Le fait est relativement méconnu : le Vietnam produit beaucoup de sel, aidé en cela par sa géographie et son climat. Plus de 700 00 tonnes de sel sont ainsi récoltées chaque année. Si la production de sel suit la même méthode partout – en gros, faire évaporer l’eau, récolter le sel et le faire sécher – on trouvera des différences selon le taux de salinité des paluds et le climat de la région où il est implanté.
On peut mettre en avant trois sites qui illustrent un savoir-faire traditionnel.
Au sud-est du Delta du fleuve Rouge, à environ 100 km de Hanoi, Nam Dinh est réputée être une des plus importantes régions rizicoles du pays. La Province est aussi régulièrement mise à l’honneur par des photos de silhouettes au chapeau conique se détachant sur fond de marais salant. Derrières ces images qui enflamment l’imagination poétique, se trouve la pénible réalité du travail des sauniers. Ici, l’eau du Fleuve rouge abaisse le taux de salinité de l’eau de mer. Faire simplement évaporer l’eau de mer ne suffirait pas pour récolter le sel. Alors, on passe d’abord par une étape dite « séchage du sable ». La journée d’un salinier se déroule ainsi :
Très tôt le matin, acheminer du sable en charrettes et l’étendre en parcelles inondables. Par deux fois, on fera entrer par des canaux l’eau de mer dans ces zones rectangulaires. Elle imprègne le sable par capillarité. Le soleil entre en jeu, l’eau s’évapore, laissant le sel se cristalliser dans le sable. C’est alors le moment filtrer le sable pour récolter l’eau désormais extrêmement salée. Vient ensuite le séchage, qui permet au sel de cristalliser. Puis, enfin, c’est la récolte sous un soleil de plomb, le dos courbé sur le râteau. Après un repos de 3-4 jours en cabane, le sel peut être mené au marché. Une femme en achètera un peu, le chargera sur sa bicyclette et parcourra les rues de la ville en criant : "Ai mua muôi ra mua ?"…
La province de Nam Dinh, c’est aussi : l’ancienne et mystérieuse église de Hai Ly, le pont couvert qui mène au village de Thuong Nong, le pont-pagode de Luong et pour les amoureux de la nature, le parc national de Xuan Thuy.
Ninh Thuan est une province côtière faisant face à la mer sur 100 km. Une eau de mer à haute salinité et un soleil éclatant presque toute l’année a favorisé la tradition de saunerie. Trois marais salant ont contribué significativement au développement économique de la Province : Dam Vua, Ca Na et Phuong Cuu (les trois sont des destinations attrayantes pour le photographe en quête de scènes captivantes).
On pratique ici le « séchage de l’eau », autrement dit on laisse l’eau de mer s’évaporer dans de longues et larges parcelles. Puis les cristaux de sel sont ratissés et disposés en monticules pour le séchage. Ce sel brut est ensuite nettoyé puis acheminé vers les usines de transformation. Ici aussi, la noblesse de ce labeur harassant est sublimée par les clichés superbes que ramènent les voyageurs : perdues dans l’immensité du marais, se découpent de frêles silhouettes portant sur leurs épaules une palanche lourde de sel, ce produit alchimique né de l’eau, du vent et du soleil.
Le sel issu des paluds de Ca Na est un peu diffèrent. Ca Na est un petit village de pêcheurs avec une tradition de saunerie datant de la période coloniale française. Le sel de Ca Na est considéré comme le meilleur du Pays. Apprécié pour sa saveur riche et unique (il contient jusqu’à 95% de sel pur), il entre aussi dans la composition de la très réputée sauce de poisson « Ca Na ». La situation géographique du marais salant le protège des moussons, tout en gardant un taux d’humidité idéal et surtout Ca Na est également influencé par un phénomène naturel très spécial : la remontée des eaux. L’eau froide passant des eaux profondes aux eaux peu profondes, se change en eau plus chaude et provoque l’apparition de nombreux nutriments et phytoplancton sur les surfaces en contact direct avec le rayonnement solaire. Cette réaction déclenche la photosynthèse et crée une nourriture abondante pour les animaux marins. C'est la raison pour laquelle le sel de Ninh Thuan est naturellement blanc et contient de nombreux minéraux bons pour la santé.
Le voyageur averti vient à Ca Na pour… un des plus beaux couchers de soleil au monde.
La Province de Ninh Thuan, c’est aussi : la baie de Vinh Hy (une des 40 baies les plus belles du monde), le parc national de Nui Chua, les fermes de mouton, les vignes…
Le delta du Mékong est une région connue pour ses marchés flottants, ses vergers et ses jungles de cocotiers. On sait moins qu’il existe ici aussi une tradition de saunerie, notamment à Bac Lieu.
Ici, les surfaces d’évaporation sont immenses, divisées en petits carrés, la terre est noire (les sauniers parlent de sel noir) et le sel est recouvert d’une bâche en plastique pour le garder blanc et pur. Il est ramené en monticules pour séchage puis stocké et vendu. Le sel de Bac Lieu a une saveur forte, sans amertume, ce qui en a fait la réputation dans tout le Sud puis dans tout le Pays. On le trouve aujourd’hui sur les marchés japonais et sur de nombreux autres marchés à travers le monde.
Autrefois plus grande zone de production de sel du Pays, Bac Lieu convertit ses terres en activités plus lucratives, comme la culture d’artémias (nourriture pour crevette), tout en valorisant sa production de sel : Appellation contrôlée du Sel de Bac Lieu ou abandon de la culture traditionnelle du sel au profit de la production sous bâche, donnant un sel blanc et pur.
La Province de Bac Lieu, c’est aussi : beaucoup de villages de métiers spécialisés dans la vannerie, la production de nuoc mam (saumure de poisson) et de nuoc tuong (sauce de soja, la Réserve Naturelle de San Chim (un sanctuaire d’oiseaux)…
Des gestes précis hérités d’une longue tradition, une parfaite connaissance de la météo et de ses caprices (un orage peut dévaster le travail d’une journée, voire plus), une résistance à la pénibilité qui force le respect, donnent aux marais salant du Vietnam une aura très dense que le voyageur, plus ou moins consciemment, tente de capter dans des scènes de vie à l’âpre beauté.
Que votre futur voyage au Vietnam passe par le Nord, le Centre ou le Sud, faites un détour par un des «Cánh đồng muối» appelés les marais salants, pour faire l’expérience inoubliable du pacte des hommes et de la nature.
C'est le sujet que les photographes s'intéresse :
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