Au Vietnam, à part dans les restaurants, tout peut se négocier. L’essentiel est que chacun se sente gagnant à la fin de la transaction.
Aussi déroutant que cela puisse paraitre pour un Occidental, marchander est non seulement une pratique courante au Vietnam, mais elle est aussi encouragée. On manifeste ainsi son intérêt pour l’objet de la transaction et pour la transaction elle-même. En marchandant, vous montrez votre respect, en tant qu’étranger, pour une coutume fortement ancrée dans la culture du quotidien.
L'art de négocier... Source : Internet
Il n’est pas surprenant que dans la plupart des pays d’Asie du Sud-Est, en particulier au Vietnam, la population locale a tendance â gonfler les tarifs à destination des étrangers. Cela vient de ce que ceux-ci sont souvent considérés comme étant plus riches que les locaux. Gonfler les prix pour les Tays – ceux de l’Ouest, les Occidentaux, les étrangers - n’est pas nécessairement une arnaque. Au Vietnam, il est tout à fait normal de négocier, même entre Vietnamiens, cela fait partie d’une culture fortement ancrée dans le quotidien. Pour l’anecdote, il n’est pas rare de voir un Vietnamien arrivant d’une autre Province se voir proposer un prix plus élevé que pour les gens du coin… Vous voyant arriver, on va forcément vous proposer un prix avec la « skin-tax » ou le « tourist-price ». Aujourd’hui, la norme est d’annoncer au « blanc » un prix qui est 2 à 3 fois plus élevé que le prix normal de vente. Mais la « skin-tax » existe aussi entre locaux : plus on a la peau pâle, plus on est riche (car le pauvre travaille au grand air, qui brunit la peau).
Dans cet espace-temps particulier, chacun espère pourvoir obtenir le meilleur prix pour sa transaction, chacun se devra de se sentir gagnant à la fin de la négociation. Cela a toujours été, sans que cela coïncide avec l’arrivée des touristes.
En France, la notion de marchandage a mauvaise réputation. Et pour cause, il est interdit depuis 1848. Cette notion de marchandage date du 19eme siècle. A l’époque, il était courant de voir des intermédiaires (des « sous-entrepreneurs ») revendre le travail de certains ouvriers. On les appelait des marchandeurs. C’est cette exploitation des ouvriers par les marchandeurs qui a été abolie par le décret du 2 mars 1848.
Il en va tout autrement en Asie du Sud-Est – et donc au Vietnam – où l’art de négocier fait partie de la culture au même titre que se déchausser avant d’entrer dans une pagode. Or, beaucoup de voyageurs n’osent pas négocier. Ils se trouvent face à des vendeurs plus pauvres qu’eux et se sentent mal de marchander le tarif d’un bien ou d’un service. Ce sentiment de culpabilité peut se comprendre, mais il peut avoir un impact négatif pour les locaux. En effet, négocier permet de garder un équilibre dans l’économie locale. Pour faire court, si un touriste ne marchande pas, ceux qui travaillent dans le tourisme verront leurs gains augmenter nettement plus que les autres. De plus, il peut arriver que des locaux puissent même avoir du mal à trouver par exemple un chauffeur, celui-ci préférant offrir ses services à un client, censément plus fortuné, qui ne marchandera pas.
Alors… Lancez-vous ! Gardez le sourire et le sens de l’humour… Et puis… SI vous pensez payer trop cher, faites la conversion de la somme incriminée en Euros : vous verrez que la plupart du temps, vous vous offusquez pour quelques centimes… Prêt ? Alors suivez nos conseils et faites de bonnes affaires en vous amusant !
Marché nocturne, baie d'Halong - Source : Internet
Si la première fois peut être intimidante, vous risquez d’y prendre gout, voire du plaisir si vous avez les bons conseils… Que voici !
Avant toute chose, évitez le syndrome tour de Babel en vous préparant. La langue est un obstacle qui limitera vos toutes jeunes velléités de joute oratoire. Les voyageurs qui ont longtemps bourlingué se reconnaissent à ce qu’ils sont devenus d’excellents mimes. Ce qui par ailleurs peut décontracter l’ambiance, le langage corporel étant souvent assez proche du ridicule. Il est ici essentiel d’apprendre quelques phrases simples telles que « Combien ça coûte ? » (bao nhiêu ?) ou « C’est trop cher », (đắt quá) pour se faire comprendre un minimum. Si vous savez compter, c’est encore mieux...
