L’archipel des pirates autrement connu sous le nom d’Iles des Pirates, se trouve dans le golfe de Thaïlande, au large de la côte sud-ouest du Vietnam, entre Ha Tien et Phu Quoc. Pendant des siècles, ces terres sauvages ont servi d’abri et de point de ralliement des pirates venus croiser dans ces eaux, prêts à l’abordage des navires marchands croisant sur la route commerciale de l’Asie du Sud-Est. Aujourd’hui, cette réputation sulfureuse donne un peu plus de piquant à la découverte pacifique et tranquille de la dizaine d’iles sauvages et encore préservées, devenues destination touristique.

Situation

Les 16 iles de l’archipel couvrent environ 11 kilomètres carrés entre Ha Tien – sur le continent - et l'île de Phu Quoc, dont elles sont éloignées de 40 km. Administrativement, elles dépendent de la commune de Tiên Hai, chef-lieu de Ha Tiên, province de Kiên Giang (dans le Delta du Mékong). Moins connu que l’archipel voisin de Nam Du et nettement plus rustique que l’ile d’émeraude, sa prestigieuse voisine, l’archipel est ouvert depuis peu aux touristes étrangers. S’il n’y a plus de pirates depuis 1975, l’ile est toutefois encore marquée aujourd’hui par une forte présence militaire motivée par la proximité de l’archipel avec le Cambodge.
Seules 6 ou 7 iles sont habitées, essentiellement par des pêcheurs. La plus grande porte le nom de Hon Tre Lon. L’activité touristique – toute récente – est encore dans ses balbutiements, mais la volonté des autorités d’en faire une destination écotouristique d’importance dans la région promet un déploiement rapide des infrastructures d’accueil et d’activités.

Un peu d’histoire

De par leur relief accidenté et leur position stratégique sur une route maritime commerciale importante, les iles ont été de tous temps le site idéal pour des pirates désireux de pouvoir se cacher tout en ayant un point d’embuscade. Elles ont connu leur apogée pendant la période où Ha Tien a sombré dans l’anarchie la plus totale suite à la défaite du leader chinois de l’époque (1771) face à l’armee siamoise. Sous la domination française, les actes de piraterie n’étaient pas rares, annoncés par un drapeau figurant non pas la fameuse tête de mort, mais… un balai, symbole de leur passage laissant place nette.

Bien sûr, qui dit pirates dit trésor ! Les on-dit colportent la rumeur de butins cachés dans les coins et recoins des iles rocailleuses. Une rumeur d’autant plus amplifiée qu’en 2009, des marins ont découvert accidentellement une cargaison de pièces anciennes. La piraterie a officiellement disparu en 1975.

Comment se rendre dans l’archipel des pirates

Les iles ne sont accessibles que par bateau. Il y a plusieurs rotations dans la journée depuis Ha Tien, pour des durées de trajet oscillant entre 40 et 90 mn selon le type de bateau et les conditions de navigation. La plupart des bateaux peuvent prendre en charge les vélos et les scooters.

Dans un premier temps, il faut se rendre à Ha Tien, ce qui est facile :

Se rendre à Ha Tien en avion

L’aéroport le plus proche est celui de Rach Gia, à 90 km de Ha Tien. Il y un vol régulier tous les matins au départ de HCM-ville. Ensuite, un service de bus prendra le relais jusqu’à Ha Tien.

Se rendre à Ha Tien en bus

Il existe de nombreuses liaisons depuis les villes principales du Delta du Mékong vers Ha Tien, généralement en bus-couchettes, confortables et peu chers.

           Se rendre à l’ile des pirates

Une fois arrive à Ha Tien, rien de plus simple : il y a au moins 2 bateaux/jours (dans les 2 sens), un peu plus les weekends et en période de vacances ou en haute saison (novembre à avril). La traversée dure moins d’une heure et vous pouvez embarquer un vélo ou un scooter. Remarque : les voyageurs étrangers n’ont désormais plus besoin d’un permis pour se rendre sur l’archipel de Hai Tac, mais leur passeport leur sera demandé pour la réservation des tickets d’embarquement.

