Guide complet de Sapa Vietnam, perle du Haut Tonkin, fait partie de ces sites incontournables au Vietnam, comme la baie d'Halong ou Hoi An. Son attrait réside dans son cadre incroyable et somptueux, une carte postale de rêve, un condensé de rizières en terrasses toutes plus belles les unes que les autres et la richesse de ses ethnies. Ce guide tente d'être le plus complet possible avec l'ambition de vous être utile dans la préparation d'une excursion à Sapa dans le Haut Tonkin.
Bonne lecture et bonne préparation !
Selon les récits des anciens, les premiers Hmong et Yao (người Dao) auraient gagné Sa Pa il y a neuf générations, ce qui donnerait la date approximative de 1820. Ils étaient probablement accompagnés en plus petit nombre de Tày et Giay, ces quatre groupes minoritaires étant toujours présents dans le district du Sapa d'aujourd'hui. Ils seraient venus de Chine, sans que les anciens ne puissent préciser leur point d’origine ni les causes de ces migrations (très probablement les guerres civiles dans le sud de la Chine). Tous pratiquaient la culture en terrasses du riz inondé, apportant ce savoir-faire unique depuis leur berceau chinois.
On sait cependant que depuis longtemps, et en particulier dans la seconde moitié du 19ème siècle, des marchands cantonais et yunnanais occupaient le site lucratif et stratégique de la ville de Lào Cai (le "vieux marché" en quận hoa, le mandarin du Yunnan) située au confluent du Fleuve Rouge et de la Nám Ti, à une journée de marche de Sapa. Ces marchands étaient en quête du « bois de cercueil » local, réputé pour sa durabilité, mais d'abord et surtout d'opium, la star absolue des cultures montagnardes. On peut donc aisément imaginer des échanges et des rapports commerciaux entre commerçants et Montagnards.
Les Kinh (Vietnamiens des plaines) n'ont jamais colonisé cette région perchée dans les hautes vallées du Nord-Ouest du Vietnam, au pied du vertigineux Fan Xi Pan (3143 m), le toit du Vietnam.
Il faut attendre l'arrivée des Français pour que Chapa comment on disait fasse son apparition sur les cartes officielles. (L’usage colonial de "Chapa" vient vraisemblablement du fait qu’au sud du Vietnam, là où les Européens avaient appris les rudiments de la langue, la consonne "s » se prononce « ch » alors qu’au nord, on la prononce bien comme un « s »).
Jusqu’en 1880, à part quelques explorateurs et rares marchands, aucun Européen ne s’était approché des hauteurs de la vallée de la Mương Hàu Hò. Cette fin de siècle voit la région de Lao Cai servir de terrain de combat à divers groupes armés, parmi lesquels les célèbres pavillons noirs et pavillons blancs. Ces gangs de pillards s'étaient réfugiés dans les montagnes du Vietnam après la rébellion de Taiping en Chine. Leur objectif principal était de contrôler le commerce maritime sur la rivière Rouge et surtout…l'opium. Entre 1850 et 1886, la ville de Lao Cai a été prise, détruite et fortifiée plusieurs fois par différents groupes. La fin des années 1800 (nous sommes dans les années 1886-1896) voit le futur site de Sapa accueillir des militaires et des missionnaires. Du Delta du Fleuve Rouge jusqu’à Lao Cai, l'objectif était de "pacifier" le Tonkin et le Haut-Tonkin, afin de créer une frontière qui soit stable avec la Chine et partant, d'ouvrir une route commerciale vers l'Empire du Milieu. Si possible avant les Britanniques qui eux tentaient la même chose mais en passant par la Birmanie. En 1894-1896, la frontière entre la Chine et le Tonkin est officiellement convenue et la région de Sa Pa, juste au sud de cette frontière, est placée sous l'autorité française. À partir de 1891, toute la région de Lao Cai, y compris Sa Pa, passe sous administration militaire coloniale directe, afin de limiter le banditisme et la résistance politique sur la frontière nord. Puis, dans les années 1910, Lao Cai permet de contrôler le commerce de l'opium, dont la colonie tire l'essentiel de ses ressources que ce soit en tant qu'affermage ou de régie. A cet effet, la Légion étrangère installe des postes militaires à Bat Xat, Muong Khuong et Bac Ha et des milices sont mises en place dans les villages. Jusqu'en 1945, puis de 1947 à 1950, la ville était administrée par un résident français.
