Lors de sa découverte du Vietnam, le visiteur ne peut s’empêcher de remarquer que les vietnamiens boivent du thé tout le temps, à toute heure et n’importe où, suivant en cela une tradition vieille de plus de 3 000 ans.
Origines et histoire du thé | Les différents thés du Vietnam | Boire le thé au Vietnam | Une spécificité nationale
Appelé « trà » au Sud ou « chè » au Nord du Vietnam, le thé a des origines bien floues. On se contentera donc d’une légende chinoise pour avoir une idée de sa naissance : dans la perspective de se désaltérer après une bonne sieste, l’empereur Shennong fait bouillir de l'eau à l'abri d'un arbre. Alors qu’il est assoupi, une légère brise agite doucement les branches et fait tomber quelques feuilles dans l’eau encore frémissante, lui donnant une couleur et un parfum délicat. Se levant de sa pause, l'empereur y goûte et apprécie. Il s’avère que l'arbre était un théier sauvage… Ainsi est né le thé, quelque part en Chine il y a 2737 ans.
Si cette origine légendaire peut prêter à discussion, ce dont on est certain c’est que la Chine est bien le berceau du thé : il en est fait mention dans un traité de pharmacologie daté de 200 ans avant J.-C.
Il faudra cependant attendre le 8ème siècle (Sous les Tang) pour que les feuilles odorantes sortent des pharmacies chinoises et apparaissent dans les maisons de thé. L'Antiquité verra la diffusion de cette boisson dans tout l'Extrême-Orient, de la Chine au Japon, en passant par la Corée et le delta du Fleuve Rouge, au Vietnam.
Ce sont les Hollandais qui l’introduiront en Europe en 1606. Pour anecdote, ils seront aussi à l’origine de la diffusion du café sur le Vieux Continent. En 1653, l’Angleterre voit arriver les premières cargaisons de thé, avec le succès que l’on connait, surtout aux alentours de Five o’clock… Le 17ème ainsi que le 18ème seront marqués par la bataille économique autour des précieuses feuilles entre Hollandais puis Anglais (puis les Britanniques par la suite), sachant que la Compagnie des Indes Orientales, fondée en 1599 par la reine Elizabeth, eut le monopole du commerce du thé jusqu'en 1834.
Le saviez-vous ? Pratiquement tous les thés sont issus du même arbre, le Camellia Sinensis de son nom scientifique. C’est l’oxydation des feuilles qui donnera les différentes sortes de thé. Aux plus la fermentation – ou oxydation - est avancée, au plus les feuilles prendront une teinte foncée, chaque nuance apportant ses arômes, sa teneur en caféine-théine et ses vertus. Bien entendu, les plants ont leur mot à dire dans le bouquet aromatique final : un théier cultivé en jardin ne produira pas la même qualité de feuille qu’un théier sauvage centenaire perdu dans les montagnes du Haut-Tonkin ! Sachez aussi que la saison de récolte a une influence sur la qualité du thé et affecte ses saveurs.
Les thés sont catégorisés par un code couleur – éternel débat pour experts et puristes – une codification qui par ailleurs diffère selon qu’on suive le code occidental ou le code oriental. L’Occident se base sur la couleur des feuilles avant infusion, la Chine quant à elle classifie selon la couleur après infusion.
Au Vietnam, on distinguera 3 couleurs ou 3 catégories thés :
Le plus connu et le plus consommé au pays des deux deltas. Il est généralement cultivé dans les régions du Nord-Ouest. Deux crus se distinguent : celui de la région de Thai Nguyen et le thé Shan ou chè tuyet qui lui, est cultivé encore plus au Nord, notamment dans la Province de Ha Giang mais aussi sur les plateaux du Centre, plus particulièrement dans la Province de Lam Dong.
Appelé aussi the rouge, si on suit la classification chinoise, c’est un thé obtenu par oxydation des feuilles fraiches qui seront ensuite roulées, produisant ainsi un thé au gout spécial, à la couleur caractéristique, développant des saveurs particulières et des arômes intenses.
