Si vous souhaitez découvrir le Vietnam dans toute sa ferveur, son authenticité et son intimité, la période du Nouvel An lunaire, appelée Tết, est le moment rêvé. C’est bien plus qu’un changement de calendrier mais c’est une renaissance, une explosion de couleurs, de saveurs, de gestes symboliques et de retrouvailles familiales. Pour un voyageur curieux, vivre le Tết, c’est s’offrir une clé d’entrée privilégiée dans l’âme vietnamienne. Mais encore faut-il savoir que faire et voir durant la fête du Nouvel An au Vietnam pour en saisir toutes les nuances…
La fête du Tết (Tết Nguyên Đán) est la célébration du Nouvel An lunaire, basée sur le calendrier chinois. C’est la fête la plus importante de l’année au Vietnam, comparable à Noël et au Nouvel An occidental réunis. Elle marque la fin d’un cycle et le début d’un nouveau, placé sous un signe astrologique (dragon, chat, buffle, chien, singe, serpent, chèvre, souris, cheval, poulet, cochon,tigre). Elle incarne l’harmonie entre les vivants, les ancêtres et les esprits de la nature.
Durant cette fête du Nouvel An au Vietnam, chaque foyer honore ses racines, nettoie sa maison pour chasser les mauvaises énergies, et se prépare à accueillir chance, prospérité et bonheur. Le Tết est aussi un temps de pardon, de réconciliation, d’offrandes, de prières et de renouveau intérieur. Un moment sacré, profondément ancré dans la culture vietnamienne.
Officiellement, la fête du Nouvel An au Vietnam dure une semaine (de la veille du Nouvel An jusqu’au 5è jour du premier mois lunaire). Mais dans la réalité, les préparatifs commencent deux à trois semaines avant, et les festivités peuvent s’étendre jusqu’à la mi-février.
Voici une chronologie simplifiée :
À l’approche de la fête du Nouvel An au Vietnam, les familles s’activent dans une effervescence joyeuse mêlant traditions et émotions. On commence par faire les achats du Tết, en se rendant dans les marchés colorés pour choisir fleurs de pêcher, kumquats, décorations rouges, vêtements neufs et ingrédients essentiels pour les plats de fête. Ensuite, vient le grand nettoyage de la maison, appelé tảo trần, au cours duquel chaque recoin est frotté, purifié, comme pour balayer les malheurs de l’année écoulée. Une fois la maison propre, on la décore soigneusement avec lanternes, sentences calligraphiées, plateaux de fruits symboliques et fleurs fraîches pour accueillir chance et prospérité. Enfin, la préparation des mets traditionnels rassemble toutes les générations : on confectionne les fameux bánh chưng ou bánh tét dans une ambiance conviviale, on prépare les nem rán, les soupes de bambou, le porc au caramel… Chaque geste culinaire est porteur de mémoire, d’amour et d’espoir pour la nouvelle année.
La veille du Tết, appelée Giao Thừa, marque un moment solennel et profondément symbolique dans chaque foyer vietnamien. Dès la tombée de la nuit, la famille se réunit au complet pour une veillée empreinte d’intimité et de spiritualité. Sur l’autel des ancêtres, soigneusement nettoyé et décoré, on dispose des offrandes généreuses : plateaux de fruits, plats traditionnels, fleurs fraîches, bâtons d’encens allumés et parfois des papiers votifs. Ces gestes rendent hommage aux ancêtres, qu’on invite à « revenir » célébrer le passage à la nouvelle année avec leurs descendants. Le repas sacré du réveillon, partagé dans une atmosphère paisible, se compose de mets typiques comme le bánh chưng, le poulet bouilli, les légumes marinés ou le porc au caramel. Ce dîner, au-delà de la gastronomie, est un acte d’unité familiale, de mémoire et de transmission. Une fois les prières terminées, on reste éveillés ensemble pour accueillir les premières secondes du Nouvel An, entre silence recueilli et feux d’artifice éclatants.
Durant les premiers jours de la fête du Nouvel An au Vietnam, l’ambiance est marquée par les visites familiales, les rites de chance et les offrandes dans les pagodes, qui forment un triptyque inséparable de la célébration du Tết. Chaque foyer rend visite aux parents, grands-parents et proches pour échanger des vœux de bonheur, de santé et de prospérité, en offrant parfois des enveloppes rouges (lì xì) aux enfants et personnes âgées. En parallèle, les Vietnamiens accomplissent des rites de chance en choisissant soigneusement la première personne qui entre dans leur maison ou en sortant de bon matin dans une direction jugée propice selon l’astrologie. Enfin, les pagodes accueillent une foule paisible venue déposer des offrandes — fleurs, encens, fruits — et prier pour une année favorable. Ces gestes, à la fois intimes et collectifs, donnent au Tết sa profondeur spirituelle et sociale unique.