Traditionnellement, le commerce maritime sur la rivière Rouge a toujours été effectué par des sampans mettant 35 jours pour rejoindre Hanoi à Lao Cai. Un changement radical survient quand, en 1898, la Chine accorde au gouvernement français le droit de construire le chemin de fer du Yunnan. Les premiers travaux ont commencé en 1901 et la voie ferrée a atteint Lao Cai en avril 1906. Le coût global du projet a été de 78 millions de franc-or pour 384 kilomètres. La ligne de chemin de fer a coûté la vie à 12 000 travailleurs chinois et vietnamiens et à 80 Européens. Avec cette mise en service du lien ferroviaire reliant Hai Phong à Lào Cai, les Montagnards de la région de Sapa commencent à voir arriver du monde : misant sur le climat continental attrayant de la région, les autorités sanitaires lancent la construction d'un sanatorium militaire en 1913, autour duquel s'érigera bientôt une petite agglomération. Pour ce faire, un hameau hmong nommé Sapa (sa : sable, pả : village, en quận hoa) est rasé et ses habitants obligeamment invités à aller habiter ailleurs. En lieu et place est installé le noyau de la nouvelle agglomération civile, tandis que le camp militaire proprement dit, dont les ruines sont encore visibles aujourd’hui, est installé sur un promontoire un peu plus loin au nord-ouest. L'histoire retiendra le nom d'un certain Mr Miéville, le premier occidental à s'installer à Cha Pa en 1906. Il travaillait pour le Ministère de l'Agriculture et on lui doit l'hôtel au nom très original de Cha Pa, situé non loin de la gare, sur la route de Lao Cai, inauguré en 1909. Pour fournir en denrées de première nécessité les militaires et le personnel médical en place ainsi que les officiers convalescents, quelques civils français accompagnés de Vietnamiens se joignent à ce noyau dès 1909. Au cours de la décennie suivante, la notoriété de Sapa, en tant que villegiature d’altitude pour les Français de Hanoi, va grandissante. Les militaires acceptent une ouverture aux civils, des douzaines de villas privées ou de fonction sont alors édifiées durant les trois décennies qui suivent. On fera venir bon nombre de Kinh sur le site pour travailler à sa construction et assurer les services de base, alors que la main-d’œuvre non spécialisée est puisée parmi les Hmong des hameaux alentours. Dès 1914, le but principal des autorités civiles était de créer au Tonkin une véritable capitale d'été dans les montagnes. L'office de tourisme est créé en 1917, de riches industriels investissent dans les lieux dans les années 1920.
1925 voit la connexion entre les réseaux routier et ferroviaire. Les archives d'un voyageur s'en souviennent encore : "À 21h00, on a pu monter à bord du train à Hanoi et on en est descendu neuf heures plus tard à Lao Cai, après quoi deux heures de route nous ont conduit à Cha Pa. Le retour a été tout aussi facile : quitter Cha Pa à 5 heures : 00h00 on était de retour à Lao Cai à 19h00, à temps pour un repas à l'Hôtel de la Gare avant de monter dans le train de nuit à 20h30".
L'église est construite en 1934, suivie d'un temple protestant assis sur la colline surplombant la route de Cat. À la fin des années 1930, Cha Pa avait atteint son apogée et plus d'un millier de colons s'y rendaient pour se reposer et s'amuser. Jusqu'au milieu des années 40, Cha Pa devait rester la station de montagne à la mode de la société coloniale de Hanoi.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, une longue période d'hostilités commence dans le Tonkin pour ne se terminer qu'en 1954. Dans les combats et bombardements, la quasi-totalité des quelque 200 bâtiments coloniaux dans ou autour de Sapa est détruite, la grande majorité de la population vietnamienne fuit pour sauver sa peau et ne reviendra que dans les années 1960. Il faudra encore attendre le début des années 1990 pour que Sapa sorte de son coma.
