Le Vietnam face au covid-19, un Français à Hanoi
Une réactivité née de l’expérience
C’était en 2003. Comme plusieurs autres pays d’Asie, le Vietnam est touché par le SRAS, identifié pour la première fois à Hanoi le 28 février de cette année-là. Le 11 mars, l’hôpital français se mettait en quarantaine, suite à l’infection d’une vingtaine de son personnel. La réaction nationale quant à elle ne s’est pas faite attendre : isolation très rapide, pointilleuse et systématique des personnes infectées, avec un résultat de 63 personnes touchées et 5 décès.
Fin 2019, certains signes précurseurs sont notés par les autorités, nous ne le saurons que bien plus tard, à la lecture d’un entrefilet dans un article de journal. Le 23 janvier, l’épidémie atteint le Vietnam qui suspend ses vols de et vers la Chine dès le 1er février. Du 2 au 10 février, ce sont les vacances du Tet de Nouel An Lunaire. Les écoles ne réouvriront pas (Il est question qu’elles ouvrent à nouveau mi-juin). L’armée patrouille le long de la frontière chinoise. C’est du sérieux.
A partir de là, le pays s’engage dans une mobilisation collective contre la pandémie.
Pour s’en sortir, il faut être collectif et responsable
Des années de conflits et de guerres laissent des réflexes de survie ! C’est comme ça qu’étudiants en médecine, médecins et infirmières retraitées ont été mobilisés par l’État dans la lutte contre le nouveau virus. Une stratégie que certains commentateurs étrangers ont qualifiée de «low cost», mais qui, en retraçant systématiquement les contacts des personnes atteintes jusqu’à la 4ème relation, ont permis une mise en quarantaine précise de ces personnes et de celles orbitant dans leur entourage proche. Pour cela – impensable en France – on fait appel au collectif : on est incité à se surveiller – comprendre : prendre soin de l’autre, s’il met son masque…, à déclarer si on a fait partie de tel ou tel vol et plus tard, on nous invitera à remplir une déclaration d’état de santé, via une application sur le téléphone portable. Les frontières se ferment peu à peu, les visas ne sont plus délivrés. En un mois, la pandémie semble sous contrôle. Début mars, alors que l’OMS exhorte les autres pays à prendre exemple sur le Vietnam, une affaire fait grand bruit : un nouveau cas est déclaré. Il provient d’une jeune femme de 26 ans ayant passé ses vacances en Angleterre puis en France avant de revenir au Vietnam. Alors qu’elle se savait souffrante, elle a ignoré les consignes et… contaminé une vingtaine de personnes. Les réseaux sociaux se sont littéralement déchainés contre elle, un véritable lynchage virtuel.
La propagation du virus reprend. 2 chiffres de ce mois de mars, pour la petite histoire : 10 000, c’est le nombre de tests produits quotidiennement après validation des autorités. 67%, c’est l’augmentation de la demande en nouilles instantanées…
Des mesures et des confinements
Parallèlement aux mesures prises (suspension des exemptions de visas,…), les confinements sont mis en place uniquement pour des groupes à risque, pas pour la population entière qui elle, est incitée à rester chez elle et à garder les désormais fameuses distanciations sociales. Pour illustrer ces deux aspects : tout le monde a entendu parler de la mise en quarantaine d’une ville de 10 000 habitants de la province de Vinh Phuc, au nord d’Hanoi, pendant trois semaines : seulement 10 cas confirmés, mais l’état de santé des 5 000 travailleurs chinois arrivés de Wuhan a justifié la mise en quarantaine. Jusqu’au 1er avril, date de la mise en place d’un confinement renforcé, il était - et est toujours possible, mais avec encore plus de prudence – d’aller faire ses courses, sans attestation, sans je-ne-sais-quel ticket à imprimer à date de péremption quasi-immédiate.
Est-il besoin de préciser que la population, dans sa quasi-totalité, porte un masque ? Ah ! Bien sûr, il ne se porte pas comme en salle de chirurgie, mais il a son indéniable utilité, quoiqu’en disent savamment ceux qui ne connaissent rien.
Une différence culturelle fondamentale dans la gestion de la pandémie réside dans l’héritage confucéen du rapport entre l’individu et le groupe : l’individu est d’abord un être social, qui fait abstraction de sa liberté individuelle pour remplir ses devoirs envers la communauté. Ainsi, c’est presque quotidiennement que nous recevons un texto nous donnant les dernières nouvelles de la lutte contre le virus, les consignes de prévention mais aussi – comme déjà dit plus haut – de (se) signaler personnes à risque (par leurs contacts ou leurs déplacements…).
Le confinement renforcé dont nous parlions un peu plus haut consiste en une surveillance plus étroite du port du masque et des regroupements non autorisés (verbalisation à la clef), fermeture des commerces sauf alimentation et soin, etc. Mais toujours en traquant individuellement le suspect – comprendre : détecter et isoler de façon ciblée la ou les personnes infectées.
Si aujourd’hui l’épidémie semble contrôlée, le pays n’est pas à l’abri d’une «rechute».
Le Vietnam, une exception culturelle ?
Au-delà des différences culturelles entre la France et le Vietnam ou disons, entre la France et l’Asie, dans les actions et réactions pour éradiquer le nouveau corona, il est bon de prendre un peu de distance et de constater avec humilité ce qui marche chez les uns et comment, pour le mettre en œuvre chez soi. Il est question de santé publique à très grande échelle, où les egos tout franchouillards qu’ils soient seraient les bienvenus à céder la place au pragmatisme et à l’efficacité, au service de l’humain.
Prenez soin de vous et je vous dis : au plaisir de vous voir bientôt au Vietnam !
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