Après les trois premiers jours solennels du Tết consacrés à la famille et aux rites traditionnels, les Vietnamiens commencent à profiter des balades, voyages et premières sorties de l’année, appelées du xuân – littéralement "sortir au printemps". C’est une tradition profondément ancrée : le fait de sortir, même brièvement, symbolise l’ouverture vers de nouvelles opportunités et la chance dans l’année à venir. On se rend dans les pagodes pour prier, dans les parcs pour respirer l’air frais, ou l’on part pour de courtes excursions à la campagne, en bord de mer ou à la montagne. Les jeunes couples, les familles entières s’habillent en tenues colorées pour immortaliser ces moments dans des paysages fleuris. C’est aussi la période des foires de printemps, des festivals régionaux, des spectacles de rue et des marchés éphémères. Pour les voyageurs, c’est un moment idéal pour partager la joie collective et explorer un Vietnam souriant, détendu, encore imprégné de l’esprit du Tết.
Après les jours festifs du Tết, la vie au Vietnam reprend peu à peu son cours normal. La reprise progressive du travail s’effectue avec prudence et sérénité : les boutiques rouvrent petit à petit, les entreprises relancent leurs activités en douceur, et les administrations reprennent leur rythme après avoir choisi un jour favorable, souvent déterminé par les maîtres d’astrologie. Parallèlement, les familles accomplissent les rituels de clôture du Tết, comme la cérémonie de “hóa vàng” (brûler les offrandes pour raccompagner les ancêtres dans l’au-delà), ou le rangement des décorations. Ces gestes symbolisent la fin officielle de la période sacrée et marquent un retour à la vie quotidienne, tout en exprimant une dernière salutation respectueuse aux esprits protecteurs. C’est une transition discrète mais empreinte de spiritualité, qui scelle les vœux de paix et de prospérité pour l’année nouvelle.
Comprendre la durée de la fête du Nouvel An au Vietnam vous permet de mieux organiser votre séjour, d’anticiper les fermetures, et surtout de savoir que faire et où aller durant la fête du Nouvel An au Vietnam.
Les jours précédant le Tết sont aussi intenses que les jours de fête, car ils concentrent une multitude de préparatifs essentiels, chargés de symboles et d’émotions. Dans chaque foyer vietnamien, on s’affaire à faire le grand ménage pour « balayer » la malchance de l’année écoulée, réparer les objets cassés, nettoyer l’autel des ancêtres et redonner éclat à la maison. Les marchés, eux, débordent d’effervescence : on y achète fleurs de pêcher ou kumquat, décorations rouges et dorées, vêtements neufs et ingrédients pour les plats traditionnels. Les familles se réunissent pour confectionner les fameux bánh chưng ou bánh tét, dans une ambiance chaleureuse mêlant rires, récits et transmission des savoir-faire. Partout, on sent la montée d’un souffle collectif, comme si tout un peuple retenait son souffle avant un nouveau départ. C’est une période d’intense activité, de renouveau intérieur et de réjouissance partagée, où l’on commence déjà à ressentir la magie du Tết. Voici ce que vous pourrez observer et même expérimenter :
À l’approche du Tết, les marchés vietnamiens se transforment en véritables tableaux vivants, débordants de couleurs, de parfums et d’effervescence. Partout, les étals croulent sous les kumquats aux fruits dorés, les branches de pêchers en fleurs venues du Nord, les abricotiers du Sud aux pétales jaunes éclatants, symboles de prospérité. Les enveloppes rouges “lì xì”, promesse de chance, s’étalent à côté des décorations dorées représentant les animaux du zodiaque lunaire de l’année à venir. Des montagnes de fruits exotiques soigneusement disposés — pastèques, mangues, noix de coco, papayes — attirent le regard par leurs formes et leurs couleurs vives. À Hanoï, le marché aux fleurs de Quảng Bá déborde dès l’aube d’acheteurs venus chercher la plus belle composition florale pour orner leur autel familial, tandis qu’à Hô Chi Minh Ville, le marché de Hô Thị Kỷ bruisse de conversations, de rires, de klaxons et de musiques traditionnelles. Ces marchés, bien plus que des lieux de commerce, sont les véritables cœurs battants de la fête du Nouvel An au Vietnam.