Les efforts engagés dans les années 1990 ont porté leurs fruits, Sa Pa est aujourd'hui la destination du Nord-Vietnam préférée des touristes locaux et étrangers. A 350 km au nord-ouest de Hanoi, la perle du Tonkin dans l'écrin des "Alpes tonkinoises" charme irrésistiblement le voyageur avec ses rizières en terrasse, ses vallées encaissées sous le regard majestueux du Fansipan. Une contrée fascinante qui abrite plus d'une vingtaine de groupes ethniques. Les Hmong, Dao et Giay constituent les communautés locales les plus importantes. Et au gré de vos randos traversant des petits hameaux d'une poignée d'habitants, vous y croiserez Phu La, Ha Nhi et Latis, modestes représentants de cultures uniques. Car chaque ethnie a sa propre langue, son propre style vestimentaire, ses traditions et ses coutumes ce qui fait de Sapa l’une des régions les plus riches culturellement et diversifiées du pays. Traditionnellement, ces groupes ethniques – que l'on différencie grâce à leurs costumes – sont réputés pour leur savoir-faire en riziculture ou dans la culture du thé, pour autant, certains se sont lancés dans l'aventure du tourisme et proposent aux voyageurs de passage visites guidées, randos accompagnées, hébergement en maison d'hôtes ou encore vente d'artisanat local.
Avec son climat subtropical chaud et humide aux hivers secs, les colons français ne s'y étaient pas trompé en créant une station climatique à Sa Pa ! Les températures sont agréables toute l'année, avec une moyenne oscillant entre 21 °C (janvier) et 33 °C (juin). Les mois les plus humides sont : juin, juillet et août. Les mois de mars, avril, octobre, novembre sont à privilégier pour visiter Sapa dans les meilleures conditions.
Disons d'emblée que les voyageurs les plus frileux éviteront l'hiver à Sa Pa, En effet, de fin décembre à courant février, les températures chutent autour des 5 °C, subissant les vents froids venus de Chine.
La saison sèche va de janvier à juin, mais de janvier à février, c'est encore très hivernal (voir ci-dessus). Par contre de mars à mai, il y a de belles journées ensoleillées, du beau temps et de l’air pur. Ideal pour es treks et les randos ou tout autre activité nature/plein air. Juin est un mois instable, hésitant entre soleil et averses.
D'une façon générale, la région fait le plein de visiteurs de mars à mai et de septembre à la mi-décembre.
Pour récapituler :
Mars – mai : Temps parfait, chaud et sec, pour la randonnée et les activités en plein air
Juin – septembre : Temps pluvieux et affluence de touristes locaux
Fin septembre à mi-décembre : Temps sec et frais, belle lumière, idéal pour les photos et la rando
Mi-décembre à février : Hiver rigoureux, peu de touristes
Le bourg de Sapa se trouve à environ 35 kilomètres de la ville de Lao Cai et 370 km de Hanoi. Au départ de la capitale, plusieurs possibilités :
Le train : populaire, confortable et sûr, le train a les faveurs du voyageur (pas pressé) au Vietnam. Dans le cas présent, il vous conduira à Lao Cai et de là, il vous faudra prendre un bus pour Sapa.
Il y a 4 départs/jour (19h40, 20h35, 21h10 et 21h50 dans le sens Hanoi/Lao Cai) ; comptez 8 heures de trajet. Le tarif est tributaire de la classe de votre wagon (4 ou 6 couchettes…). En saison haute, pensez à réserver. Certaines compagnies privées ont réaménagé des wagons pour en faire des cabines VIP, avec un confort haut de gamme (Eau chaude, wifi, lampe de lecture, boissons et snacking…). Le prix suit la hauteur de la prestation… N'hésitez pas é demander plus d'infos auprès de votre agence de voyage locale.
