Non loin de la charmante ville de Hoi An se trouve un autre site inscrit au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO : le sanctuaire de My Son, d’antiques reliques de la civilisation Cham
Le sanctuaire de My Son se trouve dans la province de Quang Nam (centre du Vietnam), à une cinquantaine de kilomètres à l’Ouest de Hoi An, tout près du village de Duy Phu. Da Nang est éloignée d’environ 70 km, vers le Nord-Est. Le site est niché dans une vallée d’environ 2 km de large, bordée de deux chaines de montagne. My Son est souvent comparé à d’autres complexes de temples historiques en Asie du Sud-Est, tels que Angkor Wat au Cambodge, Bagan au Myanmar ou encore Ayutthaya en Thaïlande.
Edifié avant même le mythique Angkor Wat, My Son est un témoignage unique au Vietnam de l’antique civilisation du Royaume de Champa. Plus petit, marqué par les vicissitudes de l’histoire et du temps, il ne rivalise certes pas avec les splendeurs du complexe archéologique cambodgien, mais n’en reste pas moins un formidable vestige d’une civilisation disparue au 17ème siècle.
Sa proximité avec Hoi An et Da Nang rend facile l’accès au site. Depuis la romantique ville aux lampions, il est possible de s’y rendre en scooter (compter bien 1h30 de route), avec l’avantage de pouvoir faire des pauses où bon vous semble.
En bus, c’est la ligne 06 qui vous conduira au meilleur cout directement sur le site. Vous pouvez opter pour le taxi, rapide et pratique mais aussi plus couteux ou bien encore laissez une agence de voyage locale pour organiser le transfert et la visite depuis votre hôtel. N’hésitez pas à vous renseigner !
La Province de Quang Nam connait deux saisons : la saison sèche - de février à août – et la saison des pluies, qui termine l’année, soit entre septembre et décembre. Il est généralement conseillé de visiter le sanctuaire cham entre février et avril pour profiter d’une météo agréable (ni trop frais, ni trop chaud). Petit conseil : venez plutôt l’après-midi en haute saison, car il y a beaucoup de monde.
En date de rédaction de cet article (courant 2021) :
Heures d’ouverture : tous les jours de 6h30 à 17h00
Entrée payante : 150 000 VND/personne – gratuit pour les moins de 12 ans
Spectacle de danse cham : tous les jours sauf lundi à 9h30, 10h30 et 14h30, sur le site même. Durée : 15mn.
Musée : en fait, une grande salle où sont présentées l’histoire et l’architecture cham à travers de multiples panneaux. Quelques stèles et colonnes viennent égayer les expos.
Au Vietnam, pays essentiellement bouddhiste, My Son est un groupe de tours-temples hindous abandonnés et partiellement en ruines, construits entre le 4ème et le 14ème siècle après J.-C. par les rois du Champa. Leur construction a débuté au 4ème siècle et s’est continuellement poursuivie au cours des 10 siècles qui ont suivi, structurant et embellissant ce qui était à l’époque la capitale politique et religieuse du royaume de Champa. D’influence spirituelle hindouiste, les temples sont édifiés à la gloire et la vénération de Krishna, Vishnu et surtout Shiva. On y pratiquait des sacrifices rituels, les rois et les chefs religieux se faisaient inhumer ici. Le site était également intimement connecté aux deux autres villes chams les plus proches : Indrapura (Dong Duong) et Simhapura (Tra Kieu). Une fois le royaume annexé par le Vietnam, My Son est abandonné dans les oubliettes du temps. Il faudra attendre l’arrivée des colons français pour redécouvrir le site (1898) et mettre en œuvre un immense travail de fouilles, de documentation, d’inventaire et de rénovations. C’est ainsi que le groupe d’Henri Parmentier a répertorié entre 1903 et 1904, 72 monuments qui seront classés en 13 groupes. Mais pendant la guerre, les Américains ont pendant une semaine largement bombardé le site, ce qui fait qu’aujourd’hui, il ne reste plus que 17 monuments répertoriés en 8 groupes.
On ne sait finalement que peu de choses sur le Champa, ce royaume situé sur la côte orientale du Vietnam. Nous n’avons que très peu de sources écrites, enrichies des quelques tours, temples et sculptures dispersés dans la campagne vietnamienne. Le remarquable Musée de la sculpture Cham à Danang (créé par le même Henri Parmentier dont on a parlé plus haut) possède une très belle collection de pièces et de sculptures, tandis que les musées de Hanoi, de Hué et de Ho Chi Min-ville sont plus pauvres en la matière. En Europe, seul le musée Guimet possède une véritable collection sur le Champa. Pourtant, ce royaume au carrefour des influences indienne, indonésienne, khmer, chinoise puis vietnamienne et cambodgienne équivalait presque au Cambodge actuel par sa superficie et par sa puissance militaire.
