Appelé pont Paul Doumer jusqu'en 1945, le pont Long Bien à Hanoi témoigne de l'histoire passée de la capitale, tout en faisant intimement partie de son présent.
Non, il n'a pas été construit par Eiffel !
Le Long Bien à Hanoi ou le pont Paul Doumer a été construit entre 1898 et 1902 sous l'impulsion de Paul Doumer, Gouverneur de l'Indochine. Contrairement à ce qui se dit, ce n'est pas l'entreprise Eiffel qui remporta et réalisa cet ouvrage (Elle a été rejetée d'emblée), mais une autre entreprise française spécialisée dans la construction des ponts : Daydé et Pillé. Dans ses mémoires, Doumer précise : "Au concours ouvert en 1897, pour la construction du pont d'Hanoi, se présentèrent les principales maisons de construction de France. Le projet de la maison Daydé et Pillé, de Creil (Oise), fut choisi. La 1ère pierre fut posée et les travaux commencèrent à la saison sèche, au mois de septembre 1898." Cette entreprise réalisera aussi quelques ouvrages notoires dont le pont Mirabeau à Paris (1896), la gare Saint-Jean à Bordeaux le Grand Palais à Paris (1900)…
Les Hanoïens aiment ce pont qui fait partie intégrante de leur patrimoine, de leur mémoire collective. Certains comparent même sa forme à celle d’un dragon (Après tout, Long Bien veut bien dire dragon de fer…). Très fréquenté, même si les voitures n'y ont plus accès, les jeunes couples viennent y graver leurs noms tandis que les jeunes mariée raffolent de cet endroit pour des shootings photo. Les célibataires – mais pas qu'eux ! - y viennent quant à eux, admirer le coucher de soleil sur Sông Hồng, le Fleuve Rouge. La nuit venue, un des plus grands marchés de grossistes bat son plein, bourdonnant de vie, de couleurs et de parfums.
Si vous êtes à pied, prenez la petite rue qui monte à la gare de Long Bien. Elle mérite un coup d'œil amusé ! Puis empruntez le trottoir pour traverser le pont et rejoindre le district rural de Gia Lâm. Vous trouvez la voie ferrée donc au centre du pont, bordée de part et d'autre par les voies réservées aux vélos et aux motos, elles-mêmes bordées d'un trottoir pour les piétons et les vendeuses de fruits et légumes. La circulation est à l'envers, on roule à gauche… La vue est splendide sur le Fleuve majestueux et les champs de bananiers.
Plus vous longez la voie, plus vous traversez le temps…
On ressent, on touche du doigt les outrages du temps mais aussi les lourds dégâts infligés par les bombardements. Le passé devient très présent : ce pont qui faisait la fierté coloniale, construit pour accélérer l'expansion française, s'est retrouvé passerelle idéale pour le transport du riz, des marchandises pendant la bataille de Dien Bien Phu, dont on connait l'issue en 1954. Puis, à ses 70 printemps, cette vieille dame a été massivement bombardée (14 fois !) par l'armée américaine entre 1967 et 1972 : sur les 19 arches construites au départ, il n'en reste que 6. Etonnant d'ailleurs qu'il soit encore debout…
Et dire que personne n'y croyait ! Le projet Song Cai – pont de la rivière rouge, comme l'appelaient les locaux, était fou, d'une certaine façon… Ne serait-ce qu'à cause des courants imprévisibles, des bancs de sable mouvant et surtout des crues récurrentes qui détruisent tout… Et pourtant, malgré les inondations historiques de 1926, il est toujours debout…
En traversant le pont, imaginez les ouvriers dans des cages sous air comprimé, balancées sous l'eau pour 4 heures de travail pénible, en rotation. Nous citons Doumer : "Ils travaillaient, d'abord à l'air libre, dans le caisson de fer qui s'en allait comme un bateau prendre sa place et s'enfonçait au fur et à mesure que la maçonnerie l'emplissait ; puis à l'air comprimé, dans la chambre ménagée sous la maçonnerie où l'on creusait la terre au fond du fleuve pour faire enfoncer progressivement le caisson et la pile de pierre qui s'élevait sur ces flancs. Et la chambre de travail descendait chaque jour davantage ! Elle était à 20 mètres sous l'eau, avec une pression de l'air égale à 2 atmosphères, puis à 25m, à 30, avec l'énorme pression de 3 atmosphères, enfin à 31, 32 quelquefois 33, ou le travail devint horriblement pénible. Les vaillants petits ouvriers annamites vivaient à ces profondeurs, sans crainte, sans protestation."
Alors que le passé bascule tout doucement dans les limons du Fleuve Rouge, au fur et à mesure de votre progression, vous voyez de nouvelles tours se profiler plus nettement, en face de vous, à l'autre extrémité du pont. Le Vietnam est en paix, le vieux pont est plein de blessures. Le présent refait surface.
Le développement de la capitale et du pays se poursuit, on construit les deux nouveaux ponts Thăng long et Chương dương. Pour des raisons de sécurité, le pont Long Bien à Hanoi ne supportera plus que les trains, les vélos et les piétons. À la fin de 2005, les motos sont autorisées à le traverser afin de réduire les embouteillages sur le pont Chuong Duong.
Le pont Long Bien à Hanoi ou le pont Paul DOUMER est un site incontournable à conseiller durant votre visite de Hanoi et ses alentours car il est un témoin historique et un ouvrage colonial important du Vietnam.
La vie continue, en marche vers son futur, sous la dentelle d'acier de ce musée vivant.
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