fois un plat et une œuvre d’art comestible. Il se mange souvent seul, avec un peu de sésame grillé et de sucre, ou en accompagnement de viandes grillées. Sa texture est collante mais moelleuse, et les arômes naturels des plantes utilisées lui donnent un parfum subtil.
Au-delà de sa beauté, chaque couleur du xôi représente une valeur : la santé, la chance, la richesse, la longévité, et la paix. Offrir ou recevoir ce plat est toujours un signe de vœux bienveillants.
Le gâteau de maïs est un mets emblématique des hauts plateaux de Bac Ha, particulièrement prisé par les ethnies locales durant les journées fraîches. Préparé à base de maïs localement cultivé, ce gâteau est le fruit d’un savoir-faire ancestral.
La recette commence par le broyage des grains de maïs jaune tendre, qui sont ensuite mélangés à de l’eau pour obtenir une pâte fine. Cette pâte est ensuite cuite lentement au feu de bois, tout en étant constamment remuée pour qu’elle n’attache pas au fond de la marmite. À mesure que la cuisson progresse, la préparation épaissit et prend une texture moelleuse, proche d’une polenta onctueuse.
Traditionnellement, on sert le gâteau de maïs chaud, dans un bol fumant, accompagné de une sauce de poisson au piment et à l’ail ou parfois de quelques lamelles de lard frit. Son goût naturellement sucré et légèrement grillé du maïs se marie parfaitement à la sauce salée et piquante. C’est un plat simple, nourrissant et réconfortant, que l’on retrouve aussi bien lors des repas de famille que sur les étals des marchés ethniques.
La viande de buffle fumée est une spécialité culinaire du peuple Hmong, très répandue à Bắc Hà. Ce mets rustique est issu d’une méthode de conservation traditionnelle : la fumaison à long terme au-dessus du foyer de la maison.
La viande provient du buffle, un animal précieux dans la culture montagnarde vietnamienne. Une fois découpée en longues bandes épaisses, la viande est marinée dans un mélange d’épices locales – gingembre, galanga, piment, sel, ail et parfois un peu de miel – avant d’être suspendue au-dessus du feu pendant plusieurs semaines.
La fumée du bois, généralement de cannelle ou d’autres essences forestières, pénètre lentement la chair, lui donnant une texture ferme, une couleur sombre caractéristique et un parfum boisé très particulier. Une fois prête, la viande peut se consommer telle quelle, ou légèrement réchauffée sur les braises.
Servie en fines tranches, la viande de buffle fumée est souvent accompagné d’un verre de l'alcool de maïs. Sa saveur intense, légèrement salée et fumée, rappelle les paysages rudes du Nord et la vie en montagne. Pour les habitants de Bắc Hà, ce n’est pas seulement un plat, c’est aussi un symbole d’attachement à la terre et à la tradition.
L'alcool de maïs, ou alcool de maïs, est une boisson principale dans la culture des minorités ethniques de Bắc Hà, notamment les Hmong et les Nung. Il est fabriqué à partir de maïs cultivé en terrasse sur les flancs des montagnes, soigneusement sélectionné pour sa richesse en amidon.
La fabrication de cette eau-de-vie artisanale suit un processus long et méticuleux. Les grains de maïs sont d’abord cuits à la vapeur, puis refroidis et mélangés à un levain traditionnel (men rượu), généralement composé de plantes locales fermentées. Le tout est ensuite mis à fermenter dans de grandes jarres en terre cuite pendant plusieurs jours, avant d’être distillé lentement dans un alambic rudimentaire fait de bambou et de terre battue.
L'alcool de maïs se distingue par sa douceur, son arôme légèrement sucré, et une chaleur agréable en bouche. Il est moins fort que certaines autres eaux-de-vie vietnamiennes, ce qui le rend plus accessible aux palais non initiés. Il est toujours servi lors des fêtes, des mariages, des rituels ou tout simplement pour accueillir un invité avec honneur.
Dans les maisons de Bắc Hà, un bon repas ne saurait être complet sans quelques gorgées de l'alcool de maïs. Ce breuvage n’est pas seulement un alcool, c’est un lien social, un langage d’hospitalité, et un marqueur identitaire fort des peuples montagnards du Nord Vietnam.
En dehors des sentiers battus, les rizières en terrasse à Bac Ha offrent une alternative paisible, authentique et spectaculaire aux circuits classiques du Nord Vietnam. Que vous soyez passionné de photographie, randonneur curieux ou simplement en quête d’un moment de contemplation face à la nature, Bac Ha vous attend avec ses vallées sculptées, ses habitants accueillants et ses traditions vivantes. Venez au bon moment, ouvrez grand les yeux, et laissez-vous émouvoir par ce coin de montagne où le temps semble suspendu.
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