Né en 1863 dans le canton de Vaud, en Suisse, orphelin de père et élevé dans un milieu féminin et puritain, Alexandre Yersin restera celui qui a isolé le bacille de la peste en 1894 à Hong Kong. De l'Institut Pasteur à l'Indochine, à la fois voyageur solitaire et savant génial, il a toujours fui les honneurs, consacrant sa vie et son énergie à sauver celles des autres. Il meurt en 1943 à Nha Trang, où il est toujours autant vénéré.
Explorateur curieux de son environnement plutôt que scientifique soucieux d’honneurs et de reconnaissance, Alexandre Yersin est un personnage atypique.
Engagé au départ comme préparateur par le Dr Emile Roux Roux, il soutiendra ensuite à l'Institut Pasteur une thèse sur la tuberculose tout en travaillant sur la diphtérie. C'était en 1889, pour les 100 ans de la prise de la Bastille (!). Il suit également le cours de bactériologie de Robert Koch, ancien rival de Louis Pasteur, à l'Institut d'hygiène de Berlin.
Après les inévitables et ô combien typiques lenteurs administratives, il finit par récupérer la nationalité française.
Acte 1 : 1890, l'appel du large
Il quitte les éprouvettes de l'Institut Pasteur, pour, dit-il, « explorer de nouvelles terres ». Bien qu'il n'ait que peu pratiqué la médecine jusque-là, il s'engage comme médecin au sein de la compagnie des Messageries maritimes. Arrivé à Saigon, il rencontre Calmette qui le convainc de s’engager dans le service de santé des troupes coloniales, tout juste créé.
Il en profite pour explorer une région peu connue de l’Annam, située entre la côte et le Mékong à la hauteur de Nha Trang. Il cartographie, note, observe et finit par s’établir dans le petit village de pêcheurs de Nha Trang. Yersin installera dans une paillote un laboratoire de bactériologie qui deviendra ensuite le premier Institut Pasteur d’Indochine. Il découvre le plateau de Lang Bian sur lequel sera bâti quelques années plus tard Da Lat et ses sanatoriums.
En 1894, une épidémie de peste partie de Mongolie atteint la côte sud de la Chine et Hongkong. Mandaté de toute urgence par le gouvernement français et surtout par l’Institut Pasteur, Yersin s’y rend le plus vite possible. Ecarté des hôpitaux anglais, il doit soudoyer quelques matelots de sa majesté pour accéder au dépôt mortuaire et y effectuer des prélèvements de bubons afin de les examiner dans un laboratoire rudimentaire. En à peine 3 semaines, il parvient à isoler l’agent responsable de la peste, s’étonnant lui-même de la facilité avec laquelle il a pu le faire. Les "batônnets trapus au bout arrondis", selon sa description, prendront le nom de bacille de Yersin (« Yersinia pestis »). Il met ainsi fin à ce qui a été la terreur de l'occident pendant des siècles. Il a alors 30 ans.
En fait, dès 1894, il se lance dans l’élevage de bovins et de chevaux afin de développer le sérum qu’il testera avec succès en Chine en 1896 à l’occasion d’une nouvelle épidémie de peste. Puis En 1898, il passe à autre chose. A la fois pour financer ses recherches et par curiosité scientifique, il se lance dans la plantation de l'hévéa. Dès 1903, les frères Michelin lui achètent ses récoltes de latex. Puis, en 1915, il se lance dans la plantation de cinchonas, destinés à produire la quinine, utilisée contre le paludisme. Parallèlement, il soigne gratuitement les habitants, (il écrira : « demander de l'argent pour soigner un malade, c'est un peu lui dire la bourse ou la vie ! »), conduit trois explorations dans des régions inconnues de l’Annam, implante des races de vaches laitières et contribue magistralement au développement du pays par une approche socioéducative, médicale et économique, entièrement au profit des populations locales. Il montera même une station météo pour le plus grand bénéfice des pêcheurs locaux.
En 1902, le gouverneur général de l’Indochine française le charge de créer et diriger l’école de médecine de Hanoi. Il quittera rapidement ce poste pour se consacrer une fois encore à la défense des "annamites", méprisés et durement exploités par le régime colonial. Deux ans plus tard, son laboratoire prend le label d’Institut Pasteur.
Ong Nam, surnom affectueux donné par les Vietnamiens et qui signifie «Monsieur Cinq» (pour ses cinq galons de médecin militaire), s’éteint à Nha Trang en 1943, pendant l'occupation japonaise, à l’âge de 79 ans. Il est enterré à Suoi Dau, à une vingtaine de kilomètres de Nha Trang.
A quelques kilomètres de sa tombe, dans un ancien dispensaire aujourd'hui devenu une pagode, un autel des ancêtres honore sa mémoire, alors que la Suisse et la Francesemblent l'avoir bien délaissée...
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