Une fois arrivé à Lao Cai, il vous faudra prendre un bus (privé ou public) pour parcourir les 38 km qui séparent Lao Cai de Sa Pa. Vous pouvez aussi opter pour un taxi (ou un xe ôm, si vous avez peu de bagages).
Le bus ou la limousine (mini-bus) de location : un trajet un peu plus court (5 heures de voiture, un peu plus de 5 heures en bus couchettes), grand confort (limousine) et un confort très correct pour les bus couchettes, plus de flexibilité dans les horaires et des tarifs attractifs peuvent intéresser certains voyageurs. Pour les bus, départs depuis les gares routières de My Dinh, Gia Lam et Giap Bat. L'avantage du bus est qu'il vous dépose au centre-ville.
Sur place, la bourgade étant relativement petite, la marche est tout indiquée pour découvrir tous ses aspects pittoresques.
Une certitude : vous ne serez pas à la rue ! Sa Pa est devenue un immense et perpétuel chantier qui voit pousser les hébergements comme des champignons en automne. L'offre hôtelière est (sur)abondante et votre choix se fera en fonction de vos gouts, vos contraintes et de votre programme sur place. Pensez toutefois à réserver si vous arrivez en haute saison ou en weekend. Quelques pistes pour vous aider :
Le cœur de ville : le plus évident, le plus simple et le plus pratique. Vous trouverez de tout à tous les prix, de l'auberge au palais, au calme ou à proximité des bars et boutiques animés de jour comme de nuit. Si c'est la première fois que vous venez à Sapa, le côté pratique l'emportera certainement : accès aux stations de bus, locations de moto, aux programmes de rando accompagnées, mais aussi proximité quasi-immédiate de l'église, du marché, du lac artificiel… La partie ouest du lac, un peu en pente à cause de la colline offre une vue sympa sur la bourgade.
Un peu à l'extérieur : à privilégier pour être au calme, dans la nature et plus proche de la population locale. Vous pouvez opter pour un de ces écolodges tout neufs ou passer la nuit chez l'habitant, dans sa maison traditionnelle. Le meilleur choix pour s'ambiancer et toucher au plus près l'âme vietnamienne. Pensez à respecter les us et usages de l'ethnie qui vous accueille (attendez-vous à jouer aux cartes plutôt que manger une pizza) ….
Malgré un surtourisme envahissant et ses dommages collatéraux (le nombre de mauvaises pizzas au mètre carre, par exemple), il est encore possible de déguster quelques petits plats typiques.
Pour un petit-déjeuner en mode "carburant nécessaire pour un trek", rendez-vous dans un des petits restaurants qui bordent le marché et optez par exemple pour un bol de nouilles au poulet, parfait pour ce qui vous attend. Ceux qui ne craignent pas quand c'est épicé peuvent se tourner vers un Cuon Sui ou salade de pho. Composée de vermicelles de riz, de maranta séchée et de bœuf, cette salade aux herbes aromatiques se relève avec une sauce spéciale à base d'épices. Pour reprendre des forces au déjeuner, rien de tel qu'un bon Thang Co ! il s'agit d'un… ragout de viscères de cheval marinées et mijotées sur un four à charbon. Toute la puissance subtile du plat vient de l'harmonie des épices locales utilisées, dont – a minima - les indispensables amomum tsao-ko, cannelle et anis étoilé. C'est vrai que la vue et l'odeur encouragent peu à la dégustation, mais ne pas y gouter serait manquer un gros morceau de l'âme montagnarde omniprésente dans ces régions reculées. Si vraiment cela ne vous dit rien, vous trouverez certainement votre bonheur dans un des petits restaurants qui bordent l'église. Les légumes de Sapa – notamment le Mam da, une sorte de chou plutôt onéreux, typique de la bourgade – sont délicieux et très réputés. Le soir venu, il est (presque) incontournable de goûter à la fondue au saumon et ses herbes, une spécialité vraiment délicieuse. Les amateurs de viande se tourneront vers un barbecue ou des brochettes, voire du bœuf farci aux épinards, proposé par les étals bordant la route qui mène à Ham Rong ou aux alentours du lac.