Du 4ème au 17ème siècle, le Champa s’étendait sur la côte orientale du Vietnam d'aujourd'hui, de la Porte d'Annam (Hue) au Nord, jusqu’à Phan Thiêt (région du Binh Thuân), au Sud. Du moins, cette partie méridionale du Vietnam est celle qui possède le plus de vestiges de cet État disparu, vestiges qui ont permis aux archéologues de connaître le nom de Campā par lequel était désigné ce royaume ; la prononciation « modernisée » donne quelque chose comme « Tchampâ », et ses habitants se seraient appelés eux-mêmes les Cāmpa. La francisation, puis l'usage, font que l'habitude est désormais d'appeler ce pays le Champa et ses habitants les Chams. On sait aussi que la société cham était de type matriarcale, à l’instar de la société et de la culture indienne. Le calendrier était hindou et il existait un système de castes.
C’est au 4ème siècle que le souverain Bhadravarman édifie à My Sơn un temple en bois dédié au culte du lingam du dieu-roi Shiva Bhadresvara. Malheureusement ravagé par un incendie 300 ans plus tard, c’est le roi de la 4ème dynastie du Champa, Sambhuvarman, qui le remplace par un temple en briques de terre cuite et en piliers de pierre. Il le fera décorer de bas-reliefs en grès représentant des scènes de la mythologie hindoue et le consacrera à Sambhubhadresvara. Les rois chams successifs embelliront le site sur près de dix siècles, laissant derrière eux la trace lumineuse d’une culture, d’une vie spirituelle et politique importante dans l’histoire de l’Asie du Sud-Est et du Vietnam. Bien qu’endommagé, le site permet a permis de définir les sources de 2 styles dans l'Art du Champa, que les spécialistes appellent My Son E1 et My Son A1. My Son A1 couvre les 10ème et 11ème siècles et correspond à un « âge d’or » pour l’art Cham, quant à E1, très caractéristique, il reflète les diverses sources d’influence, principalement celles des Khmers du Cambodge préangkorien, mais également de l'art de Dvaravati, de l'art javanais de l'Indonésie et de l'Inde méridionale.
Débutez votre plongée dans le temps et dans l’Histoire par la visite du Musée du Sanctuaire de My Son, situé derrière la billetterie. Vous y apprendrez à travers les expos permanentes ou thématiques tout ce qu’il faut connaitre sur le site, son histoire, son architecture, ses influences…Une belle entrée en matière de ce que vous allez découvrir ensuite dans la jungle : face au musée, repérez la route qui mène au complexe de My Son. Bien qu’il soit tout à fait possible de s’y rendre à pied, vous pouvez monter à bord d’une voiturette électrique.
Mettez en pratique ce que vous aurez appris au musée : tentez de reconnaitre les caractéristiques et spécificités religieuses et architecturales. Laissez les sculptures, tombeaux et reliques vous raconter chacun une histoire (et emballer votre imagination).
Les temples sont classés de A à H ; les groupes B, C et D présentent les bâtiments les mieux préservés. Le groupe B en particulier, le plus visité, abrite un remarquable complexe de temples-tours. Vous repèrerez facilement les 4 types distinctifs de construction présents sur le site de My Son :
> Le kalan, qui est un monument en brique, généralement sous la forme d’une tour, utilisé pour abriter une divinité,
> Le mandapa, autrement dit le couloir d’entrée contigu à un sanctuaire,
> Le kosagrha ou “maison de pompiers”, qui définit une construction, généralement avec un toit en forme de selle, utilisée pour abriter les objets de valeur appartenant à la divinité
> Le gopura, la tour-porte menant à un complexe de temples dans une enceinte
Au cours de votre visite, vous remarquerez certainement les cratères dus aux bombardements américains.
Si la végétation tropicale et le fort taux d’humidité ont participé à la dégradation des édifices, l’ensemble baigne dans romantisme un peu nostalgique, ce qui participe au charme de la visite. Un romantisme chargé de mystère, quand on sait que la technique de construction utilisée nous est toujours inconnue et incompréhensible : ces impressionnantes structures de briques, aux formes si étranges et ayant traversé autant de siècles, ne présentent en effet aucune trace de ciment ou de mortier…
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