Il est de ces plaisirs tout simple que l’on déguste avec un plaisir un peu nostalgique. Banh Day est de ceux-là. Proche des banh chung qui trônent sur les tables du Nouvel An lunaire, le Banh Day peut se déguster à n’importe quel moment de l’année, même si – vous vous en doutez – il est associé à un évènement plus ou moins légendaire.
La question peut sembler futile, mais figurez-vous qu’ici, elle a fait débat. Il faut savoir que le son « gi » est assez proche du son « d », un peu comme un z prononce par quelqu’un qui aurait un cheveu sur la langue (c’est đ, qui se prononce comme le d habituel). Bien entendu, les deux mots n’ont pas le même sens : dầy voulant dire épais et giầy, les chaussures. Banh giay serait le plus exact au niveau histoire de la langue : son ancienne prononciation et l’évolution de la phonétique ont fait que ce qui se disait autrefois banh chi est devenu banh giay. Mais suivant qui le prononce, on peut entendre Banh day. Voilà, le mystère est éclairci et du coup, le dictionnaire vietnamien a les deux entrées pour signifier : « gâteau fait de riz gluant finement pilé, moulé en une forme ronde et plate, parfois fourré de haricots mungo ». Pour notre part, du moment que ledit chausson est épais et bien farci, cela nous convient tout à fait…
Oui. Je l’ai dit. Tout simplement parce que c’est le nom du village de naissance de notre gourmandise du jour. Un village qui existait déjà du temps où Ha Tay était une Province du Delta du Fleuve Rouge (c’est-à-dire à deux époques : en 1965-1976 et en 1991-2008). Depuis, cette zone située légèrement au Sud-Ouest de Hanoi a fusionné avec la capitale.
Pour en revenir à Quan Ganh, vous le trouverez facilement à une dizaine de km du centre-ville, sur la commune de Nhi Khe, dans le district de Thuong Tin, en longeant l'ancienne route nationale 1A. Et dans la rue Quan Ganh, vous trouverez plein de boutiques vendant des Banh Day.
Vous le savez, au Vietnam tout est vrai car tout est légende. Il est avèré qu’autrefois un mendiant fréquentait ces lieux. Il était traité avec bonté par les villageois. Pour les remercier de leur compassion et de leur chaleur humaine, il leur a appris à confectionner les Banh Giay. Ce n’est que bien plus tard que les habitants ont appris qu’en fait, c’était un roi et non un mendiant.
Autrefois distribué par des vendeurs ambulants, ce petit gâteau tout rond, tout soyeux, tout délicieux se vend maintenant en boutique et est devenu au fil des ans la 2eme célébrité du village (la première étant Nguyen Trai, un lettré confucéen, poète et homme politique important sous les dynasties Hô et Lê) et un cadeau à (s’)offrir en toutes circonstances. Il est très proche du Banh Chung que l’on retrouve sur les tables festives du Nouvel An Lunaire, on le présente également aux ancêtres sur leur autel et il symbolise à lui seul l’union du Ciel et de la Terre. D’ailleurs, pour les festivités de fin d’année, on le trouve empaqueté par 6, de façon à former un carré parfait comme le banh chung du Têt. On va le retrouver aussi dans les cérémonies de mariage, lors de certains banquets d’anniversaire…
En d’article, vous avez une vidéo qui vous détaille la façon de le préparer chez l’ethnie Mong. Quand on voit la somme de travail et de savoir-faire, le gâteau ne peut être que succulent (dégusté ici avec du miel sauvage – en fin de clip).
Comme pratiquement toujours, les choses les plus simples demandent patience, méticulosité et savoir-faire. En plus d’ingrédients de premier choix, mais cela va de soi. Ici, la variété de riz gluant est d’abord choisie en fonction de l’intensité de son parfum, les grains doivent être uniformes, bien blancs et lisses. Ils sont d’abord soigneusement tamisés, puis mis à tremper pour ensuite être lavés et relavés (entre 2 et 4 fois). Les grains doivent avoir à ce stade une apparence lisse et brillante, un doux parfum soit se dégager. Une fois égoutté, le riz est mis à cuire. Une fois cuit, il est pilé et pilé et pilé, jusqu’à obtenir une pate lisse et homogène. On façonne ensuite des pâtons que l’on façonne à la main. Ceux-ci sont ensuite étalés puis garnis. Généralement, trois farces sont proposées : salée, sucrée, végétarienne. La farce est sur une base de haricot mungo, d’oignons et de viande porc. Pour la version sucrée, c’est le sucre roux qui entre en piste. Les végétariens ont droit à un Banh GIay sans farce, mais aromatisé à la cannelle.
Qu’on le prenne pour offrir respectueusement aux ancêtres ou pour ramener en souvenir (non sans en avoir dégusté – pardon, testé avant d’offrir… - quelques un, le Banh Giay fait intimement partie, discrètement, mais profondement, de l’âme de Hanoi et des hanoïens.
Rassurez-vous, la recette ne demande pas autant d’efforts que dans la façon Mong ! Je pense qu’il est possible maintenant de trouver de la farine de riz gluant au rayon asiatique de certains supermarchés ou encore sur le Net. Par contre, pour les feuilles de bananier, ca va être un tantinet plus compliqué… On y perd en gout, mais la feuille d’aluminium ou le papier sulfurisé feront l’affaire.
- Farine de riz : 30 g
- Farine de riz gluant : 180 g
- Eau : 150 ml
- Sucre : 100 g
- Pousses de soja (Haricots mungo) : 100 g
- 1 cuillère à soupe d'huile de cuisson
- Sel
Étape 1 : Tout d'abord, mélangez les deux farines et le sucre. Ajouter lentement de l'eau au mélange et pétrir avec une demi-cuillère à soupe d'huile jusqu'à obtenir une pâte qui ne colle pas aux mains. Laissez la pâte pendant 30 minutes et divisez-la en 10-12 portions.
Étape 2 : Faites tremper les haricots mungo puis faites-les cuire à la vapeur pendant environ 15 minutes jusqu'à ce qu'ils soient cuits. Les piler ensuite au mortier. Vous pouvez également utiliser un blender.
Étape 3 : Mélangez la moitié des pousses de soja avec de l'huile et le reste de sucre, mettre à feu doux et laisser mijoter jusqu'à ce que le sucre soit dissout et que les haricots réduisent jusqu'à ce qu'ils ne collent pas à vos mains, puis roulez-les en 10 -12 petites boules pour faire la garniture. La moitié restante des haricots, vous les mélangerez avec un peu de sel.
Étape 4 : Ensuite, aplatir chaque boule de pâte et ajouter la pâte de haricots, puis scellez et arrondissez.
Étape 5 : Faites cuire à la vapeur pendant environ 15-20 minutes. Reportez-vous a la photo ci-contre pour voir comment faire.
Étape 6 : Lorsque les banh giay sont cuits, les sortir et les laisser refroidir. Roulez-les dans le mélange pousses de soja + sel.
Les banh day ne se gardent pas longtemps : à consommer dans les 1-2 jours. Mais s’ils sont bons, il ne devrait pas en rester !
Un plat délicieux à déguster à Hanoi
=> Banh Cuon ou Raviolis Vietnamiens
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