Ilot de paix et de sérénité dans l’agitation du vieux quartier, le temple de Bach Ma est considéré comme le plus vieux temple bouddhiste de Hanoi. Il fait partie des « Quatre Temples Protecteurs » de Thang Long. Placés aux quatre points cardinaux, ils venèrent chacun un Génie au caractère spécifique. Intimement associés à la naissance de la Capitale, Bach Ma, Voi Phuc, Kim Lien et Quan Thanh sont les gardiens immuables du Dragon qui prend son envol. Le temple de Bach Ma est le gardien de l’Est. Voi Phuc garde l’Ouest, Quan Thanh le Nord et Kim Lieu protège le Sud.
Situé au 76-78 de la rue Hang Buom, le temple de Bac Ma est dédié à Long Dong, le Gardien-Génie de l’Est et à To Lich Giang - le dieu tutélaire de Hanoi. Une légende rapporte qu’il fut originellement bâti en l’an 886 par un officier du nom de Cao Dien, pour vénérer Long Do – un dieu connu sous le nom de “Do phu thanh hoang than quan” - le gardien de la citadelle. Long Do est à ce titre le dieu original de Thang Long – Ha Noi. Le temple était alors situé sur la légendaire Montagne Nung dite aussi Montagne Long Do (Le nombril du dragon). La raison qui a poussé Cao Bien à faire construire le temple est rapporté dans deux très vieux textes (Le Linh Nam chich quai et le Viet dien u linh tap). Une nuit, Cao Bien a eu la vision d’une personne émergeant des nuages, portant un collier de fleurs, le corps vêtu d’une tunique et chaussée de rouge. Elle volait de haut en bas, de bas en haut dans les nuages odorants, accompagnée du son de la flute. Soudain, le personnage disparait du songe. Une voix se fait entendre : «Je suis Long Do, le Roi Dragon, roi des armées». Cao Dien se réveilla en tremblant de sa vision et se lamenta : « Pauvre de moi ! Je ne connais rien à ces choses ! Est-ce un monstre ? Est-ce un démon ? Ce rêve annonce-t-il un bon ou un mauvais présage ?». On lui conseilla alors de faire édifier un temple et de faire fondre 1 000 livres de fer et de cuivre comme talisman. Il fit ainsi qu’on lui avait conseillé : quartier de Ha Khau, il fit édifier un temple pour vénérer Long Do. Bien plus tard, sous la dynastie des Ly (18ème siècle), il a été déplacé à son emplacement actuel – dans le vieux quartier – puis restauré. C’est alors qu’il a pris le nom de Bach Ma.
Comme souvent au Pays du Dragon, légendes et vérités historiques se font écho. Ainsi, il est dit que pendant le règne de Ly Thai To, en l’an 1010, le roi a déplacé la capitale Hoa Lu vers Dai La et lui a donné le nom de Thang Long. Alors que les travaux de construction de la nouvelle citadelle étaient en cours, celle-ci s’est effondrée sur elle-même. Plusieurs fois reconstruite, elle s’effondrait à chaque fois, peut-être à cause de la nature marécageuse du terrain. Une nuit, le roi fit un songe dans lequel Long Do lui dictait de construire la citadelle en suivant les traces laissées par les sabots d’un cheval. Or, dès le lendemain, un cheval blanc sortit du temple de Long Do et alla d’est en ouest, laissant ses empreintes dans le sol (qui s’avéra moins marécageux…) puis revint à son point de départ et pour disparaitre dans le temple. Se souvenant de son rêve, le roi ordonna que la construction de la citadelle suive le tracé laissé par le cheval. Une fois terminée, plus jamais la citadelle ne menaça de s’effondrer… En reconnaissance, le roi fit sculpter un cheval blanc et le fit placer dans le temple qui prit alors le nom de « Temple sacré du cheval blanc » – Bach Ma linh tu.
Il est intéressant de noter que le cheval blanc est un symbole du soleil et qu’il est sorti d’un temple situé à l’Est. Notons également que le cheval est allé d’Est en Ouest, suivant en cela le mouvement du soleil qui se lève à l’Est et se couche à l’Ouest, pour se réveiller à nouveau à l’Est. Ce n’est pas pour rien que Bach Ma est le gardien de l’Est…
Bach Ma a connu de nombreuses restaurations au fil du temps, notamment des travaux d’agrandissement sous le règne du roi Le Chinh Hoa, fin 17ème, une autre sous le règne de l’empereur Ming Mang au 19ème siècle et une autre plus récemment, au début des années 2000.
