Au Vietnam, le riz n’est pas simplement une denrée alimentaire. C’est une culture, une mémoire collective, un mode de vie profondément enraciné dans le quotidien de millions de personnes. Et au cœur de ce cycle ancestral, la récolte du riz au Vietnam marque un moment charnière, tant sur le plan économique qu’émotionnel. Ce sont les résultats d’un labeur de plusieurs mois, une célébration de la nature et du travail humain.
Dans cet article important, nous vous invitons à découvrir chaque facette de la récolte du riz au Vietnam : les périodes, les techniques, les outils, les traditions, les régions emblématiques et l’impact social et culturel de cette activité millénaire.
La récolte du riz au Vietnam varie considérablement selon les régions et les types de culture pratiqués. En raison de la diversité géographique et climatique du pays, la récolte du riz au Vietnam s’adapte à chaque environnement. Tandis que les zones de plaine bénéficient de plusieurs cycles de culture par an grâce à l’irrigation maîtrisée, les régions montagneuses dépendent exclusivement des pluies saisonnières. Cette variation détermine non seulement les périodes de moisson mais aussi les méthodes employées, entre tradition manuelle et mécanisation.
La récolte de la riziculture de printemps (vụ chiêm xuân), généralement entre mai et juin dans le nord, et plus tôt, entre avril et mai, dans le sud :
Cette première récolte de l’année débute avec la saison sèche et bénéficie d’une température modérée et d’une eau d’irrigation suffisante. Dans le nord, les semis sont lancés en janvier-février et récoltés à partir de mai. Dans le sud, où le climat est plus chaud et humide, le processus commence plus tôt, permettant de libérer les rizières pour une deuxième voire une troisième culture annuelle. C’est une période charnière qui marque le début de la nouvelle année agricole.
La récolte d’automne (vụ mùa), entre septembre et novembre, selon les régions différentes :
Issue des semis effectués pendant la mousson estivale, la récolte du riz au Vietnam intervient après des mois de fortes pluies. Elle est souvent considérée comme la récolte principale dans les régions montagneuses du nord comme Mu Cang Chai ou Hoang Su Phi, où le riz ne pousse qu'une fois par an. Les épis dorés sont alors coupés à la main sur les rizières et les champs en terrasse, offrant des paysages spectaculaires. Dans les plaines, cette récolte complète le cycle annuel, souvent mécanisée, et représente une importante considérable dans la production nationale.
Dans certaines zones comme le delta du Mékong, grâce son climat favorable, sa terre fertile et à un système d’irrigation maîtrisé, il est possible de cultiver jusqu’à trois saisons récoltes de riz par an. À l’inverse, dans les régions montagneuses du Nord, la récolte du riz au Vietnam n’a lieu qu’une seule fois par an, entre septembre et octobre, en raison du relief accidenté et de la dépendance aux pluies naturelles.
Après la coupe, les épis sont battus pour séparer les grains de riz de leur tige. Cela peut se faire de plusieurs manières et voici sont les 3 manières principales :
Lorsque les épis de riz jaunissent et que le grain est dur au toucher, vient le moment de la coupe. Dans les campagnes vietnamiennes, cette étape est encore très souvent réalisée à la main, à l’aide de faucilles courbes. Le travail commence à l’aube pour éviter la chaleur accablante de midi.
Dans certaines grandes plaines comme celle du delta du Mékong ou du fleuve Rouge, les moissonneuses-batteuses ont peu à peu remplacé le travail manuel. Néanmoins, dans les zones montagneuses comme Sapa, Hoang Su Phi ou Mu Cang Chai, la topographie empêche l’utilisation des machines, rendant la récolte du riz au Vietnam encore très physique.