Tout le monde se presse pour faire ses achats du Tết, une tradition incontournable.
Fleurs et plantes porte-bonheur : Les Vietnamiens achètent des branches de pêcher (miền Bắc), des abricotiers en fleurs (miền Nam), des plants de kumquat, symboles de prospérité. Ces plantes trônent à l’entrée des maisons.
Décorations : Les enveloppes rouges (bao lì xì), les sentences calligraphiées, les symboles du zodiaque de l’année, les guirlandes en papier doré s’achètent en masse pour embellir l’intérieur.
Ingrédients pour les plats du Tết : riz gluant, haricots mungo, viande de porc, bambou séché, œufs, légumes marinés… Les ingrédients sont soigneusement sélectionnés pour cuisiner les mets traditionnels, parfois en grande quantité.
Vêtements neufs : Chaque membre de la famille, enfants en tête, se voit offrir une tenue neuve, souvent rouge ou colorée, à porter le jour du Tết en signe de renouveau et de chance.
Le 23è jour du 12è mois lunaire, appelé ngày Ông Công Ông Táo, marque l’un des rituels les plus spirituels du cycle du Tết. Ce jour-là, les Vietnamiens croient que les « génies de la cuisine » (Táo Quân), qui veillent sur le foyer toute l’année, retournent au ciel pour faire leur rapport au roi des Cieux. Pour les accompagner dans leur voyage, les familles brûlent des vêtements en papier – symbolisant leurs habits célestes – et relâchent trois carpes vivantes dans les lacs ou rivières, car selon la légende, ces poissons sont leurs montures. L’autel familial est décoré d’offrandes (riz, fruits, gâteaux), et des bâtons d’encens sont allumés avec respect. Assister à cette scène, empreinte de ferveur et de poésie, permet de toucher du doigt l’univers symbolique et profondément respectueux des traditions qui habite chaque foyer vietnamien à l’approche de la fête du Nouvel An.
Dans les jours qui précèdent le Tết, chaque foyer vietnamien s’affaire à un grand nettoyage, non seulement pour faire briller la maison, mais surtout pour bannir symboliquement les malheurs, les soucis et les énergies négatives de l’année écoulée. On lave les sols, on époussette les meubles, on réorganise l’autel des ancêtres avec soin et respect. Une fois ce rituel accompli, la maison se transforme : elle s’habille de rouge et d’or – couleurs de la chance et de la prospérité –, se remplit de fleurs fraîches comme les branches de pêcher, d’abricotier ou de kumquat, et scintille de décorations festives. Dans les campagnes, l’atmosphère est particulièrement chaleureuse : les familles vous accueillent avec le sourire et peuvent même vous inviter à participer aux préparatifs, partager un thé, décorer l’entrée ou cuisiner ensemble. Séjourner chez l’habitant à cette période, c’est toucher du doigt l’âme du Tết, là où chaque geste porte une mémoire et un vœu pour l’année à venir.
Appelé "tảo trần", le grand nettoyage du Tết n’a pas seulement un but hygiénique, il est hautement symbolique. On chasse les mauvaises ondes, la malchance et les soucis de l’année écoulée pour faire place à une nouvelle période prospère.
Balayer, laver, ranger : Tout y passe : du sol au plafond, les Vietnamiens nettoient avec soin chaque espace de la maison. Les sols sont lavés, les fenêtres dépoussiérées, les murs et les toits inspectés, les placards vidés, les autels des ancêtres soigneusement purifiés. Même les coins les plus discrets ne sont pas oubliés, car chaque recoin propre symbolise l’élimination des malchances et l’accueil d’une nouvelle année prospère.
Objets cassés ou inutiles : Les objets cassés ou abîmés sont soit réparés, soit jetés, car les conserver pendant le Tết est perçu comme un signe de malchance et de stagnation. On croit qu’ils attirent les énergies négatives et empêchent la prospérité d’entrer dans la maison.
Autels familiaux, cœur spirituel de chaque foyer vietnamien, sont soigneusement nettoyés avant le Tết avec un profond respect. On y remplace les offrandes, renouvelle l’encens, dispose des fleurs fraîches et des plateaux de fruits symboliques. Ce rituel marque la gratitude envers les ancêtres et les invite à célébrer la nouvelle année aux côtés des vivants.
À noter : après minuit du Nouvel An, il est strictement déconseillé de balayer la maison, car ce geste est perçu comme le fait de chasser la chance, la richesse et la prospérité qui viennent tout juste d’entrer avec la nouvelle année.