Vos vacances ont un prix. Entre le voyage, l’assurance, les frais…, le tourisme est par essence déficitaire. La vendeuse veut 2 euros ? Vous pourriez sans doute diviser ce prix par deux. Cette demi-heure sous la pluie/sous un soleil de plomb à marchander, est-elle perte de temps ou pertinente ? Si cet Euro est votre Graal du moment, faites une ultime offre et partez. Cette négociation ne sera jamais le temps fort de votre voyage au Vietnam. Par contre, elle sera peut-être la garantie d’un repas complet pour votre la famille de votre interlocutrice. Vous êtes seul juge, mais ne gâchez pas vos vacances.
Se renseigner sur le prix du bien qui vous intéresse. Avant d’acheter quoi que ce soit, il faut prendre le temps de comparer, de repérer combien les gens paient votre très clairement objet de désir
Ne négocier que si vous êtes vraiment intéressé par un achat. Faire perdre son temps au vendeur est considéré comme agir grossièrement
Régler en petites coupures. Beaucoup de commerçants ne peuvent pas rendre la monnaie sur des gros billets. Attention : au Cambodge et Laos notamment, les billets raturés, usagés seront refusés.
Prenez la négociation comme un jeu. Il faut vous amuser, sourire et rire du début à la fin. Apres tout, vous êtes là pour négocier des souvenirs, pas les ventes d’une société cotée en bourse !
L’attitude est essentielle quand on marchande. En Asie du Sud-Est, il faut à tout prix garder la face, ne jamais hausser le ton.
Ne négociez pas pour quelques centimes. Négocier, oui, passer pour un radin, non.
Ne donnez jamais un prix en premier. Toujours d’abord demander le tarif, que vous diviserez avec le sourire par 3 ou 4. Si on vous demande combien vous seriez prêt à mettre, répondez avec le sourire « le moins d’argent possible ».
Utilisez les mêmes proportions pour négocier : si le vendeur baisse son prix de vente de 1$, remontez de 1$. Essayez de ne jamais acheter à plus de la moitié du prix annoncé par le vendeur au début de la négociation.
Ne changez jamais le prix convenu une fois que la négociation est terminée.
Si le vendeur ne semble pas vouloir négocier, n’insistez pas. Partez en le remerciant poliment (avec le sourire).
Marché de Ben Thanh - Source : Internet
Si votre interlocuteur ne veut pas baisser son prix, partez ! Le plus souvent il vous rattrapera en disant qu’il est OK pour la transaction. S’il ne vous coure pas après, c’est certainement que vous demandez un prix trop bas. Ce qui est un bon indice pour trouver la même chose ailleurs, à un juste prix.
Évitez les zones trop touristiques où les prix ont tendance à gonfler.
Ne sortez pas de liasses de billets de votre poche. Cela peut donner au vendeur des envies d’augmenter son tarif proportionnellement â ce qu’il voit dans vos mains…
Faites jouer les prolongations à la concurrence. Les vendeurs/chauffeurs/hôtels offrent souvent le même type de biens ou de prestations. Expliquez en souriant qu’un concurrent vous a proposé un tarif plus bas et voyez ce que votre interlocuteur vous propose en retour.
Cachez votre joie sur un achat, au contraire, soulignez – avec le sourire - les défauts du bien pour pouvoir baisser un peu plus le prix
Soyez du (petit) matin ! En Asie du Sud-Est, la plupart des vendeurs sont persuadés que leur première vente va leur porter chance pour le reste de la journée. Il est donc techniquement plus facile de faire des bonnes affaires en début de journée.
Tout, ou presque ! Hébergement, transports, nourritures, loisirs, biens matériels… Le marché est LE lieu où la négociation est reine ! Si vous voyagez hors-saison, les négociations peuvent être plus conséquentes. En revanche, si le prix est inscrit (supermarché, boutique, restaurant, hôtel), marchander n’est en général pas possible, à moins de demander une réduction pour un achat groupé (plusieurs nuits, plusieurs biens…).
Tout se négocie sur :
Circuit court ou long, découverte des incontournables ou par des routes buissonnières, en voiture, en jonque, en rando, à vélo ou en moto… revenus de leur voyage en Indochine nos clients nous racontent leurs expériences. Merci à eux de nous faire confiance pour la prise en charge de leur séjour au Vietnam, au Cambodge, au Laos ou bien encore en Thaïlande et Myanmar !
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