Presque trop discret, Bach Ma a été reconstruit en forme de "Tam" avec sa maison communale coiffée de 8 toits, une caractéristique architecturale de style typiquement Nguyen (19ème). « Tam » consistant en une rangée de 3 volumes interconnectés, la particularité vient de ce que la toiture en « carapace de crabe » relie les principaux éléments architecturaux. Le temple signale sa présence par un drapeau à 5 couleurs, le Co Ngu Hanh. Celles-ci symbolisent les 5 éléments de la philosophie chinoise : le rouge pour le feu, le jaune pour la terre, le vert symbolise le bois, le blanc représente le métal et le bleu (ou noir) est associé à l’eau. A chaque couleur correspond également à une direction : le bleu pour le nord, le blanc pour l’ouest, le vert pour l’est, le rouge pour le sud et le jaune pour le centre. On entre dans le temple de plus de 1 000 ans d’âge par de vieilles portes en bois aux motifs proches du style architectural de la famille du Quang Dong Hoi Quan à Hoi An. Puis on pénètre dans un intérieur richement décoré. Très vite, l’attention se porte sur un palanquin funéraire rouge et la statue du fameux cheval blanc. Boiseries, peintures et sentences recueillent les volutes d’encens, donnant au lieu un ambiance profondement sereine et méditatives, à la beauté un peu mystérieuse et nostalgique.
Le visiteur admirera la statue de Quan Am, à gauche de la maison communale, les deux temples dédiés l’un à Te Vuong Phi et l’autre à Be Nui, le sanctuaire de Confucius et l’espace réservé au culte de Long Do, dans le palais interdit. Tout au fond, il admirera également la structure des poutres et traverses en bois de fer. De nombreuses reliques retiennent l’attention, en particulier 15 stèles de pierre répertoriant les restaurations du temple, ainsi que de nombreux titres des rois des dynasties Le, Tay Son et Nguyen, dont la plus ancienne date de la dynastie des Chinh Hoa (1867). Également, des cloches en bronze, les grues devant les autels, un vase unique… Le site a été classé au titre monument historique national en 1986.
Bach Ma accueille toujours la ferveur des croyants, l’occasion pour le visiteur de se mêler à la vie spirituelle des hanoïens en toute simplicité. Pour info, sachez que le Festival du Temple Bach Ma a lieu chaque du 12 au 13 février du calendrier lunaire pour commémorer Long Do.
Un des sites emblématiques du vieux quartier est le marché couvert appelé Dong Xuan. Il est à la fois le plus grand et le plus ancien marché de Hanoi. Devenu pour partie attraction touristique, il garde cependant son activité de commerce de gros.
Situé le long de la rue Dong Xuan et entre les rues Hang Khoai et Cau Dong, le marché couvert de Dong Xuan s’adosse sur le marché de Bac Qua. Autrefois, ces deux marchés voisinaient la pagode Cau Dong, rue Hang Duong et le temple Bach Ma – rue Hang Buom – implantés sur deux parcelles proches du quai de débarquement sur la rivière To Lich. Les gens avaient donc pour habitude de dire le « marché de Dong Xuan - Bac Qua ». Durant l’été de Giap Ti (soit en 1804). Des travaux de reconstruction de la citadelle sont lancés, le gouverneur Nguyen Van Thanh en profite pour demander la construction d’un grand marché dont la façade principale donnerait sur la rue Dong Xuan.
