Le fameux chapeau conique vietnamien est certainement un des emblèmes les plus marqués et marquants du pays aux deux deltas. Si l’on en trouve un peu partout, ceux du village de Chuong, non loin de Hanoi, sont réputés pour leur élégance et leur robustesse.
Appelé autrefois Trang Thoi Trung, le village de Chuong se situe dans le district de Thanh Oai, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Hanoi. Cette proximité avec la capitale lui donne un accès facile, que ce soit en voiture privée (vous renseigner auprès de l'agence de voyage Vietnam Original Travel, agence de voyage basée sur Hanoi, en bus ou par vos propres moyens. De ce dernier cas, depuis le centre-ville de Hanoi, longez la route nationale 6 qui va vers Ha Dong, jusqu'à Ba La, tournez à gauche le long de la route 22B jusqu’à trouver la porte du village construite assez grande sur le côté droit de la route. Vous ne pouvez pas la rater, elle porte a une grande inscription "Làng Chuông".
La petite histoire rapporte qu’au début du 20ème siècle, un certain M. Hai Cat est venu de Hue jusqu’au village de Chuong pour enseigner l’art de fabriquer des chapeaux à la façon de Hue et ensuite apprendre aux villageois à faire revivre l'artisanat du chapeau conique, qui était en déclin. Depuis, il semblerait que tous les enfants naissent avec ce savoir-faire ! Au début, les non la – c’est ainsi qu’on les appelle – n’étaient confectionnés que pour les besoins des villageois, puis, avec le temps et la bonification de leur production, ils en vinrent à en offrir à la cour royale, pour les reines, les princesses et autres dames de haut rang. Celles-ci ne les utilisaient guère que comme accessoire de mode, voire de décoration ; on se doute bien qu’elles ne s’en couvraient pas la tête pour aller repiquer le riz…
Il est généralement admis que le chapeau conique est né vers le 13ème siècle sous la dynastie Tran. À cette époque, les chapeaux coniques étaient utilisés comme accessoires pour les belles femmes, bien qu’ils soient assez épais et lourds. Au fil du temps, le non la est devenu « aussi léger qu’un vol d’hirondelles ». Mais une histoire circule, dans laquelle il est question d’une femme de grande taille qui se protégeait des intempéries en portant un chapeau fait de quatre grandes feuilles rondes. Il est dit que où qu’elle aille, la météo tournait à son avantage. Aussi, à sa mort - après qu’elle eut passé sa vie à enseigner aux villageois l’art de la riziculture – les gens du coin ont décidé de rendre hommage à sa mémoire en construisant un temple et en créant ce qui allait devenir le premier chapeau conique de la longue histoire du Vietnam…
Aujourd’hui devenu emblème du Pays et de la grâce féminine vietnamienne, tout en restant un indispensable objet du quotidien, il a une longue histoire derrière lui, avec bien des évolutions.
Il y a une chose à savoir sur les chapeaux coniques de Chuong : bien qu’ils soient évidemment fabriques sur place, les matériaux utilisés ne viennent pas du village. Ainsi, le fil à coudre pour les chapeaux est acheté au village de Trieu Khuc ; les feuilles de latanier (une sorte de palmier) viennent de Hoa Binh, Thanh Hoa, la doublure doublure, de Yen Bai, Phu Tho, quant aux feuilles de palmier blanches et minces, elles proviennent de Huong Son, Quang Binh.
La fabrication en elle-même n’est pas très compliquée, mais demande bien 4 heures pour achever les étapes qui rythment la naissance d’un non la.
La première étape de la fabrication d'un chapeau est de choisir des feuilles. Il existe de nombreux types de feuilles qui peuvent être utilisées pour faire des chapeaux, mais les artisans ont une préférence pour les feuilles de coco (dans le Sud) ou de palmier (dans le Nord du Pays). Les feuilles seront froissées dans le sable pour les assouplir, puis séchées au soleil pendant deux ou trois heures jusqu'à ce que leur couleur verte devienne blanc argenté. Ensuite, l’artisan utilise un fer chauffé pour repasser les feuilles afin de les aplatir.
Vient ensuite le processus de fabrication des armatures et le brochage des cônes. L'artisan façonne chaque latte de bambou pour qu'elle soit ronde. Un chapeau complet aura 16 rayons de bambou pliés en un cercles décroissant (ce qui donnera la forme conique). Il semblerait que 16 soit le nombre idéal pour une armature à la fois légère, robuste et équilibrée. Ce chiffre n’a pas changé depuis des siècles.
L’armature terminée, on plaquera environ 24-25 feuilles les unes sur les autres en 2 couches. On coud, on égalise, on plie, on pivote les feuilles. Remarquez que le non la peut se voir en trois parties : intérieur, armature et parement extérieur. L’artisan commence généralement par l’intérieur.
La dernière étape consiste à coudre le chapeau. L'artisan utilise un fil et une aiguille pour assembler le chapeau en forme de cône. A ce stade, un travail particulièrement soigné est demandé, qui par ailleurs montrera l'ingéniosité et le professionnalisme de l'artisan émérite. Les points sur le cône doivent être parfaitement cachés. Après avoir terminé la couture, l'artisan ajoutera sur le dessus du chapeau une "mangue" en fil brillant pour rendre le chapeau plus beau. Le chapeau est finalement recouvert d'une laque, il s'agit d'une peinture plastique brillante mélangée à de l'alcool pour aider l'eau de pluie à ne pas pénétrer à travers les trous d'épingle du chapeau. L’ultime finition consiste à poser la sangle qui empêchera la non la de tomber.
Et enfin, pour être complet sur le village de Chuong et ses non la, sachez que dans le temps, les chapeaux du village de Chuong présentaient de nombreux modèles, adaptés chacun à une situation : les chapeaux coniques courants, les chapeaux coniques pour les hommes, les chapeaux à trois niveaux pour les femmes, etc. Mais depuis 1940, le village ne fabrique que des chapeaux coniques « standards ». Cependant, pour répondre aux besoins du marché et des visiteurs, il existe quelques déclinaisons, dont des non la de petite taille, dédiés à la déco.
Profitez de votre curiosité à propos de la confection des non la pour faire une balade dans le village de Chuong. Typique d’un vieux village du Delta du Fleuve Rouge, vous retrouverez son banian, sa maison communale, sa pagode, ses deux temples et bien entendu son marché aux chapeaux coniques, qui se tient très tôt les matins des jours se terminant en 0 et en 4 du mois lunaire (soit les 4, 10, 14, 20, 24 et 30 de chaque mois ; pour connaitre le jour exact, vous renseigner auprès d’une agence de voyage locale à Hanoi).
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