C’est votre première visite de Hoi An et il vous reste un peu de temps, ou au contraire, vous connaissez tout de la cité classée à l’UNESCO et vous souhaitez approfondir vos découvertes… Quel que soit votre situation, le village maraicher de Tra Que devrait figurer à votre programme.
En pensant à Hoi An, le visiteur n’a pas immédiatement en tête les villages artisanaux qui se trouvent aux alentours : travail du bois, de l’argile, de la soie… Ils sont nombreux à présenter leurs savoir-faire particuliers. D’ailleurs, si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à demander un circuit sur mesure à une agence de voyage locale, pour partir à la découverte des plus emblématiques.
A environ 3 km du centre-ville de Hoi An, posé entre rivière et lagon, se trouve un lopin de terre qui accueille une destination de plus en plus fréquentée : le village maraicher de Tra Que. Avec une expérience de plus de 300 ans dans la culture bio de légumes et d’herbes aromatiques, les maraichers de Tra Que ont acquis une solide réputation et leurs produits sont tout simplement indispensables à la confection des délicieux petits plats locaux. Mais Tra Que ne s’est pas toujours appelé ainsi et autrefois, on parlait plus de poissons que de salades. Petit retour dans le temps…
De par son emplacement entre la rivière De Vong et le lagon de Tra Que, le village avait autrefois une activité tournée vers la pêche. Il ne portait pas le nom de Tra Que, mais celui de Nhu Que. « Que » voulant dire « cannelle », on remarque immédiatement qu’il y a depuis toujours quelque chose ici qui impose une saveur unique et particulière. Avec le temps, l‘activité pêche s’est avérée de moins en moins rentable. Certains des pêcheurs commencèrent alors à regarder autour d’eux, à travailler un peu la terre, pour tenter de développer autre chose. Et il s’est trouvé que le sol ici était particulièrement fertile. Encouragés dans leurs découvertes et leurs expériences, ils eurent l’idée de récolter les algues du lagon et de la rivière Co Co pour en faire de l’engrais. Non seulement la réussite dépassa leurs attentes, mais c’est cette algue qui allait faire la prospérité du village, apportant – avec d’autres facteurs – cette saveur si particulière dont Hoi An se fait depuis l’ambassadrice de charme.
Courant du 18ème siècle, un des rois Nguyen était en voyage dans le coin, au fil de la rivière De Vong. Il s’est arrêté au village de Nhu Que et s’est enthousiasmé pour les produits qu’on y cultivait et a grandement apprécié leurs saveurs. Une herbe en particulier attira son attention, à la saveur de cannelle et embaumant comme un camélia. C’est ce qui, dit-on, le poussa à changer le nom du village en Tra Que, « Thé à la cannelle ».
A environ 3 km du centre-ville, Tra Que est relativement petit : une quarantaine d’hectares, sur lesquels les agriculteurs pratiquent la rotation des cultures, alternant plus de 40 types de légumes à feuilles, d’herbes aromatiques et d'épices. Ici, pas de machines et encore moins de pesticides, tout est encore fait de façon ancestrale, à la main et avec une vision bio des cultures. L’engrais est récolté directement dans les eaux du lagon voisin, ce sont ces algues qu’on épandra en fumure et qui – avec les qualités particulières du sol – donneront ce gout inimitable aux légumes. Et cela fait 300 ans que ça dure ! Pratiquement tous les restaurants de Hoi An proposant une cuisine locale font appel aux maraichers de Tra Que pour les herbes et les légumes. Plus de 200 ménages s’activent à Tra Que au rythme des cultures : celle d’hiver, qui va de novembre à mars et celle d’été, qui couvre la période allant de mai à novembre. Pour les plantes demandant beaucoup d’eau, un système d’irrigation a été mis en place et les paysans utilisent le fameux arrosoir double, devenu la star du jardin. Travaillé et amendé dans le respect de l’environnement et du produit, le sol offre un rendement spectaculaire : 20 jours seulement s’écoulent entre la plantation et la récolte. Melon d’hiver, amarante, curcuma et autres salades seront portés sur les marchés locaux ou directement aux restaurateurs.
Le tourisme est la deuxième source de revenu pour les habitants de Tra Que, après l’agriculture. Aujourd’hui, pratiquement toutes les agences de voyage qui proposent un tour en vélo aux alentours de Hoi An ont Tra Que au programme. Il est vrai que la destination est à la fois reposante et fascinante : pas de tracteur, pas de machine, pas d’engrais chimique, juste la terre, le soleil et le vent…Et puis, il y a cette occasion unique, insolite et amusante de se mettre dans la peau d’un maraicher, le temps de se familiariser avec le maniement de l’arrosoir double ! Le village, divisé en deux parties, est une marqueterie de petites parcelles au parfum suave, que le visiteur découvre en vélo et si possible tôt le matin ou en fin d’après-midi (pour profiter de la fraicheur).
Outre les moments de rigolade avec les tentatives d’arrosage précis, vous pouvez vous initier à la cuisine locale, avec l’avantage non négligeable de récolter sur place ce que vous allez préparer. Directement du jardin a la table, on ne peut rêver plus frais ! En peu de temps, Mi Quang, Banh Xeo ou encore Cao Lau n’auront plus de secret pour vous.
Bien que ce ne soit pas officiel, vous pouvez demander à un pêcheur de vous faire faire une balade en barque le long de la rivière, pareil pour tenter l’expérience de chevaucher un buffle (après autorisation de son propriétaire, cela va de soi).
Et enfin, sur le chemin du retour vers Hoi An, prenez le temps de flâner dans les rizières et de vous plonger dans la vie locale.
Tra Que est une destination paisible et attrayante, une pause délassante et enrichissante, loin du tumulte de la vieille ville. Un incontournable, si vous avez un peu de temps devant vous, lors de votre excursion à Hoi An.
Administrativement, Tra Que appartient à la commune de Cam Ha, ville de Hoi An, province de Quang Nam. Pour le commun des mortels, le village aux herbes est idéalement situé entre Hoi An et la plage d’An Bang. Il est traversé par la rue Hai Ba Trung, qui délimite deux zones de jardins. Situe à 3 km du centre-ville, il est très facilement accessible en vélo ou en moto. Certains y vont même à pied. Depuis le centre-ville, il faut prendre la direction de la plage d’An Bang en suivant cette rue et après avoir franchi le premier pont, il faudra tourner à gauche pour s’engager sur la route qui mène au village.
Entouré par la rivière De Vong et la lagune de Tra Que, le climat y est frais, doux et agréable toute l'année. Cependant, si vous voulez profiter pleinement de la beauté du site, il est recommandé de choisir la période entre mai et juillet ou entre septembre et décembre. Vous bénéficierez d’un climat sec, chaud sans être brulant. La période février-avril est plus appropriée si vous souhaitez participer activement aux travaux agricoles. Dans tous les cas, préférez le petit matin pour vos visites, à l’heure fraiche où les agriculteurs sont en pleine activité, avant les grosses chaleurs qui inviteraient plutôt à une sieste salutaire. Apres 17 heures est également un bon moment. Notez que ces deux tranches horaires permettent aussi de prendre des clichés spectaculaires, du fait de leur luminosité particulière.
Et enfin, sachez que le 7 janvier lunaire, les villageois de Tra Que organisent le festival annuel Cau Bong pour prier pour une saison de bonne récolte.
Prix : suivant la ou les activités que vous souhaitez pratiquer, le prix ne sera pas le même. Toutes infos utiles auprès d’une agence de voyage spécialiste du Vietnam.
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