En 1888, Hanoi est sous domination française. De gros travaux sont mis en chantier, dont le comblement de la rivière Lo Tich et du lac Ta Tai. Le gouverneur de l’époque, un certain Charles Landes, décide en 1889 de transférer le double marché de Dong Xuan/Bac Qua en face du temple Huyen Thien, dans le quartier de Dong Xuan. Il en profite pour le renommer en Cho Moi, mais l’année suivante – soit en 1890, ce « nouveau marché » prendra le patronyme de Dong Xuan. Ce n’est pas encore le marché couvert que l’on connait : il se déroulait en plein air, ombragé si besoin d’un toit de feuilles, à l’instar des anciens marchés traditionnels. Il était plutôt modeste avant de s’étendre entre les rues Hang Khoai et Hang Gao. Il se tenait tous les jours, avec la particularité de proposer tous les 1ers du mois lunaire un espace de vente aux paysans des environs de Hanoi. Ceux-ci pouvaient écouler plus facilement, semis, bétail et autres animaux de basse-cour. A la fois pour éviter des débordements de vendeurs et d’acheteurs dans les rues avoisinantes et à la fois pour être certain de pouvoir contrôler les taxes, le gouvernement a mis en place un système de zonage avec l’aide de piquets de bambou. On était loin des espaces dédiés actuels, mais l’idée commençait à germer… D’autant plus que cette vente mensuelle avait un succès fou ! Au point que le sieur Landes lui donnera une cadence bimensuelle, s’assurant par ailleurs de rentrées financières non négligeables dans les coffres de l’administration. Très vite, il devient indispensable de moderniser le site : on construit donc un marché couvert. L’impressionnante charpente sera en fonte venue de France. Cinq paires de colonnes délimiteront cinq zones couvertes de tôle ondulée. En 1892, on érige une façade en dur, un an plus tard, c’est un mur d’enceinte qui vient donner des airs de modernisme à l’ensemble. Dong Xuan est doté de trois portes : la porte principale donnant sur la rue Dong Xuan, la porte latérale dans la rue Hang Khoai et une autre porte qui donne sur Hang Chieu.
L’inauguration du Pont Paul Doumer – le Pont Long Bien d’aujourd’hui – va donner un gros coup d’accélérateur au marché de Dong Xuan. Son emplacement stratégique au carrefour des voies terrestres, fluviales et ferroviaires lui permettra de proposer non seulement d’innombrables produits locaux/nationaux, mais également pléthore de denrées importées de l’étranger : poires de San Francisco, tissus d'Angleterre, biens de consommation en provenance de France, de Hong Kong ou encore de Shanghai… Le marché se spécialise en zones, se divise en gammes de produits. Ainsi, la porte principale se voit flanquée de litchis, plus loin à main gauche, ce sont les fruits qui sont à l’honneur, puis l’épicerie, la zone réservée à la boucherie, aux restaurants… Il y a même un espace pour… les diseuses de bonne aventure ! Le 20ème siècle naissant verra les élégantes faire du shopping (Ha ! Le savon de Mme Ba, en provenance de Sai Gon !). Les premières ampoules électriques font leur apparition, alors que le tramway s’arrête devant la porte principale. Des métiers se créent ou se réinventent : notamment les petits porteurs, ces gamins et ces gamines qui portent le panier de ces messieurs-dames, les suivant dans leurs achats et jusqu’à leur voiture où ils recevront quelque menu pourboire. Il faut imaginer la vie, l’animation, qui régnait ici. Une chanson folklorique - très connue – a même été écrite en l’honneur du marché, elle s’intitulait : "La chose la plus heureuse est le marché de Dong Xuan".
Puis le Vietnam retournera dans les mains des Vietnamiens, le marché de Dong Xuan continuera de prospérer, 1990 voit son agrandissement et sa réorganisation avec les blocs sur 1 rez-de-chaussée + 2 étages. Mais en 1994, un incendie se déclare, détruisant presque tout sur son passage. Sa reconstruction (entre 1994 et 1996) lui donnera l’allure qu’on lui connait aujourd’hui.
Même si l’activité de Dang Xuan est et demeure le marché de gros, le visiteur peut assouvir sa soif de shopping en parcourant les 3 niveaux de ce temple du commerce (mot de passe : négociation) pour une superficie de 73,5 m de large sur 130,5 m de long. Le marché dispose aussi de deux escaliers aériens plus cinq couverts et des ascenseurs. Une allée sépare les marchés de Dong Xuan et de Bac Qua – oui, ils existent toujours ! Les volumes sont organisés comme suit :
Rez-de-chaussée : dès l’entrée, le visiteur trouvera vêtements, chaussures, valises et matériels électroniques (téléphones, chargeurs, câbles…) le tout majoritairement Made In China.
1er étage : zone de commerce de gros, vêtements et tissus
2ème étage : plutôt un espace pour les produits à destination des jeunes enfants et des bébés.
Dehors, le commerce continue avec un marché aux animaux à l’arrière du bâtiment et une quantité incroyable de gargotes dans les ruelles adjacentes, un paradis pour amateurs de street food authentique. On notera à l’angle Nord-Ouest du marché, le monument appelé Cam Tu. Il commémore la résistance nationale qui a éclaté le 18 décembre 1946, le marché ayant été le théâtre de nombreux combats.
Une version nocturne se tient ici les vendredis, samedis et dimanches soir, avec une autre ambiance : spectacles de rue et stands de nourriture donnent le la d’une soirée réussie.