Une fois la maison purifiée de toute impureté matérielle et spirituelle, place à la décoration du Tết, un véritable art de vivre empreint de symboles. Les Vietnamiens ornent leur foyer de rouge et d’or, couleurs porte-bonheur par excellence, en accrochant des sentences calligraphiées, des lanternes, des guirlandes lumineuses et des symboles du zodiaque de l’année. Le plateau de fruits "ngũ quả", composé de cinq fruits choisis pour leurs noms et couleurs auspices, est soigneusement disposé sur l’autel des ancêtres. Les fleurs printanières, telles que les branches de pêcher ou d’abricotier, les orchidées ou les chrysanthèmes, apportent fraîcheur et renouveau. Chaque objet, chaque couleur, chaque arrangement vise à attirer chance, prospérité et harmonie pour l’année à venir. C’est un moment joyeux, à la fois esthétique et spirituel, où la maison devient un temple dédié au bonheur. Voici sont les codes précis :
Les couleurs dominantes du Tết sont le rouge et l’or : le rouge symbolise la chance, l’énergie et la joie, tandis que l’or évoque la richesse et la prospérité. On les retrouve partout dans les lanternes, bannières, rubans, papiers découpés et enveloppes de vœux, créant une atmosphère festive et pleine d’espoir pour l’année nouvelle.
Symbole de prospérité, les caractères chinois ou sino-vietnamiens tels que "Phúc" (bonheur), "Lộc" (richesse) et "Thọ" (longévité) sont soigneusement accrochés aux murs, aux portes ou aux piliers de la maison. Écrits en calligraphie rouge et or, ils attirent les énergies positives et expriment les vœux les plus chers des familles pour l’année nouvelle : paix, réussite, santé et abondance. Ces signes ne sont pas de simples décorations, mais de véritables talismans culturels transmis de génération en génération.
Plateau de fruits "ngũ quả" est une offrande essentielle du Tết, composé de cinq fruits choisis pour leur nom et leur couleur, chacun représentant un vœu : santé, richesse, longévité, paix et prospérité. Disposé avec soin sur l’autel des ancêtres, il incarne la gratitude et les souhaits pour l’année à venir. Chaque région du Vietnam a sa propre interprétation : le Sud privilégie la pastèque, la noix de coco, la papaye, la mangue et la figue; tandis que le Nord préfère la banane, le pamplemousse, la pomme, l’orange et le kaki.
Lampions colorés, guirlandes scintillantes et bouquets de fleurs fraîches viennent égayer façades, balcons et salons, créant une atmosphère chaleureuse et festive. Ces décorations, visibles depuis la rue, ne se limitent pas à l’intimité du foyer : elles deviennent un véritable spectacle visuel, un plaisir partagé avec les voisins et les passants, symbolisant l’accueil et la joie du Nouvel An.
La préparation culinaire du Tết est l’un des moments les plus attendus. Elle mobilise toutes les générations autour des recettes transmises depuis des siècles.
Bánh chưng et bánh tét : Ce sont les plats emblématiques du Tết. Leur confection prend parfois toute une nuit. On cuit les gâteaux de riz gluant dans de grandes marmites en plein air, en famille, entre discussions et chants populaires.
Nem rán (rouleaux de printemps), thịt kho trứng (porc au caramel et œufs), canh măng (soupe de bambou), xôi gấc (riz gluant rouge au fruit du gac) sont également des incontournables.
Conservation : Tous ces plats sont pensés pour durer plusieurs jours, car cuisiner durant les premiers jours du Tết est mal vu : on doit consacrer ce temps aux visites et à la méditation.
Cuisiner pour le Tết, c’est aussi transmettre des valeurs : patience, générosité, gratitude envers la terre et les ancêtres. C’est un rituel d’amour collectif, souvent ponctué de rires, de souvenirs et de conseils maternels
La veille du Nouvel An lunaire, appelée Giao Thừa, marque le moment le plus sacré et chargé d’émotion des préparatifs du Tết. À mesure que le soleil se couche, une atmosphère silencieuse et solennelle s’installe sur tout le pays. Les rues, si bruyantes les jours précédents, deviennent calmes ; les boutiques ferment tôt, les familles se rassemblent dans l’intimité de leur foyer. C’est l’instant où le temps semble suspendu. On dépose les dernières offrandes sur l’autel des ancêtres, on allume les bâtons d’encens, et l’on partage ensemble le repas du réveillon, riche de symboles et d’amour. Chaque geste posé en cette soirée porte un sens profond : gratitude envers le passé, espoir pour l’avenir. Les grandes villes s’illuminent de feux d’artifice à minuit, mais dans les campagnes, c’est au murmure des prières et aux chants anciens que l’on accueille la nouvelle année. Giao Thừa, c’est l’âme même de la fête du Nouvel An au Vietnam.