Sa Pa est une destination exceptionnelle par ses paysages uniques et sa diversité ethnique d'une richesse incomparable, c'est donc essentiellement autour de ces deux thématiques que s'organisent les découvertes. Il faut maintenant dire ici que l'ancienne villégiature française est devenue un immense Disneyland, caricature bruyante du tourisme de masse avec ses nombreux dommages. Une fréquentation amplifiée par l'ouverture de la voie rapide, une proximité avec la frontière chinoise qui facilite l'arrivée de commerçants chinois au détriment des commerçants locaux, des français vendant à prix d'or des produits d'artisanat sans que les principaux intéressés en tirent bénéfice… ne sont qu'une petite partie de la lèpre qui gangrène l'authenticité des lieux et l'âme de ses habitants. Il ne nous appartient pas ici de juger, simplement de souligner l'importance d'une démarche touristique humaniste, durable et responsable. Nous ne pouvons que conseiller de vous rapprocher du tourisme communautaire qui s'est un peu implanté aux alentours, de privilégier les coopératives locales pour vos achats de souvenirs et – dans la mesure du possible – de ne pas entrer dans cette spirale infernale de la mendicité instrumentalisée d'un tourisme dégradant. Demandez l'autorisation avant de prendre en photo un membre d'une ethnie dans son costume traditionnel (encore plus si c'est un couple !) et d'une façon générale, humilité, ouverture d'esprit et beaucoup d'humour sont les 3 piliers d'un voyage réussi !
Randonneur, photographe amateur ou simplement amoureux de la nature et des belles choses, Sa Pa est définitivement votre destination ! Le génie et le savoir-faire humain se rencontrent dans une poésie sauvage et sereine, un spectacle unique et somptueux, changeant au grec des saisons. Septembre est le mois tout indiqué pour profiter des ors du riz mûr et de la joyeuse animation qui règne sur les digues en cette période de récoltes.
Fin septembre-début octobre, c'est la récolte. Les rizières sont dorées, le ciel est d'un bleu éclatant, l'animation est à son comble
Apres les récoltes (d'octobre a mai), les digues sont en friches et déploient des nuances de terre, elles semblent comme abandonnées, en sommeil
De fin mai à début juin, c'est la mise en eau et le repiquage des jeunes plants de riz. Les digues prennent des allures de miroirs magiques à flanc de collines, l'activité des femmes bat son plein
De juin à septembre, ce sont toutes les nuances de vert qui s'expriment avec une somptueuse majesté. Un spectacle à littéralement couper le souffle.
Les plus belles rizières sont dans la valle de Muong Hoa et au village de Ta Van, à découvrir au cours de randos accompagnées ou non d'un guide local. Nous conseillons cependant de prendre un guide avec vous, d'une part parce qu'il connait mieux que personne toutes les anecdotes qui entourent les rizières, et d'autre part par ce qu'il sait quand et par où passer pour éviter les pistes encombrées de touristes et enfin, parce qu'il sera votre meilleur ambassadeur auprès des locaux pour échanger, discuter avec eux.
Il y a 5 communautés ethniques à Sa Pa :
Originaires des rives du Yangtsé, en Chine, le peuple H'mong noir de Sa Pa représente le plus grand groupe ethnique présent sur la bourgade (plus de 50% de la population). Fuyant les conflits avec les Han, ils ont franchi la barrière de montagnes de Hoang Lien il y a environ 300 ans pour s'installer principalement dans les villages de : Cat Cat – San Sa Ho, Sa Pa, Lao Chai, Seo Ti My et Ta Giang Phinh. Remarquables bâtisseurs de rizières en terrasse, ils ont rendu ces collines cultivable (et magnifiques).
Le costume des H'mong Noir de Sa Pa. S'ils sont effectivement tout de noir vêtus, ce ne sont pas exactement les mêmes costumes foncés que les autres communautés H'mong Noir.