Cette méthode traditionnelle consiste à tenir une botte d’épis à deux mains et à la frapper vigoureusement contre une planche de bois inclinée ou un tronc d’arbre. Le choc permet aux grains de se détacher naturellement de leur tige. Elle est souvent pratiquée en petits groupes, dans les champs ou dans la cour de la maison, et permet de traiter rapidement des quantités modestes :
Cette méthode traditionnelle consiste à tenir une botte d’épis à deux mains et à la frapper vigoureusement contre une planche de bois inclinée ou un tronc d’arbre. Le choc permet aux grains de se détacher naturellement de leur tige. Elle est souvent pratiquée en petits groupes, dans les champs ou dans la cour de la maison, et permet de traiter rapidement des quantités modestes.
Dans les régions où l’agriculture est plus développée, comme le delta du Mékong ou certaines parties du delta du fleuve Rouge, des batteuses mécaniques sont utilisées. Ces machines aspirent les bottes de riz, les secouent ou les tournent rapidement à l’intérieur d’un tambour rotatif, séparant efficacement les grains des tiges. Cela permet de traiter de grandes quantités de riz en un temps réduit, tout en limitant la fatigue physique.
Dans les zones montagneuses ou reculées, une méthode simple mais efficace est d'étaler les bottes de riz sur une grande bâche, puis de les piétiner à plusieurs, pieds nus ou chaussés, en rythme. La pression répétée libère les grains, qui sont ensuite rassemblés et nettoyés. Bien que rudimentaire, cette technique reste utilisée lorsqu’il manque d’outils ou de main-d’œuvre spécialisée.
Les grains récoltés sont ensuite étalés au soleil sur des bâches, des cours de maison ou même sur les routes de campagne, afin de réduire leur taux d’humidité. Cette phase est essentielle pour éviter la moisissure et garantir une bonne conservation.
À l’aide de paniers ou de souffleries artisanales, les paysans séparent les impuretés (paille, poussière, riz vide) du riz. Le produit final est ensuite stocké dans des greniers ou des sacs en jute, à l’abri de l’humidité.
La récolte du riz au Vietnam, surtout dans les zones rurales lointaines, repose encore largement sur des outils simples, économiques et efficaces, adaptés aux conditions locales et transmis de génération en génération. La faucille courbée sert à couper les tiges de riz à la main avec précision. Les bottes récoltées sont transportées dans des paniers en bambou ou à l’aide de palanches traditionnelles. Le battage se fait en frappant les épis contre une planche en bois ou à l’aide de machines rudimentaires. Les grains sont ensuite séchés sur des bâches étendues au soleil, puis vannés avec des paniers plats pour séparer les impuretés. Enfin, le riz est stocké dans des sacs de jute ou des greniers en bambou, à l’abri de l’humidité. Ces outils, peu coûteux mais ingénieux, illustrent l’ingéniosité et l’autonomie des paysans vietnamiens face aux défis agricoles :
Outil emblématique des moissons vietnamiennes, la faucille est une lame courbe, souvent forgée localement, permettant de couper les tiges de riz au ras du sol avec précision. Légère et maniable, elle se tient à une seule main, l’autre main tenant les tiges groupées. Son utilisation demande habileté et endurance, car les moissonneurs doivent rester penchés pendant de longues heures. Malgré l’arrivée des machines, la faucille reste indispensable dans les zones escarpées ou les rizières en terrasse.
Composé de deux paniers en osier suspendus à chaque extrémité d’un balancier en bambou, le quang gánh est porté sur l’épaule. Il permet de transporter le riz fraîchement coupé des champs jusqu’à l’aire de battage ou la maison. Léger, souple et résistant, cet outil incarne le quotidien paysan vietnamien. Il est aussi utilisé pour transporter du bois, des légumes ou même des enfants dans les villages.
C’est un grand panier tressé en bambou à fond plat et bords relevés, utilisé pour le vannage. Après le séchage, les grains de riz sont jetés en l’air à l’aide du van : les grains lourds retombent, les enveloppes vides et la poussière sont emportées par le vent. Cette méthode ancestrale de tri, nécessitant un geste sûr et rythmé, est aussi un savoir-faire transmis de mère en fille dans les campagnes vietnamiennes.