Sur place, on se déplace à pied, en vélo ou en moto. Et bien sûr en bateau.

La meilleure période pour se rendre dans les Iles des Pirates

Comme (presque) toujours dans les contrées méridionales du Vietnam, la saison sèche est à privilégier : entre novembre et mai la météo est très agréable, les journées chaudes et sèches et la mer idéalement calme. Par contre, c’est la haute saison, donc fréquentée. La saison des pluies – de juin à octobre – voit non seulement son lot d’averses tropicales mais surtout une mer agitée. Le bon compromis semble se situer entre octobre et mai, cette période conjuguant avec bonheur météo agréable et fréquentation minimum.

Visiter l’ile des pirates

Pas aussi spectaculaire que Hon Son, pas aussi célèbre que Phu Quoc et ne pouvant rivaliser avec les plages de Nam Du, l’archipel des pirates a pour lui une authenticité un peu rustique, un calme serein et reposant et la convivialité de ses habitants.

Les plages et les criques

L’ile principale est plutôt accidentée et verdoyante, mais elle abrite également deux belles plages qui donnent envie de se baigner : une située à l’ouest de l’ile avec ses hamacs invitant à l’art subtil de ne rien faire (surtout au soleil couchant) et l’autre, dans l’arc nord, appelée Bai Bac. Cette dernière est la plus fréquentée avec sa longue bande de sable blanc en forme de croissant adossé à la forêt de palmiers. Les eaux turquoise sont calmes et peu profondes. Au loin sur l’horizon, on peut apercevoir les iles bordant le Cambodge, une vraie carte postale ! Quelques stands de fruits de mer viennent compléter ce tableau idyllique.

Les randonnées

Un réseau routier réduit à son strict minimum dans un décor de forêts luxuriantes ponctuées çà et là de formations rocheuses aux silhouettes étranges, invite à d’agréables randos à pied ou en vélo. La voie pavée qui fait tout le tour de l’ile est une boucle de 5km tout à fait ravissante et pittoresque, prétexte à des pauses simples et authentiques pour se baigner, se reposer, discuter avec les habitants, boire un verre… Deux voies la complètent : une reliant le débarcadère au Sud vers la plage de Bai Bac au Nord ; l’autre mettant le cap vers l’Ouest une fois passé le réservoir d’eau douce.

Les temples et sanctuaires

Un petit sanctuaire dédié à la déesse protectrice de l’ile se trouve sur la colline derrière la plage de Bai Bac. On y accède par le petit escalier situé derrière la stèle rappelant la souveraineté du Vietnam sur l’ile. Un peu plus loin, en prenant la route du littoral, une ruelle pavée mène au temple Son Hoa Tu, commémorant un pirate local qui – ayant trouvé femme sur l’ile – aurait abandonné sa carrière de bandit des mers pour vivre paisiblement en ces lieux. Une superbe vue s’offre au regard depuis ce site serein et ombragé. En poursuivant sur le sentier, nous arrivons au phare de l’ile. Attention : terrain militaire, on ne visite pas !

Balades en bateau et plongée

Le cabotage est assez facile à organiser et offre de multiples découvertes : criques cachées, plages désertes, hameaux de pêcheurs… L’occasion également de plonger pour admirer les fonds sous-marins et leurs splendides récifs coralliens. Puis pourquoi pas, la nuit tombée s’essayer à la pêche aux calamars ?

Déguster les produits locaux

Ici, il faut absolument gouter aux oursins grillés au charbon de bois ! Bien entendu, nous sommes ici au royaume des fruits de mer, bien que l’ile propose aussi quelques restaurant de riz et de nouilles. Vous trouverez un peu partout autour de l’ile des quan hai san proposant des plats à base de fruits de mer (en particulier du côté Ouest de l’ile, près de la marina). Si le menu varie en fonction de la pêche du jour, l’hospitalité est invariablement souriante ! C’est autour du port que vous aurez le plus de choix de restaurants, autant de lieux de convivialité et de rencontres.

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