Les hommes portent habituellement les pantalons noirs ou bleu foncé (indigo), une chemise noire et un long gilet noir sans manches. Ils ont un petit chapeau rond noir.
Les femmes revêtent elles aussi des habits noirs : un haut turban à cerceau vertical comme un rouleau de papier, un gilet sans manche dont le pan touche les genoux, des pantalons assez courts au niveau des genoux, serrés par les jambières.
Parmi les fêtes traditionnelles des H’mong à Sapa, c’est Gau Tau – se déroulant le 12 Janvier du calendrier lunaire - qui est la plus animée et la plus pittoresque. Il s’agit d’une fête de prière pour la paix et la prospérité, qui est aussi un joyeux prétexte à de multiples activités folkloriques traditionnelles : tir à l’arc, danse des flutes de Pan, danse des arts martiaux, courses des chevaux...
A découvrir : Le village H'mong de Cat Cat, dans une belle vallée avec une belle cascade, à un jet de pierre de Sa Pa. Relativement touristique, vous pouvez trouver un peu de tranquillité pour votre rando en continuant vers Y Linh Ho.
Deuxième communauté en nombre après les H'mong, les Dao Rouge (prononcé zao) sont originaires du Yunnan. La première vague de migrants est datée du 13ème siècle et les derniers arrivants sont venus s'installer dans les plaines Haut-Tonkin dans les années 1940. Vous croiserez cette ethnie attachante essentiellement dans les villages et hameaux de Ta Phin, Nam Cang, Thanh Kim, Suoi Thau et de Trung Chai. Les femmes ont une connaissance encyclopédique des plantes médicinales.
Le costume traditionnel des Dao Rouge de Sa Pa est marqué chez les femmes par le port du chapeau ou turban rouge, les habits sont majoritaire noir à motif ornemental rouge sur les pans antérieurs et postérieurs de la tunique. Elles se rasent les sourcils et une partie des cheveux.
Les Dao rouge ont pas mal de fêtes animées sur leur calendrier (lunaire) : la fête de la danse au premier et second jour du nouvel an lunaire, la fête du chant le 10 janvier lunaire au village Ta Phin…
A découvrir : le village Dao Rouge de Ta Phin, à 12 km de Sa Pa. Belles randos dans de superbes paysages. Nuitée possible chez l'habitant à Ta Phin.
Installés dans le Nord-Vietnam depuis toujours (on parle d'au moins 1 000 ans), les Tays de Sa Pa vivent essentiellement au sud de la "bourgade dans les nuages", notamment dans les villages de Ban Ho, Nam Sai et Thanh Phu. Les femmes sont réputées pour leur savoir-faire dans le tissage des brocatelles.
Le costume traditionnel des Tay de Sa Pa est tout simple, dominé par les tons foncés de l'indigo. Hommes et femmes portent une blouse à 4 pans, fendues à la poitrine et avec un col rond. Une ceinture de couleur vient embellir la taille des femmes. À l’occasion des fêtes, elle reventent l'Ao dai et se coiffent d'un foulard carré plié en biais.
Les festivités Tay sont réputées pour leurs chansons folkloriques "hat Luon" et "hat Khap" et les danses des robes et des perches. Le village de Ta Van organise la fête "Long Tong" (la fête de la descente à la rizière), un rituel partagé par d'autres ethnies.
Peu nombreux et discrets, ils vivent paisiblement dans les hameaux de Ta Van et de Lao Cha. Arrivés de Chine il y a environ 200 ans, on les retrouve dans l'Extrême Nord du Vietnam, principalement dans les districts de Bat Xat, Bao Thang, Muong Khuong (province de Lao Cai, donc Sa Pa), Yen Minh, Dong Van (dans la Province de Song Chay), Phong Tho, Muong Te (Province de Lai Chau).