Souvent bleue ou orange, elle est déployée sur les routes, dans les cours ou les rizières asséchées pour y faire sécher les grains de riz au soleil. Étaler, retourner, puis rassembler les grains demande de la vigilance, notamment contre la pluie soudaine ou les poules curieuses. Ce séchage naturel est essentiel pour préserver la qualité du riz et éviter la fermentation.
Une fois séché et trié, le riz est entreposé dans des filets respirants ou des sacs en jute tissés, qui permettent de conserver les grains à l’abri de l’humidité tout en évitant la surchauffe. Ces contenants sont empilés dans les greniers ou les pièces sèches des maisons rurales. Certains paysans les réutilisent pendant des années, et les réparent avec des ficelles de chanvre ou de nylon.
Ces outils, bien que modestes, sont le reflet d’une intelligence rurale adaptée à l’environnement local. Fabriqués en matériaux naturels ou recyclés, ils témoignent d’un mode de vie durable et autonome, où chaque objet est pensé pour durer et être réparé. La récolte du riz au Vietnam reste ainsi, à travers ces gestes simples, une pratique profondément enracinée dans l’identité du paysan vietnamien.
La récolte du riz au Vietnam est aussi un moment de communion, entre les membres de la famille, les voisins, et même les générations. Elle mobilise tout un village, dans une ambiance mêlée de labeur, d’entraide et de joie.
Chaque journée de récolte se termine par un repas collectif, souvent préparé par les femmes restées à la maison. C’est un moment de répit, de rire, d’échanges et parfois de chant, après une longue journée au champ.
Avant la récolte, certains foyers pratiquent un rite d’offrande aux ancêtres pour remercier la terre et solliciter une récolte abondante. Un plateau d’encens, de fruits et d’alcool de riz est souvent placé au bord du champ ou dans l’autel familial.
Dans certaines régions, il est interdit de chanter en coupant le riz, pour ne pas “effrayer l’âme du champ” (linh hồn của ruộng). La récolte du riz au Vietnam s’accompagne donc de tabous culturels et de symboles religieux profonds.
Cette vaste plaine alluviale dans le Sud du Vietnam, irriguée par les neuf bras du Mékong, est considérée comme le “grenier à riz” du Vietnam. Grâce à son climat chaud, ses sols fertiles et un réseau de canaux dense, elle permet jusqu’à trois récoltes de riz par an : hiver-printemps, été-automne et automne-hiver. La récolte du riz au Vietnam y est largement mécanisée, facilitant une production intensive qui représente plus de 50 % du total national, tout en nourrissant des millions d’habitants et en soutenant les exportations du pays.
Autour de Hanoi, cette région ancienne, nourrie par les eaux du fleuve Rouge, constitue l’un des foyers historiques de la riziculture vietnamienne. La récolte du riz au Vietnam y conserve un caractère profondément artisanal : les paysans coupent encore le riz à la faucille, battent les épis à la main et sèchent les grains sur les routes de village. Les scènes de familles entières travaillant ensemble dans les champs et les rizières, pieds nus dans la boue, témoignent d’un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération. Toutefois, ces pratiques coexistent désormais avec l’arrivée progressive de petites machines agricoles, signe d’une modernisation douce, respectueuse du rythme des campagnes et des traditions locales.
Dans des provinces telles que Lao Cai, Ha Giang, Yen Bai, Cao Bang, Thanh Hoa, Hoa Binh, Lang Son ou Quang Ninh, la culture du riz en terrasse façonne des paysages à couper le souffle. À l’automne, entre septembre et octobre, la récolte du riz au Vietnam transforme les collines escarpées en une mer ondulante de doré, où chaque terrasse reflète la lumière comme un miroir de soleil. Ces tableaux vivants, fruits d’un savoir-faire ancestral des ethnies locales, attirent chaque année photographes, randonneurs et voyageurs en quête d’authenticité et de poésie rurale.
La récolte du riz au Vietnam n’est pas seulement un travail agricole, elle représente un patrimoine culturel vivant. De nombreux festivals locaux, dans le nord comme dans le sud, coïncident avec les saisons de récolte.