Le soir du réveillon du Tết, toute la famille se réunit autour d’une table soigneusement dressée, chargée de plats traditionnels riches de symboles. Au centre trône le bánh chưng, gâteau carré de riz gluant farci de viande de porc et de haricots mungo, entouré de légumes vinaigrés, de poulet bouilli doré à souhait et parfois de nem rán croustillants. Ce repas, préparé avec soin et amour, est bien plus qu’un festin : c’est un moment de transmission, d’hommage aux ancêtres et de partage sincère. Les rires s’entremêlent aux récits des années passées, les vœux fusent, les regards s’échangent. Pour les voyageurs curieux de vivre cette intimité culturelle, certains hôtels et maisons d’hôtes proposent de participer à ce dîner du Tết, une expérience rare et profondément humaine.
À la veille du Tết, chaque foyer vietnamien installe avec soin un autel ancestral au cœur de la maison, symbole du lien sacré entre les vivants et les esprits des aïeux. Sur cet autel, décoré de tissus rouges et dorés, l’on dispose des bâtons d’encens, des plateaux de fruits aux formes et couleurs symboliques, des mets traditionnels comme le bánh chưng, ainsi que des fleurs fraîches telles que le pêcher ou l’abricotier. Des bougies sont allumées, des prières murmurées avec respect, et l’on invite ainsi les ancêtres à revenir partager le passage vers la nouvelle année avec leurs descendants. C’est un moment d’intimité profonde, de gratitude silencieuse et de communion spirituelle. Dans l’air flotte une odeur mêlée d’encens et de souvenirs, tandis que la maison s’emplit d’une paix solennelle. Ce rite familial, répété d’année en année, constitue l’un des instants les plus sacrés et émouvants de la fête du Nouvel An au Vietnam.
À minuit, alors que l’ancienne année s’éteint doucement, l’atmosphère devient solennelle et vibrante à la fois. Dans les grandes villes comme Hanoï, Hué ou Hô Chi Minh-Ville, des feux d’artifice éclatent dans le ciel, illuminant les rues et les visages d’une foule en liesse. Mais au-delà de la fête visuelle, c’est aussi un moment de recueillement : les familles allument des bâtons d’encens, ferment les yeux et murmurent des prières pour la paix, la santé et la prospérité. Dans de nombreux temples, les fidèles affluent dès les premières minutes de l’année pour cueillir une branche de lộc, souvent un rameau symbolique ou une pousse verte, censé leur apporter chance et vitalité. Certains lieux organisent aussi des concerts de musique traditionnelle ou contemporaine, mêlant spiritualité et réjouissance populaire dans un équilibre typiquement vietnamien.
Les trois premiers jours sont les plus chargés de sens. Que faire et où aller durant la fête du Nouvel An au Vietnam pendant ces jours ? Les trois premiers jours du Tết sont les plus empreints de rites et de symboles, chacun marqué par des actions précises et profondément ancrées dans la tradition.
Le premier jour du Tết, empreint de solennité, est traditionnellement réservé aux retrouvailles familiales les plus proches. Les Vietnamiens restent chez eux pour honorer les ancêtres sur l’autel domestique, partager le repas sacré du début d’année et échanger les vœux de bonheur avec les parents. C’est un moment de recueillement et de respect des liens du sang. Pour les voyageurs présents au Vietnam durant cette journée particulière, c’est une opportunité rare d’observer – avec discrétion et respect – des rituels familiaux profondément ancrés dans la culture vietnamienne. Les rues, généralement animées, deviennent calmes et presque vides, offrant une atmosphère paisible propice à la contemplation. C’est aussi le moment idéal pour visiter des lieux spirituels emblématiques comme la pagode Trấn Quốc, Phủ Tây Hồ à Hanoï ou d’autres temples bouddhistes, où l’encens se mêle aux murmures de prières dans un silence inhabituel et émouvant.
Le deuxième jour du Tết marque l’ouverture vers les proches au sens large : on rend visite à la belle-famille, aux collègues, aux voisins ou aux amis de longue date. L’ambiance devient plus animée, les rues autrefois calmes se remplissent de sourires, de tenues colorées et de cris d’enfants. Partout, l’on sent la joie du renouveau. C’est aussi le moment où les spectacles traditionnels réapparaissent dans l’espace public : danses du dragon ou de la licorne déambulant au rythme effréné des tambours, concerts de musique folklorique, représentations de marionnettes ou jeux populaires dans les villages. Ces manifestations ne sont pas de simples divertissements, elles véhiculent des vœux de bonheur, de prospérité et de paix pour la nouvelle année. Pour les voyageurs, c’est une occasion précieuse d’assister à des coutumes vivantes, profondément ancrées dans l’identité vietnamienne.