Le costume traditionnel de Giay de Sa Pa. Si autrefois les femmes portaient une ample jupe tombant sur les genoux, le costume contemporain est plus sobre et finement brodé. La femme Giay porte un pantalon indigo foncé, rehaussé d'une ceinture de tissu rouge à la taille. La veste est à 5 pans fendue sur les côtés, boutonnée sous l'aisselle droite et tombant à mi-cuisse. Pour ces messieurs, ce sera un large pantalon noué à la ceinture et une simple veste boutonnée sur le devant.
Les Giay ont un riche patrimoine culturel, avec de nombreux contes et légendes et des chansons typiques qui ne sont exécutées que lors de certaines fêtes et cérémonies.
A découvrir : le village Giay de Ta Van. La plupart des homestays se trouvent dans ce village, une belle destination desservie par un sentier de toute beauté entre Lao Chi et Ta Van.
Les Xa Pho sont aussi connus sous le nom de Phu La et représentent une communauté d'à peine 11 000 membres sur tout le Vietnam, 4 000 dans l'Extrême-Nord du pays. Ils sont arrivés il y a 200 ou 300 ans, peut-être de Malaisie ou d'Indonésie si l'on se base sur leurs costumes. Il existe une minuscule communauté au nord de Sa Pa, dans le village de Nam Keng, commune de Nam Sai. Ils sont réputés pour leur habileté à travailler le rotin et le bambou. Les femmes sont de très habiles brodeuses.
Le costume traditionnel des Xa Pho de Sa Pa est remarquablement élégant. Les femmes portent une blouse bouton a col rectangulaire. Sa partie supérieure (du cou à la poitrine) est entièrement attachée avec des perles de motifs symétriques. La partie inférieure est brodée de motifs papillon et zigzag. La jupe est également décorée des mêmes motifs que le haut, mais agrémentée de motifs de pin, de montagne et d'étoile aux dominantes jaune, bleu et rouge. Ces schémas sont liés à la vie quotidienne des Xa Pho. La ceinture en tissu blanc avec deux bords brodés s'enroule autour de la taille. Les hommes portent une chemise indigo foncé, fendue sur les deux côtés, ornée par les lignes rouges, jaunes, blanches, attachée par des verroteries en croix.
Les Xa Pho dansent (presque) tout le temps : pour les mariages, les funérailles, les naissances, même lorsqu'ils n'ont plus rien à manger (ce qui arrive assez souvent, leurs terres étant généralement très pauvres et difficile à travailler). Leur style de danse est très différent des autres minorités. Accompagnés d'un battement de tambour, ils joignent les mains et dansent en cercle autour d'un feu. Les danses se transmettent de mère à enfant et de grand-mère à petit-enfant).
La région au relief varié se prête à des treks de tout niveau, d'une journée à plusieurs jours. C'est très certainement la meilleure façon d'appréhender les splendeurs naturelles et surtout, de se donner la possibilité de rencontrer les habitants aux sourires si lumineux. Rizières en terrasse, rochers mystérieux, cascades sauvages et bien d'autres surprises attendent le marcheur… Attention ! Si on peut visiter quelques villages à proximité de Sapa (Cat Cat, Lao Chai et Ta Van par exemple) sans être accompagné, il sera plus difficile de voyager sans guide si on veut atteindre les villages un peu plus reculés.
Qui ne flâne pas dans la joyeuse cohue d'un marché local ne connait pas l'âme des habitants. Lieu de commerce et (surtout ?) de lien social à la richesse culturelle et patrimoniale unique, le marché est un lieu de vie qui rassemble toutes les ethnies alentours, dans une danse colorée et bourdonnante. Les costumes traditionnels de chacun, les produits souvent exotiques pour un européen, les odeurs et les saveurs expriment un terroir, une culture, une identité singulière et multiple dans son authenticité spontanée. Le marché de Sa Pa (les samedis et dimanches) peut sembler quelque peu dénaturé aujourd'hui du fait du surtourisme, alors n'hésitez pas à sortir et à vous diriger vers les villages alentours, selon votre rythme, il y en a pour tous les jours de la semaine :
Lundi : Ban Phiet,
Mardi : Coc Ly
Mercredi : Cao Son
Jeudi : Lung Khau Nhin
Vendredi : Chau, Lung Phinh
Samedi : Can Cau et Pha Long
Dimanche : Sapa, Bac Ha et Muong Hum
Situées à environ 15 km de Sapa, les cascades d'Argent sont les plus importantes de la région (environ 200 m de hauteur). Sur la route, prenez le temps de faire halte dans les nombreux petits villages posés dans un paysage incroyable de rizières. Non loin de là, la cascade de l'amour (Thac Tinh yeu) se découvre après une marche à l'ombre d'une forêt de bambous.