À Bac Son, par exemple, une fête villageoise célèbre la fin de la moisson par des danses traditionnelles, des jeux populaires et des concours de battage.
Le chant hát ru, souvent entonné par les femmes pendant les récoltes, est un témoignage poignant du lien entre culture et nature. Ces chants bercent les enfants tout en encourageant les adultes au travail.
Aujourd’hui, la récolte du riz au Vietnam connaît de nombreux bouleversements, tant sur le plan social, environnemental qu’économique. La mécanisation s’est largement répandue dans les plaines, réduisant le recours à la main-d’œuvre traditionnelle, tandis que dans les zones montagneuses, le manque de jeunes actifs dû à l’exode rural rend les récoltes plus difficiles. Le changement climatique provoque des inondations soudaines ou des sécheresses prolongées, perturbant les calendriers agricoles. Par ailleurs, la baisse de rentabilité du riz pousse de nombreux agriculteurs à se tourner vers d’autres cultures ou à abandonner complètement la riziculture. Face à ces défis, certaines communautés s’adaptent en misant sur des pratiques durables, comme le riz biologique ou le tourisme rural lié à la récolte :
La mécanisation dans les plaines a réduit la pénibilité du travail mais aussi parfois la solidarité traditionnelle.
Grâce aux moissonneuses-batteuses et aux machines de battage, les paysans des plaines comme le delta du Mékong peuvent récolter plus vite et avec moins d'effort physique. Cependant, ce progrès technique a aussi réduit les moments de travail collectif, autrefois essentiels pour tisser des liens entre voisins, affaiblissant peu à peu les valeurs d’entraide qui caractérisaient la vie communautaire.
L’exode rural pose un vrai problème de main-d’œuvre, surtout dans les zones montagneuses.
De nombreux jeunes quittent les campagnes pour chercher du travail en ville, laissant derrière eux des villages vieillissants et un manque de bras au moment de la moisson. Dans les régions escarpées du Nord, où la récolte du riz reste artisanale et exigeante, ce manque de main-d’œuvre compromet sérieusement la transmission des savoir-faire agricoles.
Le changement climatique, avec ses pluies imprévisibles ou ses sécheresses prolongées, menace la régularité des récoltes.
La hausse des températures, les inondations soudaines et les périodes de sécheresse de plus en plus longues perturbent le calendrier agricole. Les riziculteurs ne peuvent plus prédire avec précision les bonnes périodes de semis et de récolte, ce qui entraîne des pertes de rendement et accroît leur vulnérabilité économique.
La baisse de rentabilité pousse certains jeunes à délaisser la rizière pour d’autres formes d’agriculture ou à migrer en ville.
Face à l’augmentation du coût des intrants (engrais, machines), à la volatilité des prix du riz sur le marché et à la dureté du travail manuel, de plus en plus de jeunes se tournent vers des cultures plus lucratives (légumes, fruits, fleurs) ou abandonnent l’agriculture pour chercher une vie meilleure dans les centres urbains. La rizière, jadis symbole de stabilité, devient alors moins attractive pour les nouvelles générations.
Néanmoins, grâce à la résilience des communautés et au soutien de certaines ONG, des pratiques durables et respectueuses de l’environnement sont réintroduites. L’agriculture biologique, l’utilisation de semences traditionnelles et la valorisation considérable du tourisme communautaire autour de la récolte sont en plein essor.
La récolte du riz au Vietnam reste un pilier de la vie quotidienne rurale, un moment bien fort de solidarité, de transmission et de fierté. Au-delà des enjeux économiques, elle cristallise les valeurs profondes d’un peuple en harmonie avec sa terre.
Que l’on soit voyageur curieux, passionné d’ethnologie ou simplement amoureux de paysages poétiques, assister à la récolte du riz au Vietnam est une expérience inoubliable. C’est comprendre le pays par ses gestes les plus simples, ses chants les plus sincères, et ses traditions les plus vivantes.
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