Provenant essentiellement des plantations de théiers du Sud-Vietnam, le Oolong se situe entre le thé vert et le thé noir. Il prend parfois l’appellation de thé bleu. Ses feuilles bleu-vert donnent une infusion aux notes rafraîchissantes et fleuries.
Probablement berceau du thé vietnamien, les montagnes bordant la frontière avec la Chine font remonter la tradition du thé et de sa culture au 3ème siècle avant l’ère chrétienne. Terres de légendes, les Provinces du Nord donnent à leurs grand crus des noms évocateurs : Thé des neiges de Suoi Giang, Thé Blanc des Fées, composé uniquement de bourgeons cueillis manuellement sur des théiers centenaires par des femmes de l’ethnie Dao ; Ecailles de Dragon, un thé blanc d’altitude (Récolté entre 2 000 et 2 500 m), dont les bourgeons sont cueillis sur des théiers sauvages, au parfum vraiment unique ; ou bien encore cet incroyable Ailes du Dragon, un thé vert sauvage issu du croisement naturel d’un théier et des arbres fruitiers de la région.
Un Vietnamien accueillera ses convives avec une tasse de thé. Geste en soi banal mais qui – sans être aussi codifié qu’au Japon, par exemple – relève cependant d’un art assez complexe : le choix du thé, la préparation du plateau, amener l’eau à la bonne température, faire l’infusion, la répartir dans les tasses puis enfin savourer l’arôme du thé par tous ses sens…
Immuablement, 3 éléments sont toujours présents : l'eau, la terre (la bouilloire et le service) et le feu.
La qualité de l’eau est primordiale, elle doit être la plus pure possible. Les puristes conseillent de récolter la rosée qui se dépose sur les feuilles de lotus ou d’aréquier dans la nuit. La croyance veut que ces eaux naturelles soient porteuses du souffle original de la terre et du ciel. La température de l’eau est très importante : c’est alors qu’elle frémit à peine qu’on la versera sur les feuilles. En ce qui concerne le service, le silence est de rigueur. Une fois le thé infusé, le propriétaire le verse de la théière dans un grand bol, puis dans le petit bol de chacun, afin que tout le monde puisse boire un thé de la même couleur et de la même puissance aromatique. La façon de boire le thé est aussi tout un art : il faut tenir la tasse à deux mains et siroter son contenu à petites lampées pour en apprécier toute la finesse.
Au Vietnam, pays des rizières inondées, le thé vert rassemble, ressource, restaure. Il est indispensable d’en avoir à portée de main en période de labours ou de récolte : il étanche la soif et redonne force et vigueur. Le thé participe à la vie communautaire : il figure dans presque toutes les activités sociales importantes, mariage, anniversaire, cérémonies rituelles…
Si le paysan se contente de feuilles fraiches tout simplement infusées (chè tuoi) - ce qui semble ne se faire qu’au Vietnam - tout le monde – lui compris - aime varier les plaisirs en buvant du thé séché (chè khô), grillé (chè man), ou bien encore un thé aux boutons de fleur de thé (chè hat). Sans oublier le thé vert parfumé aux fleurs de lotus, de jasmin, de chrysanthème… Ce thé odorant est souvent partagé entre amis ou au sein de la famille. Dehors, dans la rue, sur un trottoir, dans les petites ruelles tranquilles, dans une «quan coc» (buvette de thé), on commandera du thé vert chaud ou glacé, sans lait ni sucre. Ici encore, le thé se fait rassembleur, ouvriers, étudiants, fonctionnaires, tous se retrouvent après le travail pour une pause entre amis. C’est un trait typique de la culture vietnamienne que vous découvrirez immanquablement au cours d’un séjour au Vietnam.
L’art du thé est un art de vivre ; s’il est moins ritualisé au Vietnam qu’ailleurs en Asie, c’est probablement dû au caractère inné du Vietnamien qui tend à la simplicité !
« La sagesse de tout l'univers se trouve dans une tasse de thé ». Proverbe chinois
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