À partir du troisième jour du Tết, les boutiques, restaurants et services commencent peu à peu à rouvrir leurs portes, marquant le retour progressif à la vie quotidienne. C’est une période idéale pour les voyageurs : les musées nationaux ou régionaux sont souvent gratuits ou moins fréquentés, offrant un moment privilégié pour découvrir l’histoire et la culture vietnamienne en toute tranquillité. Les parcs publics, encore décorés de fleurs du printemps et d’ornements du Tết, deviennent des lieux de promenade apaisants, propices à la contemplation ou aux échanges avec les familles venues s’y détendre. C’est aussi le moment parfait pour partir en excursion dans les environs : campagnes paisibles, pagodes perchées ou marchés locaux retrouvent leur animation douce, permettant de vivre le Tết au rythme des habitants et de s’imprégner pleinement de l’atmosphère festive tout en évitant l’agitation des premiers jours.
Même si le pays reprend progressivement son rythme habituel après les jours fériés, l’ambiance du Tết perdure dans chaque rue, chaque foyer et chaque geste du quotidien. Les décorations colorées restent accrochées aux portes, les fleurs de pêcher et de kumquat continuent de parfumer les maisons, et les temples accueillent encore de nombreux visiteurs venus prier pour la santé et la prospérité. Dans les villages comme dans les villes, les rires des enfants résonnent encore lorsqu’ils ouvrent leurs dernières enveloppes rouges, et les familles prolongent les repas en partageant des mets traditionnels. Les festivals printaniers, les jeux populaires et les fêtes de pagodes s’enchaînent dans tout le pays, offrant aux voyageurs un prolongement authentique de cette période sacrée. Ainsi, même après la fin officielle de la fête, le Nouvel An au Vietnam continue de tisser des liens entre les générations et de nourrir l’âme collective du peuple.
Participer aux festivals locaux durant la fête du Nouvel An au Vietnam permet de découvrir la richesse des traditions régionales, souvent méconnues des visiteurs. Chaque province possède ses rituels uniques. Par exemple, le festival de Lim, qui se tient autour du 13è jour du premier mois lunaire à Hưng Yên, est célèbre pour ses joutes vocales de chant quan họ, un art vocal ancestral classé par l’UNESCO. Hommes et femmes, vêtus d’élégants costumes traditionnels, se répondent en chansons d’amour, sur fond de musique populaire, créant une ambiance à la fois poétique et festive. À Hanoï, le festival de Gióng, organisé au temple de Sóc Sơn, honore le Saint Gióng, un héros mythique qui aurait défendu le pays contre les envahisseurs. Processions solennelles, combats simulés et rituels d’offrandes rythment cette fête profondément ancrée dans l’histoire nationale. Ces événements permettent de vivre la fête du Tết dans toute sa dimension communautaire, spirituelle et culturelle
Assister à une fête de la pagode durant les semaines qui suivent le Tết, c’est plonger dans un univers de spiritualité vibrante et de ferveur populaire. Dès l’aube, les fidèles, souvent vêtus de tenues traditionnelles, affluent vers les temples pour allumer des bâtonnets d’encens, déposer des offrandes de fruits ou de fleurs, et prier pour la santé, la paix et la prospérité. Des cérémonies solennelles sont organisées, accompagnées de chants bouddhistes rythmés par les tambours et les gongs. L’un des moments les plus émouvants est la libération d’animaux — poissons, oiseaux ou tortues — dans la nature, symbole de compassion et de mérite accumulé pour la nouvelle année. L’atmosphère est à la fois sacrée et conviviale, mêlant recueillement personnel et énergie collective. Participer à ces fêtes permet non seulement de mieux comprendre la foi vietnamienne, mais aussi de vivre un moment rare de communion avec les habitants.