Avec ses 2 143 m d'altitude, le Fan Si Pan, au cœur de la chaîne montagneuse de Hoang Lien Son mérite bien son surnom de "toit de l'Indochine". Il est toujours possible de le défier par un trek de 2 ou 3 jours, mais aujourd'hui il y a un téléphérique qui met son ascension à la portée de tous (mais c'est plus cher). Pour peu que le temps soit dégagé, après une traversée dans les airs au spectacle grandiose sur le pittoresque vallée de Muong Hoa et ses villages ethniques, profitez au sommet d'un panorama unique sur les Alpes tonkinoises.
Du fait de la diversité ethnique de la région, les festivals et fêtes votives sont nombreux à Sa Pa et alentours. Pratiquement tous les groupes ethniques rendent un culte aux ancêtres et pratiquent une forme d'animisme. Beaucoup de fêtes sont donc organisées en l'honneur de génies et d'esprits tant pour les remercier que pour leur demander protection et bonnes récoltes. Au-delà de l'aspect cultuel, ces festivités sont l'occasion de revoir de vieux amis, de partir en quête de l'âme sœur et de pratiquer de nombreux jeux traditionnels. Repas et boissons sont bien entendu de la partie !
Attention : comme pour toutes les fêtes et évènements religieux au Vietnam, les dates suivent le calendrier lunaire ! N'hésitez pas à demander plus de détails a une agence de voyage locale au Vietnam.
Sans chercher à être exhaustif, en voici un aperçu :
Une fête typiquement d'ethnie Giay, célébrée début janvier, qui est devenue au fil des ans le plus grand festival de la vallée de Muong Hoa. Roong Pooc (la descente aux champs) se déroule dans le village de Ta Van et attire des milliers de personnes venues célébrer la Déesse Mère de la Terre. Atmosphère joviale et bons petits plats généreusement arrosés tout au long de l'évènement.
Un ancien festival (né dans les années 1940) qui prend de plus en plus d'ampleur aujourd'hui et qui se déroule en juin. Les habitants de la vallée de Muong Hoa, quelle que soit leur ethnie, envoient un représentant de leur clan pour demander aux dieux une bonne deuxième récolte. Ils ont pour cela construit un sanctuaire devant le pont du village de Ta Van. La première partie du festival comporte prières et supplications pour du vent, de la pluie, une bonne vie et des récoltes exceptionnelles, s'en suit une convention générale des fonctionnaires (!) qui sera clôturée par une troisième partie en forme de banquet. Si l'ambiance est festive et joyeuse, il est indispensable de suivre les règles et règlements dictés par les officiels.
Fête nationale de toute première importance, le Tet est ici marqué par une cérémonie particulière chez les Dao du village de Ta Van. Le 2ème jour du Tet, ils se réunissent pour remercier leurs génies et souhaiter bonheur et prospérité pour l'année qui vient de naitre. Tet Nhay atteint son point culminant par une danse cérémonielle traditionnelle, exécutée autour d'un autel central.
Festival H'mong parmi les plus connus et les plus suivis. Chaque famille à tour de rôle invite un chaman à les aider à exprimer reconnaissance et gratitude envers les esprits, lui demandant d'intercéder en faveur de la prospérité et de la paix. Après le rituel, tout le monde se rassemble pour des compétitions sportives, des danses et des jeux traditionnels au son des orchestres locaux.
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