Symbole culturel et historique où il fait bon se perdre, Dong Xuan est une destination incontournable lors d’une excursion dans la capitale du Vietnam.
Témoin historique de l’histoire du Pays, icone emblématique de Hanoi, l’ancien pont Paul Doumer est un des sites touristiques incontournables de la Capitale.
Cette dentelle d’acier et de béton a été le plus long pont d’Indochine, le premier à enjamber le Fleuve Rouge avec ses 1 862 m de long et le deuxième plus long au monde, juste derrière celui de Brooklyn. Son histoire débute en 1898.
C’est à Paul Doumer, Gouverneur General de l’Indochine, qu’on doit sa construction. Il souhaitait que la ligne de chemin de fer qui venait de Sai Gon puisse, une fois passé Ha Noi, continuer sur la rive gauche du fleuve vers Lao Cai et, au-delà, se poursuivre jusque dans le Yunnan, en Chine. Le chantier était très ambitieux pour l’époque et a demandé de remarquables prouesses techniques et humaines (pas moins de 3 000 ouvriers vietnamiens ont participé au chantier de construction). Avec une sidérurgie locale proche du zéro et l’éloignement de la France, sa construction en seulement 4 ans a été en soi un exploit. Un projet assez fou quand on y repense – que les locaux appelaient « Projet Song Cai » - avec les courants imprévisibles du fleuve, les bancs de sable mouvant, les crues… Et ces ouvriers, dans des cages sous air comprimé, travaillant à 20 mètres sous l’eau, pendant 4 heures d’un travail de forçat…
Contrairement à une légende tenace, c’est le cabinet Daydé & Pillé qui s’est vu confié sa conception et sa réalisation. Et non Gustave Eiffel. Non seulement cet ouvrage ne figure pas au registre des réalisations du célèbre ingénieur, mais une plaque métallique vissée sur la butée à l’entrée du pont porte bel et bien le nom de la maison et la date de réalisation de l’ouvrage. Pour info, le cabinet Daydé & Pillé a également signé le Grand Palais et – excusez du peu – le Pont Mirabeau, deux grands emblèmes parisiens. Paul Doumer lui-même écrira dans ses mémoires « Au concours ouvert en 1897, pour la construction du pont de Hanoi, se présentèrent les principales maisons de construction de France. Le projet de la maison Daydé et Pillé de Creil (Oise), fut choisi. La 1ère pierre fut posée et les travaux commencèrent à la saison sèche, au mois de septembre 1898 ». Ils s’achèveront le 28 février 1902. L’ouvrage d’art sera inauguré exactement un an plus tard, le 28 février 1903, par l’empereur Thanh Thai, en présence de Paul Doumer et de son successeur, Paul Beau. Si le premier nom du pont rendait hommage au premier Gouverneur d’Indochine, il aura par la suite l’appellation « Pont du Fleuve Cai », pour finalement, sur une décision du maire de Hanoi de l’époque, se dénommer Pont Long Bien, du nom du quartier qu’il rejoint.
A l’époque, seuls les vélos, le train et les piétons y ont accès. Une voie réservée aux automobiles verra le jour en 1923. Elle ne fonctionne plus aujourd’hui.
Le Pont Paul Doumer a vu les troupes françaises quitter Hanoi en 1954 après la chute de Dien Bien Phu. A plusieurs reprises lourdement bombardé par l’armée américaine, il sera gravement endommagé, sans pour autant jamais tomber. C’est ainsi qu’il deviendra le symbole même de la résistance vietnamienne et de sa résilience.
Lieu de promenade très apprécié des hanoïens, Cau Long Bien attire en particulier les jeunes en quête de selfies romantiques au coucher du soleil. Quelques vendeuses de fruits et légumes se placent ici tous les jours, face à la circulation inversée (on roule à gauche). En contrebas, une longue bande de terre verdoyante a reçu le nom d’Ile aux bananes, en référence aux plantations qu’on y trouve. Cet ilot de calme entre deux rives est relativement peu connu des voyageurs étrangers. A la saison sèche, le sable remplace les bananeraies et l’ilot devient une succession de plages dont une est réservée aux nudistes locaux. La nuit, le pont abrite sous son treillis d’acier le plus important marché de gros de la Capitale. Le marché de Long Bien est réputé pour ses fruits et légumes, mais aussi pour ses fruits de mer. Assister au ballet des déchargements des camions, de l’installation des étals est un spectacle vertigineux, prenant et fascinant (si on aime se lever très tôt).
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