Découvrir les jeux populaires pendant la fête du Nouvel An au Vietnam, c’est plonger dans une ambiance festive et intergénérationnelle où traditions et joie collective se mêlent. Dans les villages du Nord comme du Centre, les combats de coqs attirent des foules passionnées autour des arènes improvisées, tandis que les balançoires géantes en bambou, montées sur les places publiques, offrent aux jeunes filles en áo dài de vertigineuses envolées sous les cris d’encouragement. Les concours de cerfs-volants colorent le ciel, symbolisant les vœux portés aux ancêtres, et les jeux de société traditionnels – comme le Ô ăn quan (jeu des cases) ou les épreuves de tir à la corde – animent les cours d’école et les parvis des pagodes. Ces jeux, simples mais profondément enracinés, recréent des liens communautaires et rappellent l’importance du partage, de la mémoire collective et du plaisir d’être ensemble.
Savoir que faire et où aller durant la fête du Nouvel An au Vietnam après les jours officiels vous permet de prolonger l’expérience au cœur du quotidien des habitants.
Le Tết est un moment sacré où chaque geste, aussi simple soit-il, revêt une signification profonde. Allumer un bâton d'encens, offrir une enveloppe rouge, adresser un vœu de bonne année ou choisir la bonne personne pour franchir le seuil de sa maison le premier jour : tout est symbole, tout est présage. Ces gestes, transmis de génération en génération, expriment le respect envers les ancêtres, l’aspiration au bonheur, et la volonté d’ouvrir un nouveau cycle sous les meilleurs auspices. Ignorer ces codes, c’est risquer de troubler l’harmonie que le Tết cherche à instaurer entre les vivants, les esprits et la nature. Voici quelques règles à connaître :
Pendant la fête du Nouvel An au Vietnam, les gestes et les symboles prennent une valeur particulière. Souhaiter une bonne année avec la formule « Chúc Mừng Năm Mới » est une marque essentielle de respect et de bienveillance. Cette expression, dite avec le sourire, s’accompagne souvent d’un geste des deux mains jointes ou d’une légère inclinaison du corps. Il est aussi d’usage d’offrir des enveloppes rouges appelées lì xì aux enfants et aux personnes âgées : ces petits paquets renferment de l’argent porte-bonheur et témoignent des vœux de prospérité et de santé pour l’année nouvelle. Enfin, porter des vêtements neufs et colorés — particulièrement dans les tons rouge, jaune ou rose — est une manière de manifester l’espoir et la joie. Ces couleurs sont associées à la chance, à la vitalité et au renouveau, donnant au Tết une atmosphère lumineuse et festive dès les premiers jours.
Durant les premiers jours de la fête du Nouvel An au Vietnam, certains gestes ou paroles sont strictement évités car ils sont considérés comme de mauvais présages. Il est fortement déconseillé de parler de malheur, de mort ou de maladie, car ces mots peuvent « contaminer » l’année à venir et attirer la malchance. De même, casser un objet, même accidentellement, est perçu comme un signe de rupture ou de séparation familiale, ce qui augure d’un avenir instable. Enfin, balayer la maison pendant les premiers jours du Tết est un acte symboliquement dangereux : on dit que cela « chasse » la richesse et la chance fraîchement entrée dans le foyer. Ces tabous, profondément ancrés dans la culture vietnamienne, montrent à quel point le Tết est un moment sacré où chaque détail compte pour débuter l’année sous les meilleurs auspices.
Ces traditions, parfois amusantes, révèlent la richesse culturelle du pays. Si vous vous demandez que faire et où aller durant la fête du Nouvel An au Vietnam, respectez ces codes, vous serez chaleureusement accueilli.
La gastronomie du Tết est un art à part entière, mêlant savoir-faire ancestral et vœux pour l’année nouvelle. Chaque plat préparé et servi durant cette période incarne un symbole de prospérité, de santé ou de longévité. Le bánh chưng (au Nord) et le bánh tét (au Sud), gâteaux de riz gluant enveloppés de feuilles de dong ou de bananier, rendent hommage aux ancêtres et symbolisent la terre nourricière. Le porc mijoté aux œufs (thịt kho trứng) évoque l’union familiale et l’abondance. Les rouleaux de printemps croustillants portent l’idée de renouveau et de réjouissance. Les soupes de bambou séché, les légumes marinés, le riz gluant rouge (xôi gấc) ou les fruits soigneusement choisis ne sont pas là par hasard : ils véhiculent tous un message positif, un espoir discret glissé dans chaque bouchée. Partager ces mets, c’est transmettre des souhaits sans mots, dans la chaleur d’un repas collectif profondément ancré dans l’identité vietnamienne :
Le bánh chưng (au Nord) et le bánh tét (au Sud), ces gâteaux de riz gluant farcis de viande de porc et de haricots mungo, symbolisent la terre nourricière et sont préparés en famille, souvent toute une nuit.
Le thịt kho trứng, plat de porc mijoté dans du caramel avec des œufs durs, incarne la tendresse familiale et l’abondance.
Les nem rán, croustillants et dorés, sont des rouleaux de printemps frits qui se dégustent à toutes les tables avec bonheur.
En soupe, le canh măng hầm, fait de bambou séché et de jarret de porc, offre une note réconfortante et parfumée, typique des repas du Nord.
Enfin, le plateau de fruits porte-bonheur, composé de noix de coco, papaye, mangue ou goyave, n’est jamais absent : il exprime les souhaits de prospérité, de fécondité et de réussite pour toute la maisonnée
Les marchés, les maisons d’hôtes et les cours de cuisine sont des lieux idéaux pour découvrir ces mets si vous vous demandez que faire et où aller durant la fête du Nouvel An au Vietnam sur le plan culinaire.
Voyager pendant le Tết est une excellente idée… à condition de bien choisir vos destinations. En effet, si certaines grandes villes comme Hanoï ou Hô Chi Minh Ville deviennent calmes, presque désertes durant les premiers jours de la fête, d’autres lieux s’illuminent de vie, de traditions et d’émotions. Les anciennes cités comme Hué ou les villes patrimoniales telles que Hoi An offrent des célébrations authentiques, avec processions, danses du dragon et lanternes colorées. Les régions rurales, quant à elles, vibrent au rythme des rites ancestraux et des repas communautaires, permettant une immersion profonde dans la culture vietnamienne. En revanche, certaines zones très touristiques peuvent être fermées ou limitées en services. Il est donc essentiel de s’informer à l’avance pour vivre pleinement la fête du Nouvel An au Vietnam dans toute sa richesse humaine et spirituelle. Voici quelques suggestions :
La capitale reste très authentique. Avant le Tết, les rues du Vieux Quartier s’animent de préparatifs. Pendant les premiers jours, la ville est presque vide, ce qui permet de visiter les temples, les musées et les lacs dans une ambiance paisible.
L’ancienne cité impériale revêt un charme solennel et poétique pendant le Tết. Les cérémonies dans les pagodes comme Thiên Mụ ou les fêtes dans la Cité Interdite en font une destination culturelle majeure.
La ville aux lanternes est l’une des plus festives durant le Tết. Processions, musiques traditionnelles, marchés de nuit et atmosphère chaleureuse en font une escale incontournable.
Les marchés flottants (Cái Răng, Phong Điền) sont particulièrement animés avant le Tết. Après, les paysages verdoyants et les villages paisibles offrent un contraste idéal.
Idéal pour un Tết en immersion dans les communautés ethniques. Vous pouvez assister à des rites locaux très différents du delta, et partager la fête avec les habitants dans un cadre naturel splendide.
Savoir que faire et où aller durant la fête du Nouvel An au Vietnam, c’est bien plus que planifier un voyage : c’est apprendre à ralentir, à observer, à respecter une autre manière de vivre le temps et les liens. Que vous choisissiez la ferveur des villes ou la quiétude des campagnes, que vous soyez en quête de spiritualité, de gastronomie ou de rencontres, le Tết vous offrira une expérience inoubliable. Alors, osez partir au rythme du Tết, et laissez-vous porter par cette fête à la fois intime et universelle.
Qu’ils aient choisi un circuit court ou une grande aventure au long cours, un itinéraire classique ou hors des sentiers battus, en voiture, à bord d’une jonque, à pied, à vélo ou à moto… nos voyageurs reviennent d’Indochine le cœur rempli d’émotions et de souvenirs inoubliables.
Ils nous confient leurs récits, leurs moments forts, leurs rencontres humaines, leurs découvertes culturelles et naturelles vécues au Vietnam, au Cambodge, au Laos, en Thaïlande ou au Myanmar.
Nous les remercions chaleureusement pour leur confiance accordée à notre équipe, pour l’organisation et la prise en charge de leur séjour. C’est un privilège de les accompagner dans la réalisation de leurs rêves de voyage en Asie du Sud-Est, et c’est aussi ce qui donne tout son sens à notre métier : créer des expériences uniques, sur mesure, et profondément humaines.
Bons plans, nouveautés, conseils et infos culturelles du Vietnam, Laos, Cambodge, Birmanie et Thaïlande.
Nous sommes fiers et honorés de partager avec vous des articles de la presse spécialisée et celle-ci nous recommande depuis plusieurs années consécutives.
Vietnam Original Travel sur le Routard
Vietnam Original Travel sur Michelin
Vietnam Original Travel sur Lonely Planet
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